Crawl - Altar Of Disgust
Chronique
Crawl Altar Of Disgust
Fêtant en ce moment ses dix ans d’existence le quatuor de Kalmar a profité de cet anniversaire pour publier un deuxième album très attendu et qui s’est fait attendre, en effet le très sympathique « Rituals » était quand même sorti durant l’été 2018... une longue période où le combo en a profité pour prendre son temps et revenir ainsi plus motivé que jamais. Si l’on avait déjà pu remarquer l’année dernière sur le Split avec FERAL qu’il était particulièrement en forme, on sera heureux de voir que ce ressenti est ici pleinement confirmé avec cet opus expédié en à peine une demi-heure montre en main (aucun titre n’allant au-delà des quatre minutes) et qui a tout du parfait défouloir en règle, où graisse, violence et obscurité vont en permanence se mettre en avant. Si on avait pu reprocher par le passé à ses créateurs d’être un peu trop dans un bordel organisé côté musique, en revanche il faut bien avouer que malgré son côté rudimentaire et primitif celle-ci est aujourd’hui mieux maîtrisée sans pour autant perdre sa force de frappe comme sa rugosité implacable.
Et effectivement on va s’apercevoir de cela d’entrée de jeu via le varié et remuant « Undead Crypts » qui va balancer à la tête de l’auditeur tout le panel rythmique de l’entité, entre vitesse exacerbée et plans parfaits pour headbanguer ou écraser les têtes les plus solides... tout ça avec la noirceur nécessaire et la graisse dégoulinante par tous les pores. Cela va d’ailleurs être également le cas de « Throne Of Molten Bones » qui s’enchaîne dans la foulée et reprend exactement les mêmes éléments en se faisant encore plus varié et accrocheur, tout en jouant encore plus sur le côté groovesque de l’écriture là-encore parfaitement affûtée et solide. Car malgré cette façade simpliste voire rudimentaire on ne va jamais s’ennuyer, et ce même quand le groupe lève franchement le pied pour bien alourdir l’ensemble... preuve en est « Knives » au grand-écart constant et percutant comme sur « Ethereal Dephts » absolument suffocant et à l’opacité encore renforcée. Difficile effectivement de trouver quelconque trace de lumière même en infime quantité, vu que ça reste totalement oppressant et couleur encre en toutes circonstances, sans qu’on soit hermétique au rendu final qui va continuer à grimper en qualité au fur et à mesure de l’avancée de ce disque. On ne peut effectivement pas résister au mid-tempo perforant de « Curse Of The Morbid » comme à « Vision Of Burning Apparitions », ainsi qu’à toutes les variations présentes sur le très court « Enslaved In Filth » qui arrivent à parfaitement se mélanger les unes dans les autres malgré sa durée plus qu’expéditive... sans qu’on y trouve à redire, vu que ça garde toute sa cohérence. Et histoire de clôturer les débats en beauté on sera emporté également par les tournoyants « Until They Crawl » et « Into Sordid Rifts », qui vont reprendre toutes les bases du grand-écart en proposant toujours cette habile variété entre explosions de violence menées à fond la caisse et ralentis pachydermiques à l’humidité plus flagrante et persistante, qui finira de filer le sourire aux derniers râleurs et réfractaires.
Car si ça reste du HM-2 standardisé à outrance et absolument sans surprises ça conserve cet accent totalement jouissif, qui prouve que le genre à toujours des choses à dire dans le pays qui l’a vu naître. Et ça n’est pas avec la conclusion intitulée « Buried Lust » que l’on dira le contraire, tant ici ça pue le Punk, la crasse et la sueur sur un entrain total et débridé, où ça joue fort et sans concessions avec comme seul but de finir d’anéantir l’auditeur qui va ressortir sonné de ces quasiment trente-et-une minutes qui défilent à toute allure (et où hormis l’interlude inutile « Where No Light Escapes » il n’aura jamais le temps de se reposer ni de voir la pression se relâcher même un court instant). Et même si au final on ne retiendra pas grand-chose à ce capharnaüm mortifère et putride (la faute à des compositions qui finissent malgré tout par se ressembler et se faire interchangeable) ça ne se montre jamais lassant ou ennuyeux, preuve donc de sa redoutable qualité d’écriture pour une galette homogène de bout en bout où l’énergie ne faiblit jamais et se voit conjuguée à une envie de tout fracasser en permanence. Autant dire que tout ça est idéal pour se défouler et se vider la tête sans autre forme de procès, et que malgré le manque de reconnaissance envers ses créateurs et le fait que ça reste malgré tout de la bonne deuxième division vu qu’il y’a de nombreux points positifs à retenir. Effectivement tout cela risque de jouer la montée à l’échelon supérieur d’ici peu... aux musiciens désormais de s’affirmer un peu plus et d’oser une certaine prise de risques, car le potentiel est là et il ne leur manque qu’un chouia pour se mettre au niveau de la nouvelle génération locale (FERAL notamment) et ainsi la côtoyer sur un même pied d’égalité... preuve donc qu’ils n’ont pas encore tout dit et heureusement d’ailleurs !
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