« Metalcore »… Mais ça existe encore ? Oui, le « come-back » en force de Darkest Hour l’année dernière, la reformation récente d’As I Lay Dying ou le retour des membres originels de Misery Signals parmi d’autres… Comme un gros coup de vieux pour ceux comme moi tombés sous le charme du genre au début des années 2000 (sans aucune honte), n’en déplaise à ceux conspuant désormais ce style quasi-éteint. Unearth continue lui à délivrer une musique qui n’a rien de dégradant (oui même
Darkness In The Light et son chant clair) et cela depuis vingt ans. Quatre années ont passé depuis le trop monotone
Watchers Of Rule (de facto quatre années que je n’avais pas chroniqué le style), les Américains, épaulés d’un nouveau bassiste et toujours sous la bannière Century Media, reviennent avec ce septième opus sobrement intitulé
Extinction(s).
Et surprise pour les connaisseurs de la bande de Boston. Derrière une thématique habituelle sur l’autodestruction humaine (principalement le réchauffement climatique cette fois), Trevor semble plus qu’irrité. Un chant totalement méconnaissable dopé à n’en point douter par les stéroïdes du producteur Will Putney, Monsieur deathcore « testostéroné » (guitariste de Fit For An Autopsy et ingénieur son pour Thy Art Is Murder ou encore The Acacia Strain), poussant la gueulante à se rouler par terre (le refrain de « Survivalist »). Indiqué dans la fiche promo comme une sorte de mea-culpa, le chant parlé de côté (typiquement hardcore), aucun chant clair hormis une brève apparition (sur « One With The Sun ») du frontman qui n’avait pas poussé ce type de vocaux depuis l’EP
Endless (ça rajeunit encore moins…) ! Adeptes de kata dans le pit, comme pour
Watchers of Rule, on retrouve des breakdowns ultra violents (gros bobos prévus en live). Pourtant à l’heure où je vous écris ces lignes, on n’avait pas senti cette aura depuis l’emblématique
The Oncoming Storm.
Enfin l'on retrouve cette balance de metalcore vindicatif et de mélodies chaudes méchamment catchy présentes sur chaque morceau (mise en bouche dès l’ouverture imparable « Incinerate »), à la limite parfois du heavy/death mélodique (« No Reprisal » façon Arch Enemy ou des défunts Himsa). La galette titille nos tympans de bout en bout certes mais le soufflé retombera malheureusement assez vite une fois le cd digéré. Le contraste des compositions entre le boulot effectué sur les mélodies et les soli avec le reste paraît bien trop grand. Du « brut » à la limite du « simplet », carrément « neo metal » sur « The Hunt Begins », le surprenant « Hard Lined Downfall » (tout droit sorti d’un Slipknot comme l’a bien trouvé je ne sais plus quel camarade webzine) ou « Sidewinder ». Quelques subtilités tenteront de redonner du cachet, je pense au break de « Cultivation Of Infection » (2:30) ou l’introduction noire savoureuse de « King Of The Arctic » (à l’instar des groupes deathcore précités) mais trop insuffisant pour un groupe de ce calibre.
Unearth reprend l’aspect « brut » du bloc uniforme
Watchers of Rule mais y incorporera d’avantage ses appétences mélodiques pour un « réel » retour à leurs origines, rappelant même parfois un
The Oncoming Storm. Passé l’effet euphorique « nostalgie » des premières écoutes, la galette paraîtra malheureusement bien trop inégale pour combler l’expérience de 2004. Quatre ans pour composer des passages torchés en cinq minutes en jam, pas franchement acceptables de la part de ces musiciens assagis. Je continue malgré tout à espérer pour la suite. Merci en tout cas pour le rappel de cette douce époque.
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