Sühnopfer - Nous Sommes d'Hier
Chronique
Sühnopfer Nous Sommes d'Hier
Est-ce que j’exagère en disant que SÜHNOPFER est l’un des groupes français les plus appréciables, les plus respectés, les plus attendus, les plus... tout ? Non, je n’exagère aucunement. Et alors que je suis habituellement un fervent défenseur de l’expression concernant les goûts et les couleurs, elle n’est absolument pas valable lorsque l’on parle de la formation créée il y déjà plus de 20 ans par Ardraos, et qu’il continue de porter à lui seul, parvenant à sortir un nouvel opus tous les 4/5 ans avec une rigueur et un talent sans faille.
Mais ce qui est le plus surprenant, le plus incroyable, le plus légendaire, c’est que les thématiques et le style du groupe ont été trouvés très tôt et qu’ils continuent à être respectés encore actuellement, sans donner l’impression de se répéter ou de sonner vieillot. SÜHNOPFER, c’est excellent depuis l’EP L’aube des trépassés de 2007 et ça le reste encore avec le 4ème album qui vient de débouler dans nos oreilles : Nous sommes d’hier. Oui, « Nous sommes d’hier », mais nous sonnons une nouvelle fois « d’aujourd’hui », et nous risquons bien de continuer à admirer des compositions similaires à « l’avenir ».
Je n’ai pas parlé des démos antérieures à 2007, parce que voilà, elles avaient des qualités, et elles montraient sans aucun doute les prémices de ce qui nous attendait, mais c’est vraiment l’EP qui a marqué un tournant : la langue française dominante, les ambiances plus tournées vers le Moyen-Âge, un style de jeu bien plus personnel... Tout ce qui se retrouve sur les 6 nouvelles compositions, que voici :
1. D.S.F.R.
2. Nous sommes d'hier
3. Sermon sur le trépassement
4. Pays d'Allen
5. Céron
6. Derniers sacrements
Elles font 8 minutes en moyenne, et elles contiennent tout ce qu’on attend d’un album de SÜHNOPFER. Les morceaux sont ultra galopants avec une batterie qui détruit tout pour libérer le passage. Les guitares sortent des riffs ultra-nerveux avec des pointes de mélodies discrètes. Les vocaux rageurs sont hurlés en français. Et évidemment, de nombreux éléments viennent rappeler que le thème est encore et toujours médiéval. Cela se transmet grâce à quelques passages à la guitare acoustique, à des choeurs souvent masculins et parfois féminins, à des samples tels que le hennissement de chevaux ou le son d’un cor. Mais il faut surtout souligner que des passages sont carrément empruntés à une vieille époque. Le thème original de « D.S.F.R. » est l’oeuvre de Marc-Antoine Charpentier, compositeur et chanteur baroque du 17ème siècle, et celui de « Derniers sacrements » est emprunté à Luigi Cherubini, Italien qui exerça en France aux alentours de la Révolution française et y resta jusqu’à sa mort en 1842.
Ardraos respecte donc une nouvelle fois l’univers qu’il a créé depuis 4 albums. Il présente de nouvelles compositions qui sont extrêmement jouissives, aussi bien par la force de leur énergie constante que par les éléments ajoutés très logiques et pertinents pour la thématique choisie. Il sera difficile de dire que cet album est le meilleur de la discographie tout simplement parce que tous les opus n’ont pas à être comparés. Ils sont tous la pièce suivante de la fresque qui se construit au fur et à mesure. Mais s’il faut à tout prix faire un classement, alors je le placerais en deuxième position, derrière Offertoire qui est celui que j’ai le plus réécouté jusqu’à maintenant.
Terminons en parlant des deux passages sur lesquels vous vous direz « Mais je connais ça ! ». Tout d’abord ce seront les choeurs sur « Sermon sur le trépassement ». Oui, vous avez reconnu la voix, c’est celle de Vindsval de BLUT AUS NORD. Et ensuite, c’est sur la piste « bonus », la septième, qui est une reprise d’un classique de la chanson française : « La bal des Laze » de Polnareff. Je n’ai pas envie d’en parler trop longtemps, car je n’aimerais pas que celle-ci éclipse les compositions originales. Disons tout simplement qu’elle est réussie, avec une superposition de vocaux clairs et black. Un bon choix, qui permet aussi de rallonger la durée de l’album à un total de 55 minutes.
Maintenant il va falloir faire comme d’habitude et se repasser cette sortie sans modération durant de longs mois, de longues années, en attendant une suite qui sera du même acabit.
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