La plupart se sont éteints, certains ont préféré changer leur style l’effet de mode estompé, d’autres tiennent encore bon. Ces rares groupes rescapés, fiers de leurs racines, se comptent désormais sur les doigts de la main. Unearth fait partie de ceux là et prouve qu’en 2014 le « mal aimé » metalcore n’est définitivement pas enterré. Le groupe de Boston quitte le prestigieux Metal Blade (là où tout a réellement commencé) pour eOne Music aux US et Century Media en Europe. Après avoir usé des services du batteur de session Justin Foley (Killswitch Engage), le technique Nick Pierce (ex-The Faceless) rejoint la bande. En début d’année, Unearth entamait une tournée américaine pour célébrer les 10 ans (déjà…) de leur emblématique
The Oncoming Storm (joué en intégralité en live). Peut-être une pointe de nostalgie positive pour ce sixième album
Watchers Of Rule ?
Un regard vers le passé encore plus éloigné finalement. Malgré un titre d’ouverture « The Swarm » (premier extrait dévoilé) présageant d’un album dans la mouvance accrocheuse des derniers opus mais avec une bonne dose de testostérones ajoutée, Unearth revient à ses prémices, plus brutes et nettement moins mélodiques. Comme une réponse directe aux détracteurs du virage FM de
Darkness In The Light. Le chant clair « vocodé » du guitariste Ken Susi est entièrement gommé (ouf !), le frontman Trevor Phipps semble cette fois peu apaisé, hurlant pendant 35 minutes dans un timbre plus grave (« Burial Lines ») et sans les modulations habituelles. La production puissante du Audio Hammer Studios (All That Remains, Deicide, God Forbid, Job For A Cowboy, The Black Dahlia Murder…) place dorénavant la rythmique comme élément central : breakdowns méchamment musclés (« Never Cease » ou le final démentiel de « Trails To Fire ») à la basse claquante (l’intro de « Lifetime In Ruins ») et au jeu à la fois alambiqué et martial du batteur.
La paire magique McGrath/Susi est pourtant bien présente, leurs mélodies chaudes ou plans techniques se retrouveront éparpillés sur
Watchers Of Rule mais recouverts par un socle « virulent ». Leur don pour titiller le tympan n’a pas disparu, on retiendra particulièrement « The Swarm », « Guards Of Contagion » et « Trail To Fire » (rappelant l’efficience antérieure par leurs refrains indécrottables) ou « Burial Lines ». Pour l’autre moitié du brûlot, Unearth privilégiera un metalcore velu. Des morceaux (« Lifetime In Ruins », « To The Ground », « Birth Of A Legion » ou le titre éponyme) bien construits au son ô combien imposant mais aux compositions si génériques et ternes... Très peu de passages réellement mémorables, sur 35 minutes inégales cela paraît maigre pour nous sustenter. Où sont les hits coutumiers ? Unearth excelle dans la mélodie, c’est un fait.
Méconnaissable. Après un
The March et un
Darkness In The Light reposant sur
The Oncoming Storm, Unearth dévie complètement de son metalcore ultra mélodique redoutable pour une musique nettement plus brute. Sans ses cargaisons de riffs mélodiques habituels, il faudra plusieurs écoutes pour apprivoiser la galette. Le gros son ne suffira pas à masquer un
Watchers Of Rule trop uniforme et peu inspiré dans une discographie déjà bien remplie de hits. Les breakdowns violents et les mélodies difficilement évitables suffiront néanmoins à tenir notre attention, plus particulièrement en live.
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