Chronique
Gangrëne S'en aller (EP)
Si cet EP avait été réalisé par le groupe à l’origine de l’influence évidente de GANGRËNE, il aurait reçu une note encore meilleure. Alors, même s’il est excellent, il a tout de même fallu calmer un peu son ardeur et « pénaliser » le fait qu’il s’agisse d’une imitation. Une imitation presque parfaite, mais à laquelle il manque ne serait-ce qu’un petit soupçon de touche personnelle... Mais excusez-moi, je n’ai pas encore précisé de quel groupe ce Français de l’Aisne est tellement fan qu’il n’a pas pu s’empêcher d’en copier tous les gimmicks : SALE FREUX.
Il ne s’en cache pas, et il lui serait de toute manière impossible de le faire. Tous les éléments sont réunis pour recréer les mêmes ambiances. Le mal-être, la misanthropie à son paroxysme, le besoin de se réfugier loin d’une société qui vous bouffe, qui vous transforme, qui vous gangrène… GANGRËNE… C’est une personne qui se reconnaît dans la détresse poisseuse de Dunkel et qui n’a trouvé d’issue que dans la clandestinité. Une personne qui affirme : « refuser le black metal moderne. Ses artifices, ses effets et sa production lisse n’ont pas leur place (dans GANGRËNE). Seules comptent la rudesse, la terre, le son brut et l’authenticité. » Alors les noms de morceaux suivent aussi cette logique, et l’EP présente trois compositions originales nommées « J’ai foutu le camp aux corneilles », « S’en aller » et « Le pain et le vin ». Chacune dure entre six et huit minutes, et chacune aurait pu figurer sur un album de SALE FREUX. Ce n’est pas uniquement la musique : les vocaux aussi sont parfaitement identiques. Cela signifie que les effets sont copiés, mais que les sensations sont bel et bien au rendez-vous. Et c’est là que les opinions pourront diverger. Certains s’agaceront de ces emprunts constants et ne verront pas l’intérêt de reproduire à l’identique, tandis que d’autres s’abreuveront des réussites d’un disciple sincère et passionné.
Les trois compositions sont suivies d’un ultime hommage au modèle : la reprise de « Santé nom de Freux ! », qui apparaissait sur l’album L’exil de SALE FREUX en 2012. Bien entendu, elle ne dépare pas du reste et prouve simplement une nouvelle fois à quel point GANGRËNE est influencé par Dunkel.
Alors, ceux qui ne connaissent pas SALE FREUX sont dispensés d’aller écouter GANGRËNE et doivent d’abord s’intéresser à l’original. Quant aux autres, ils doivent d’abord se poser la question de leur envie, ou non, d’entendre un bon imitateur.
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