Organic - Where Graves Abound
Chronique
Organic Where Graves Abound
Un peu plus de trois ans après un
« Carved In Flesh » fort agréable et riche en énergie il était temps pour les transalpins de revenir aux affaires, histoire de prouver que ce réussi premier album n’était pas un feu de paille, et qu’ils en avaient gardé sous la semelle. Si depuis cette sortie quelques mouvements de personnel ont eu lieu (arrivée d’un second guitariste et d’un nouveau batteur) cela n’a pas impacté la ligne directrice du désormais quintet, qui reste encore bien calé dans un bon vieux Death originaire de Suède et au son HM-2 affirmé. Toujours signé chez Testimony Records celui-ci reprend les choses où elles en étaient précédemment restées, sans pour autant se répéter car les nouvelles recrues ont eu un véritable impact au niveau de la technicité, qui a fait un vrai bon en avant mais sans pour autant être dans l’excès et l’indigeste. Car si le premier chapitre était déjà relativement varié et dense au niveau de l’écriture comme du côté rythmique, ce second volet continue dans cette même voie tout en allant un peu plus loin dans la densification - mais sans jamais faire de sortie de route préjudiciable, tant les gars osent aller plus fort dans l’exercice tout en conservant un classicisme agréable et bienvenu.
C’est d’ailleurs ce dernier point qui ouvre les hostilités via le redoutable et rapide « Ropedragger » qui ne s’encombre d’aucune futilité, tant ça va rester bloqué sur la pédale d’accélération de façon pratiquement continue (seulement interrompue par un court passage plus lourd histoire de ne pas être monotone) et au groove implacable. A l’instar de ce que proposait le précédent disque on va être pris presque en permanence par une furieuse envie de taper du pied et de remuer la tête, ainsi que de vouloir en découdre dans la fosse et de pogoter furieusement. Si tout cela était présent sur cette plage d’ouverture cela va s’amplifier tout du long et tout d’abord sur le monstrueux « Waste Monolith », où toute la palette de jeu de la bande est de sortie. Oscillant entre du tabassage intensif façon mitraillette et parties lourdes écrasantes à souhait celle-ci dévoile toute sa densité musicale en n’hésitant pas à jouer sur les variations de tempos, qui s’intègrent totalement à l’ambiance voulue et voient le niveau augmenter d’un iota mais sans être excessif. Allant autant vers le Punk/Crust que vers le Doom le plus suffocant on s’aperçoit ici de l’expérience accumulée par le combo, qui reprendra ce même schéma avec brio un peu loin dans l’écoute que ce soit via « Schizophrenic Execution » et « Fall, Rot » qui jouent la carte de l’alternance et densification fluide et efficace, aidées en cela par une production grassouillette comme il faut et au rendu assez naturel.
Bien que bénéficiant de certains aspects modernes dans son mixage l’ensemble conserve un grain naturel, et surtout une chaleur de tous les instants qui amène ainsi un supplément de profondeur à chacune des compos, et en particulier quand celles-ci ralentissent franchement l’allure. Preuve en est avec l’inquiétant et obscur « Where Graves Abound » qui si elle n’oublie pas de se déchaîner à plusieurs reprises joue avant tout sur la lenteur en ajoutant des arpèges doux et froids et des ambiances rampantes qui puent la mort et le macchabée, renforçant ainsi le sentiment de malaise tout en mélangeant les différentes rythmiques… point là-encore massivement présent sur l’excellentissime « The Howling ». Si cette plage conserve le mélange des genres elle retrouve une certaine luminosité et s’éloigne de la putridité observée auparavant en dévoilant un côté presque bondissant, de par notamment un riffing simplifié à l’extrême et une écriture plus directe et rentre-dedans qui gardent une vraie densité et fait mal aux nuques les plus solides. Néanmoins le summum n’était pas encore atteint vu que c’est sur l’ultra-court et radical « Die Schwanzdirn » que les mecs vont sortir leur vision la plus brute et dépouillée de leur musique, vu qu’ici on se rapproche presque du Grindcore via une violence totale et une rapidité exacerbée, ainsi que par une durée d’à peine plus d’une minute et trente secondes idéale pour (re)mettre les pendules à l’heure et prouver que même en misant sur ce schéma plus incisif les gars sont toujours aussi addictifs dans leur façon d’écrire.
Néanmoins il est évident qu’il n’y a pas besoin d’être arrivé au bout de la galette pour être totalement convaincu par sa qualité, tant il n’y a rien à reprocher au rendu proposé et qui confirme que l’entité a gagné en assurance et maturité. Ne possédant ni ennui ni temps mort (même s’il est parfois difficile d’émerger une composition plus qu’une autre) ce long-format s’appréciera sans problème et fera plaisir aux amateurs du genre même les plus exigeants, tant sa fougue et son entrain trouveront facilement preneur. Cela confirme en tout cas que le bon vieux Swedeath à l’ancienne retrouve de la vitalité de par sa jeune génération basée à l’étranger (où le climat semble plus clément à sa renaissance), et qu’il est encore capable d’avoir des choses à dire… prouvant qu’ORGANIC fait partie de ses outsider crédibles qu’il faudra désormais suivre avec plus d’attention.
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