Quelle misère que
DEVILIUM n’ait pas poursuivi sa carrière au-delà de «
Pagan at War ». Au même titre qu’un
ADMORTEM, le groupe fait partie de ces engeances ultra prometteuses qui, pour je ne sais quelles raisons, ont choisi de rapidement mettre fin à leurs aventures. Pourtant, quel
line-up pour interpréter ces neuf compositions ! Que des gars qui ont joué ou seront amenés à jouer dans des formations aujourd’hui incontournables du paysage hexagonal :
BELËF,
IMPERIAL SODOMY,
PHAZM, j’en passe pour ne pas être trop long…
Aujourd’hui, lorsqu’on attend le mot « pagan », on a tendance à s’imaginer du
black metal évidemment, aussi fiez-vous plutôt au logo ainsi qu’à la pochette pour avoir un bref aperçu de la teneur des trente-cinq minutes proposées : du pur
brutal death metal, déjà sévèrement technique, qui baigne dans une ambiance poisseuse de guerre et de violence (rien que l’introduction de « Warpath » donne le ton). L’album se serait appelé « sans pitié », personne n’aurait trouvé à y redire. Morceau après morceau, comme autant de membres arrachés à coups de hache, l’auditeur se fait massacrer sur tous les tempos, des blasts flirtant avec le
grindcore de « Kill Hymn », « Human Meat » ou « Skeletons in Armor » aux rythmes écrasants d’un « Pagan at War », toujours avec la même vindicte, la même détermination, la même volonté de composer l’un des disques les plus brutaux de la scène française. Essai plus que transformé, le LP restant encore aujourd’hui d’une brutalité ahurissante, d’une modernité indéniable malgré ses vingt-quatre ans. Comme quoi, ce n’est pas qu’une question de production, même si le choix d’une approche très compacte, sourde, rappelant la scène
brutal death américaine, joue pour beaucoup dans le fait de ne pas avoir pris une ride. Mais ce sera surtout l’inspiration démentielle des riffs, la voix possédée de
Mordred, aussi bien dans le guttural que dans le hurlement, ou encore la prestation phénoménale de
Gorgor derrière la batterie qui rendent «
Pagan at War » encore incontournable à ce jour.
Si les rythmes sont majoritairement blastés à outrance, la formation ne rechigne pas à planter des ralentissements surhumains (le final de « Kill Hymn »), rivalisant avec un
SUFFOCATION des grands soirs et c’est vraiment chagrin que de ne pas voir cet album davantage célébré. Moi-même d’ailleurs je n’y pense que rarement alors qu’à l’heure où nous sommes parfois noyés sous les sorties, ayant du mal à distinguer le bon grain de l’ivraie, il est primordial de savoir se tourner vers les valeurs sûres de notre patrimoine,
DEVILIUM se révélant comme un carnassier de premier ordre.
Peut-être que si je cherchais la petite-bête, je glisserai un mot sur les solos, peu soignés et donnant parfois l’impression de tartiner de trop sans forcément avoir une idée précise de ce qui en sortira mais ce côté chaotique, foutraque, accentue davantage la rage quasi animale qui émane des compositions. Dans ce contexte, des
leads léchés paraitraient sans doute incongrus, desservant finalement l’objectif fixé : saccager, en meute assoiffée de sang.
Il n’y a guère plus à dire sur cette bande dont les membres se sont ensuite éparpillés dans différents projets mais, en dépit de la qualité de leurs parcours respectifs, l’auditeur amateur de
brutal ne pourra que regretter qu’aucune suite ne paraisse jamais car, même en réfléchissant à l’international, ces mecs ont écrit l’une des pages les plus extrêmes du
death metal. On dit merci, évidemment.
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