Il faut croire que parmi la rédaction de
Thrashocore, personne ne s’est pris d’une sympathie durable pour les Français de
MINDLAG PROJECT. Cela était pourtant bien parti, avec deux articles, un sur l’EP
« Karybda » puis un sur l’album
éponyme, mais aucun chroniqueur n’a depuis pris la relève. Et voilà qu’en 2025 ces messieurs reviennent avec «
Exophronicon », un LP fort de onze nouvelles compositions. C’est pour moi.
Si l’appellation
thrash metal me semble devoir être définitivement mise aux oubliettes, celle de
metalcore mélodique retiendra en revanche davantage mon attention car, par défaut, c’est bien vers ce style que tendent le plus les morceaux, tant musicalement que vocalement, avec quelques pointes de
neo également. Une musique assez typée « années 2000 » pour tout dire… Bon, sans être grand amateur des trois premiers titres mais tout en reconnaissant un joli travail sur les lignes vocales claires d’« Exophronicon », le
groove de « Shrapnel » ou le regain de rage au cours des couplets d’« Alea Jacta Est », ils me semblent exceptionnels comparés au premier gros trou d’air du disque, à savoir la ballade « Cast a Shadow », à qui je trouve d’ailleurs sans trop savoir pourquoi de faux airs d’« Until It Sleeps ». Outre le fait qu’elle soit totalement dispensable tout en marquant nettement les limites du chanteur, elle a surtout le tort de briser la dynamique qui s’était installée jusqu’alors. De plus, elle s’enchaîne avec « Eros et Thanatos », un intermède instrumental dont le calme finit d’enterrer les énergies. En général, après une chanson lente, les groupes aiment à balancer un truc vénère afin de contrebalancer, de jouer sur les contrastes, là il faut donc pousser jusqu’à « Crève » pour retrouver un peu de puissance mais, de mon point de vue, plus rien ne fera remonter la pente à «
Exophronicon ».
Ce titre, « Crève » donc, me permet également de constater que
MINDLAG PROJECT est vraiment à son avantage lorsque les textes sont anglais, ayant vraiment du mal à accrocher à la diction sitôt qu’on bascule sur le français (« 10H57 » par exemple). Cela dit, le défaut majeur de l’album n’est ni dans le choix de la langue, ni dans sa production, ni même dans le jeu des musiciens d’ailleurs. Selon moi, il réside surtout dans le manque de clarté des objectifs de la formation. Déjà, il y a cet écart énorme entre ce qu’annonce la pochette avec son décor digne des films « Hostel » et la réalité musicale d’une musique trop accessible. Ensuite il y a les mélanges entre un
metalcore d’obédience mélodique qui pourrait être efficace mais qui est trop souvent adoucie par des voix claires et des ambiances rêveuses qui se rapprocheraient d’
A PERFECT CIRCLE (comparaison par défaut). Enfin, il y a l’absence de titres forts, de moments mémorables, d’un riff, d’une ligne instrumentale, le violoncelle me semblant à ce titre totalement sous-exploité au regard de ce qu’il pourrait apporter en termes de mélancolie.
Par conséquent, comme les musiciens ont de la bouteille (les débuts remontent à 1999), je ne parlerai pas d’erreur de jeunesse. En revanche, j’aimerais que pour les prochaines sorties un choix soit fait, sachant que bizarrement je trouve le groupe intéressant, de part sa subtilité, lorsqu’il cherche à développer des ambiances plutôt que lorsqu’il œuvre sur le terrain du
metalcore. Sincèrement, tout un disque du niveau du morceau éponyme, je suis preneur.
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