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Les Bâtards Du Roi - Les Chemins De l'Exil

Chronique

Les Bâtards Du Roi Les Chemins De l'Exil
Pour ceux qui ne connaissent pas la belle ville d’Orléans celle-ci ne manque pourtant pas d’atouts, tant son vécu et les évènements du passé qui s’y sont produits ont façonné la grande histoire de France telle qu’on la connaît aujourd’hui. En effet entre la libération de la cité par Jeanne d’Arc en 1429 (et les fêtes en son honneur qui ont encore lieu chaque année), le marché médiéval qui est proposé tous les ans au mois de mai ou encore sa célèbre cathédrale Sainte-Croix... et sans compter un centre-ville très agréable pour y déambuler à la belle saison, on y trouve donc toujours quelque chose à faire dans un climat relativement serein. C’est dans ce contexte que LES BÂTARDS DU ROI y ont vu le jour en 2022, en se basant sur cette thématique moyenâgeuse pour donner vie à un Black Metal mélodique où se mêlent nombre d’influences de cette époque qui a vu apparaître tant de grandes choses. Et depuis sa création l’entité ne s’est pas ménagée en proposant déjà son deuxième opus qui va reprendre nombre d’éléments musicaux comme textuels proposés auparavant par d’autres combos tout aussi qualitatifs (DARKENHÖLD, VEHEMENCE), avec déjà un vrai savoir-faire et qui malgré quelques défauts inhérents à la jeunesse de ses membres montre déjà de bien belles choses pour le futur.

Car jouant énormément sur le trip nostalgique la formation va parfois montrer un visage trop gentillet et quelques longueurs évitables, et ce malgré une violence présente et une écriture relativement directe malgré de nombreux arrangements et cassures rythmiques... faisant ainsi de ce disque une découverte intéressante où l’on sent que ses auteurs en ont gardé sous le pied. Il n’y a qu’à se plonger d’entrée dans l’épique et brumeux « La Forêt » pour s’apercevoir de la grande densité proposée ici, vu que ça va miser autant sur le médium propice au headbanging (et particulièrement épique) que des parties lentes plaintives pas mauvaises en soi mais pas totalement abouties, vu qu’il manque un petit truc pour être pleinement convaincu... et ce malgré quelques explosions disséminées avec parcimonie. On sent ici une tristesse assumée conjuguée à une mélancolie des temps anciens (où le deuil était omniprésent) bien travaillée et composée, mais où un soupçon de violence supplémentaire n’aurait pas été de refus. Celle-ci va heureusement arriver dans la foulée (« L’âme sans repos ») car c’est guerrier à souhait et franchement débridé où l’on ressent la neige et le froid calé entre deux ralentissements où le soleil et les nuages émergent au milieu d’un mur de riffs, avant de s’effacer quand ça blaste fort... tout cela avant une conclusion où la voix chuchotée se mêle à de doux arpèges atmosphériques, afin de terminer une plage courte qui alterne juste ce qu’il faut sans tomber dans l’excès. Doucement mais sûrement les choses vont de mieux en mieux s’assimiler, et si l’on pourra par la suite reprocher un côté plaintif énervant il faut bien reconnaître que les gars ont bien potassé leur sujet comme avec « Vers l’étoile solitaire » dont les paroles sont tirées du poème "Exil" de Victor Hugo, et où la musique va totalement s’imprégner de ce texte. Prônant aussi bien la douleur d’être loin de la terre natale de l’auteur autant que la violence qu’il ressent l’ensemble va mettre en avant toute la panoplie technique de ses auteurs, où la voix chuchotée portée par un tempo bridé va ensuite laisser place à une autre criée et possédée tels la tempête et les flots déchaînés d’où émerge des blasts destructeurs et un lead plaintif éthéré à l’instar des nuages essayant de dissiper la brume ambiante.

