Metalcore en 2011 ? Une chose extrêmement rare en ces temps plutôt tournés vers l'hyper technicité et le « revival old-school ». Même la vague deathcore commence à s'effacer. Je me rappelle de cette époque où l'on recevait au moins un promo du style quasiment toutes les semaines. Du déchet à foison certes mais quelques rares groupes qui arrivaient tout de même à tirer leur épingle du jeu. Les vétérans d'Unearth (depuis 1998) en faisaient partie, le redoutable
The Oncoming Storm ayant su en charmer bon nombre en 2004. Les Américains avaient d'ailleurs compris après le bancal
III: In The Eyes Of Fire que leur force principale était une recette simplissime : une musique bourré de riffs mélodiques et ponctuée de moshparts assez costauds. Le très bien accueilli
The March avait su en tirer profit. Deux ans et demi après ce quatrième album, Unearth se voit amputé de son batteur, remplacé par l'intérimaire Justin Foley (Killswitch Engage). Le gaillard est d'ailleurs accompagné de son guitariste Adam Dutkiewicz, encore une fois à la production.
De toutes les fiches promotionnelles accompagnant nos cd's, je crois que je n'avais rien vu de tel. Le groupe annonce que ses deux derniers albums n'étaient pas si bons et que les performances vocales de
The March étaient les pires de leur discographie… Rien que ça. Evidemment nous sommes habitués à chaque sortie au slogan faisandé « notre meilleur album à ce jour » mais ici Unearth cite
The Oncoming Storm comme référence à ce
Darkness In The Light. Plutôt alléchant.
Pourtant dès le titre d'ouverture « Watch It Burn », ce sera la douche froide. Non pas que ce morceau soit mauvais bien au contraire, mais à l'instar de leurs frères d'armes de Killswitch Engage, All That Remains ou Shadows Fall, Unearth tombe dans la spirale nauséabonde du (mauvais) chant clair. Horreur. Un chant « vocodé » du guitariste Ken Susi sur quatre morceaux, dont deux « teenagecore » à se défenestrer (« Shadows In The Light » ou l'exécrable « Overcome »). Heureusement pour nous, ses lignes restent assez discrètes et après quelques écoutes, on en fera abstraction. La faute à une musique toujours aussi « punchy » et à ces cargaisons de mélodies chaudes aux saveurs suédoises (soli monstrueux compris) sur chaque titre (sans exception). « Last Wish » (qui n'aurait pas fait tache sur un album de Disarmonia Mundi), « Arise The War Cry » ou « The Fallen » (dans l'esprit d'un « Zombie Autopilot » ou d'un « So It Goes ») siéront parfaitement à votre été (à écouter en bermuda sur le chemin de la plage). La paire Ken Susi / Buz McGrath est bluffante d'efficacité (clairement l'opus le plus fouillé). Et ils ne sont pas seuls, l'arrivée du batteur de Killswitch Engage offre la rythmique percutante qui leur manquait depuis le début. Peu subtile il est vrai mais terriblement jouissive. Quant à Trevor qui avait critiqué ses hurlements sur
The March, ils paraissent dorénavant beaucoup plus puissants et hargneux (« Ruination Of The Lost »). Du très bon boulot. Privé de certains titres un peu moins prenants (« Eyes Of Black » et « Coming Of The Dark ») voire carrément dispensables (« Overcome ») et surtout de ce chant clair horripilant,
Darkness In The Light aurait pu égaler ou surpasser
The Oncoming Storm. Sauf qu'il paraît peu probable qu'Unearth ne développe pas d'avantage ses refrains FM… Nous verrons bien.
Du même calibre que
The March,
Darkness In The Light tâte lui aussi de près la référence
The Oncoming Storm. La galette enchaîne les titres entêtants pour une écoute des plus plaisantes, assurément l'album estival qui vous redonne le moral pour le reste de la journée et vous donnerait presque envie de ressortir vos albums metalcore de l'étagère. Si Unearth pouvait continuer en ce sens tout en évitant les sirènes du chant clair pour ados, je répondrai encore une fois bien présent.
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