Ma longue histoire avec Heaven Shall Burn (depuis 2004) continue, le seul groupe de metalcore (oui ça existe toujours !) au côté d’Unearth que je suis encore… Century Media y croit toujours (les frères d’armes Caliban résistent eux aussi). Cette fois le groupe teuton tente le pari osé du double album après un décevant
Wanderer qui suivait un inégal mais pourtant efficace
VETO. Quatre années se seront écoulées dont une année blanche (2019) sans aucun concert, Heaven Shall Burn se focalisant sur les 19 titres (!?) de son neuvième opus sans réelle deadline. Une fiche promo plutôt aguicheuse et un artwork magnifique de la coqueluche surdouée Eliran Kantor (vous n’avez pas fini de voir ses œuvres pour 2020), forcément comme une envie de mettre la doublette (
Of Truth et
Of Sacrifice) en platine et de replonger dans mes années fac.
Pas vraiment de rock progressif conceptualisé ici, Heaven Shall Burn continue sur son metalcore mélodique sous perfusions US (Unearth, As I Lay Dying, Killswitch Engage) et sa base death mélodique scandinave. Tout cela encore sans refrain au chant clair immonde… Ouf. Une musique à écouter principalement en bermuda (mélodies iodées au teint hâlé) plutôt qu’en polaire en Thuringe (land du centre-est de l’Allemagne réputé pour ses forêts étendues et ses montagnes) avec quand même ce qu’il faut de testostérones pour faire bobo dans le pit (racines du groupe). Le trio de tête direct et « catchy » de
Of Truth répondant au descriptif : « Thoughts And Prayers » (2:48, break acoustique typé Insomnium ), « Eradicate » (sa mélodie Edge Of Sanity à 3:18) et « Protector ». Côté
Of Sacrifice, l’ouverture « Children Of A Lesser God » et l’entêtant « Stateless » (relents d’un Gates Of Ihstar). Pour contrebalancer ces mélodies chaudes et sucrées, les grosses cojones thrash/death de « What War Means » (avec ce tremolo black à 1:55), « Tirpitz » ou « Truther » (2 minutes de cross-fit) sous une production toujours aussi massive (Tue Madsen encore aux manettes du mixage). Et pour confirmer le doigt d’honneur à ceux trouvant leur musique trop « mainstream », la reprise (une habitude depuis
Asunder) de Nuclear Assault « Critical Mass ».
Trop simpliste ? Oui c’est vrai mais pas que. Heaven Shall Burn souhaite toujours gagner en émotion et peaufiner ses compositions, quitte à réexpérimenter d’anciens démons. Oui, sacrilège pour certains, le groupe retente sa phase electro/dance (osées sur
Invictus) sur le morceau « La Résistance », les « spoken word » lourdingues en français n’aideront pas. Pour ma part ça ne passe pas… Malgré tous les arrangements disséminés se fondent plutôt bien avec le reste. Côté « sensible », outre les mélodies froides comme le refrain de « My Heart And The Ocean », on trouvera des morceaux plus « profonds », les 8 minutes de « Expatriate » et « Weakness Leaving My Heart » usant d’orchestrations un peu kitsch pour ma part. On retiendra surtout l’étonnant « The Sorrows Of Victory » passant du heavy/doom (je ne pas si Marcus s’occupe du chant) à du black (2:51) et du metalcore décérébré. Frustrant qu’il ne faille se contenter que de cela… Une musique épaulée de paroles toujours très engagées se basant ici sur la combinaison des thèmes que sont la « vérité » et le « sacrifice ». Ceux qui se sacrifient pour la vérité et ceux qui sacrifient la vérité et choisissent l’ignorance.
Prometteur sur le papier sauf que contrairement à un double album tel que
The Living Infinite de Soilwork ne baissant jamais réellement en qualité et étant fluide quasiment de bout en bout, on retrouvera de nombreux « fond de tiroir » et des compositions trop « light » malgré les dires d’un travail acharné (dixit la fiche promo) : les vides « Übermacht », « Terminate The Unconcern », « Eagles Among Vultures » ou tous ces couplets du pauvre à rallonge. Pas franchement acceptable d’un groupe avec une telle expérience. Du déchet qui nous fera inéluctablement décrocher par intermittence le long de ces 19 titres.
1h30 de metalcore sans défenestration ?! Oui je suis toujours vivant. Le pari du double album semble finalement réussi. Outre cette base relativement primaire qui arrive encore à capter notre nuque, la musique d’Heaven Shall Burn jouit d’une atmosphère plus touchante et de compositions fouillées. Malheureusement le résultat paraîtra trop inégal, aux émotions pas aussi poussées et aux rallonges lambda qui feront que l’écoute complète sera compliquée. C’est dommage car il y avait matière à ce que Heaven Shall Burn prouve qu’il n’est pas qu’un simple groupe du mal-aimé (et enterré) « metalcore ». Peut-être pour leur dixième essai ?
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