Voilà un musicien,
Blake Lamoureux, qui n’a pas de temps à perdre. Outre ses activités de chanteur – bassiste au sein de
MOURNING VEIL (
black death metal), il publie un album par an depuis 2022 avec
OPHIDIAN MEMORY, son propre projet solo. Et pas des disques expédiés en vingt minutes hein ! Du haut de ses quarante-huit minutes,
Seraphim s’avère être le plus bref de la discographie. Énormément d’idées à exprimer donc, en espérant que l’homme ne soit pas dans la précipitation.
Le sens de l’esthétique est un premier élément en faveur de l’Américain. Ses pochettes sont systématiquement soignées (celle-ci réalisée par
Jon Weber), le logo signé
Caelan Stokkermans (musicien et directeur artistique du label
Unique Leader Records) est attrayant, l’effort graphique donne envie d’aller à la rencontre de cette formation, de découvrir son univers présenté comme du
death metal mélodique. Je le répète souvent : ce n’est pas mon genre de prédilection… Sauf qu’ici l’approche se veut plus américaine qu’européenne, cela me convenant parfaitement. Je parle de l’école US car les compositions sont avant tout puissantes, le qualificatif « mélodique » pouvant bien souvent être occulté puisqu’elles rivalisent régulièrement avec la brutalité de groupes ne se réclamant pas de cette étiquette.
Bien sûr, le travail sur les guitares est léché : les parties épiques sont nombreuses, les passages acoustiques également et, lorsqu’ils sont doublés de voix claires, le parallèle avec
OPETH serait aisé à établir, sans la subtilité des peuples du nord cependant. En effet, le
death d’
OPHIDIAN MEMORY n’a rien de progressif, c’est juste que le
one-man band est en recherche de structures suffisamment alambiquées pour loger dans des pièces musicales atteignant les dix minutes. Parfois, cela amène à des choses étonnantes à l’image de « Conceiving Dreams to Quell Our Ruin » avec son début en sonorités pures surmontées d’un
growl profond… C’est un peu bancal pourtant cela fonctionne.
Cependant, de piste en piste, j’ai tout de même du mal à saisir l’objectif réel de l’artiste. Le mec tartine parfois des couches de blasts (Superior Drummer 3) sur des riffs typés gros
death US, le chant agressif flirte avec des tonalités
black et, de temps à autre, il tombe un pont avec des chœurs, qui sont finalement la véritable spécificité de cette musique. Aussi je ne sais que penser de la sortie. Lorsque ça avoine, « Bleeding Darkness Bound by Fire » pouvant rappeler
VITAL REMAINS, le propos est plaisant mais hélas encore trop générique pour soulever les foules. Quant aux aspects plus « folkloriques », ils manquent encore de grandeur : une voix trop quelconque (« You/I/Us »), des accords décousus, je pense furtivement aux travaux de
KARL SANDERS,
Saurian Mediatation par exemple, l’ésotérisme en moins… En somme, il a fortement tendance à me perdre ce
Seraphim, réussi dans son exécution mais disparate dans une inspiration impulsive de TDAH.
Moi, à choisir, je préfèrerais que
Blake Lamoureux se concentre sur les parties les plus brutales car c’est là qu’il me semble le plus convainquant : elles ont du souffle, l’équilibre est atteint entre la force des rythmiques et la subtilité des solos, sans compter que les lignes vocales sont particulièrement convaincantes. Malheureusement, en l’état, malgré le soin apporté à cet album je n’ambitionne pas de poursuivre la découverte.
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