C’est complet, opaque et profond et surtout parfaitement en place laissant donc l’album trouver sa vitesse de croisière qui revient à une certaine forme de frontalité avec « Le chevalier au corbeau » qui mixe intelligemment la fureur et l’entrain où explosivité et freinage se mélangent habilement sans pousser trop loin d’un côté comme de l’autre. Car on y trouve toujours cette nostalgie sur fond d’équilibre propre et sans fioritures, qui font que ce morceau défile à toute allure avant que « Ord Vil Merdos » n’arrive dans les parages, et avec lui une touche du moyen-âge plus marquée. Il ne manque en effet que les ménestrels et autres bouffons dans le secteur tant les notes douces dansantes qui composent ce morceau se greffent à merveille dans cette ambiance de fête de rue, mais où l’agressivité et l’électricité sont heureusement présentes en nombre. Aérien, posé et débridé ce titre presque dansant sur certains passages offre une épaisseur renforcée qui est presque la quintessence de ce long-format vu que « Le Val dormant » qui s’ensuit va faire pâle figure à côté, et ce malgré une vraie qualité générale. Car ici l’ensemble va surtout souffrir d’une durée excessive et de deux visions diamétralement (voire trop) différentes, qui ont ainsi du mal à ne faire qu’un malgré une certaine originalité. Oscillant entre poésie, relents guerriers exacerbés et paroles romantiques (parfois un peu niaises faut-il le reconnaître) le rendu global va aussi dévoiler des parties tribales entre des riffs aiguisés et une batterie qui sait s’emballer quand il le faut. Sur le papier tout cela a donc de quoi convaincre mais si la volonté de bien faire est présente le résultat est un peu inégal, plombé sans doute par trop de choses et trop étirées... et un peu de sobriété aurait été mieux pour captiver l’auditoire de façon continue, vu qu’ici il y a des chances qu’il lâche l’affaire un peu en cours de route.

Cependant après cela les Orléanais vont revenir à leurs fondamentaux avec tout d’abord l’impeccable et rugueux « Les chemins de l’exil » où le tempo s’emballe la majeure partie du temps (sur fond d’écriture directe et en raccord avec le reste proposé jusque-là), ainsi qu’avec l’excellent « La chevauchée cadavérique » qui va jouer massivement sur le grand écart, sans oublier de proposer quelques passages pour guerroyer tout en secouant la nuque et des arrangements au clavier pour un soupçon de douceur, tel le calme après la tempête entre deux accalmies. Et histoire de finir dignement le travail ce sont les huit minutes de « Sous la couronne de l’éternité » qui si elles sont imparfaites montrent un sacré boulot réalisé en amont par ses géniteurs, qui livrent ici tout un condensé de ce qui a été proposé jusque-là. Offrant donc un parfait résumé de l’œuvre on y trouve en prime une introduction à l’orgue histoire de donner le ton, tout en voyant des textes en raccord avec la thématique s’y entremêler facilement et avec fluidité pour donner ici une dernière rasade de brutalité et d’harmonies, où le mélange n’est pas absent des débats et montre que s’ils continuent de travailler les Loirétains ont de quoi faire parler d’eux au sein du Metal hexagonal.

A eux désormais de persévérer tout en réparant les défauts récurrents cités ici et là que l’on peut mettre sur le compte d’un relatif manque d’expérience, mais vu les bonnes choses entrevues nul doute que cela sera réparé et que la prochaine livraison sera encore supérieure. En attendant ces corrections on appréciera cette galette pas dénuée de baisses de régime mais au charme certain et à l’authenticité garantie, dont les vieilles pierres de leur cité ont servi d’inspiration de bout en bout et l’on ne pourra pas le leur reprocher. Pour le moment on se contentera donc de ces neuf réalisations proposées ici qui si elles ne sont pas toutes au même niveau ont une base technique intéressante et une vision intègre qui fait plaisir à l’heure de la superficialité à outrance, donc on ne peut qu’inciter la bande à continuer sur sa lancée vu qu’elle a les armes pour cela... à elle de mieux les utiliser désormais pour faire encore plus mal dans le futur, on l’attend au tournant maintenant.

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Les Bâtards Du Roi
Black Metal Médiéval
2025 - Les Acteurs de l'Ombre
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs : (1)  8.5/10
Webzines :   -

plus d'infos sur
Les Bâtards Du Roi
Les Bâtards Du Roi
Black Metal Médiéval - 2022 - France
  

tracklist
01.   La Forêt
02.   L'âme Sans Repos
03.   Vers l'Etoile Solitaire
04.   Le Chevalier Au Corbeau
05.   Ord Vil Merdos
06.   Le Val Dormant
07.   Les Chemins De l'Exil
08.   La Chevauchée Cadavérique
09.   Sous La Couronne De l'Eternité

Durée : 47 minutes

line up
parution
10 Octobre 2025

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