Légèrement camouflés par cette nouvelle scène « deathcore », les vétérans Allemands d'Heaven Shall Burn sont toujours bien présents et n'ont jamais viré vers un quelconque côté mainstream après 14 ans d'existence (contrairement à leurs comparses de Caliban, autre pionner du metalcore européen). La bande (au line-up identique depuis 2005) revient ainsi avec un sixième album
Invictus (« invicible » à l'instar du poème de Mandela ou du dernier film de Clint Eastwood) pour clôturer sa trilogie des
« Iconoclast » après
Iconoclast sorti en 2008, puis un DVD
Bildersturm - Iconoclast II sorti il y a tout juste un an. Six années se sont écoulées depuis
Antigone, Heaven Shall Burn retourne enregistrer chez le fameux Danois Tue Madsen (Antfarm Studio) après un passage au Hansen Studio (Jacob Hansen) et le Rape Of Harmonies.
Une horreur à chroniquer vous dirais-je d'entrée… Ne comptez pas être surpris si vous connaissiez déjà les précédents brûlots des Teutons.
Invictus reprend à l'identique le schéma de son aîné
Iconoclast (ou un
Deaf To Our Prayers-bis en moins savoureux). Comme d'habitude, une musique « rouleau compresseur » à grosse paire de « corones » (production de brachiosaure à la clé) à la base clairement « death metal » mais mixée aux racines hardcore de la bande. La musique paraît moins mélodique et sans aucun moment de répit. Marcus aux hurlements linéaires mais au coffre ahurissant saura encore une fois vous rappelez vos acouphènes. D'ailleurs une des forces d'Heaven Shall Burn, c'est bien sa thématique à des années lumières du mort-vivant ou d'histoires à mèche primaires. Le groupe ne perd pas son étiquette de groupe fortement engagé aux nombreuses références historiques (« Sevastopol ») et aux quelques passages en allemand. Malgré l'absence d'interludes instrumentaux habituels (si ce n'est l'intro ou l'outro), la bande semble quelque peu retrouver son atmosphère sombre des débuts (ah ce break de « Buried In Forgotten Grounds » !).
Oui mais voilà, même schéma qu'
Iconoclast donc même défauts me direz-vous ? Malheureusement oui. Certes l'aura de la galette n'a rien de ces autres sorties aseptisées et Heaven Shall Burn n'en oublie pas non plus sa force mélodique aux relents suédois (que ce soit Dark Tranquillity, Edge Of Sanity ou Dismember) afin de dégager certains passages et titres majeurs. Je pense au single et titre d'ouverture « The Omen » (au riff mélodique entêtant du refrain), « I Was I Am I Shall Be », « Buried In Forgotten Grounds » (quel solo !), « Return To Sanity » ou « Against Bridge Burners ». Mais cela ne suffit pas, impossible de ne pas éviter le bloc uniforme de son aîné même avec quelques expérimentations. Notamment ces envolées électro (limite trance) à laisser le cul par terre le fan de la première heure (« Combat », « The Lie You Bleed For ») ou carrément dans le chant. Car oui, pour la première fois depuis
Whatever It May Take, un refrain en chant clair ! Sacrilège ! Oui et non. Il s'agit de Sabine Weniger de Deadlock (accompagné du frontman Sebastian Reichl) sur « Given In Death ». A voir selon les goûts de chacun (pas vraiment ma came).
Redite d'
Iconoclast en plus musclé et noir, ce
Invictus ne fera malheureusement pas long feu dans votre platine. Trop linéaire et manquant de saveur, il possède malgré tout quelques passages qui valent le détour et niveau « défouloir », la mission est parfaitement remplie. Reste qu'Heaven Shall Burn possède de la bouteille, et nous auditeurs, nous ne pouvons nous contenter de ce strict minimum délivré. Espérons que les Allemands arrivent à se renouveler rapidement, chose qui avait été possible de
Asunder à
Deaf To Our Prayers.
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