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Impurity - The Eternal Sleep
Chronique
Impurity The Eternal Sleep
Celle-ci elle est pour tous les amoureux de la HM-2, pour les inconditionnels des productions de Tomas Skogsberg et des Sunlight Studios, pour ceux qui ne jurent que par la sacro-sainte scène de Stockholm de la fin des années 80, bref pour tous les clients d’Entombed et de Dismember qui en 2025 n’en ont pas encore assez de tous ces clones plus ou moins convaincants et inspirés qui continuent encore de pulluler (même si la mode est tout de même un petit peu passée ces dernières années) dans les méandres de l’underground Death Metal.
Originaire bien évidemment de Stockholm, Impurity se forme en 2021 tout d’abord sous le nom de Damnation et cela à l’initiative de quatre jeunes chevelus âgés seulement de quatorze à dix-huit ans. Très vite le groupe choisit de changer de patronyme et opte en 2022 pour celui d’Impurity. Pressés d’en découdre, nos quatre gaillards sortent en décembre de la même année une première démonstration intitulée Forever Lifeless. Après quelques changements d’effectifs, notamment du côté de la batterie, et la sortie de deux singles dont un sous l’égide de Hammerheart Records qui a probablement senti qu’il tenait là quelque chose de suffisamment solide, le groupe entame les choses un petit peu plus sérieuses avec la sortie en mars dernier, toujours sur le label néerlandais, de son premier album intitulé The Eternal Sleep. Un disque qui ne réinvente absolument rien mais qui risque bien de faire plaisir à tous ceux mentionnés dans l’introduction du paragraphe précédent.
D’ailleurs, devinez où et par qui ont été enregistrées ces dix compositions ? Bah oui, je vous le donne en mille, aux Sunlight Studios par Tomas Skogsberg lui-même. Et devinez également qui s’est chargé du mastering ? Un certain Dan Swanö que je n’ai évidemment nullement besoin de vous présenter (enfin je l’espère). Si ça ce n’est pas ce que l’on appelle mettre toutes les chances de son côté pour réussir alors je sèche... Seule la très chouette illustration qui orne ce premier album est signée des mains d’une illustre inconnue puisqu’on la doit effectivement à une certaine Freja Reuterskiöld qui ne devrait pas manquer d’amener à elle quelques nouveaux clients avec un tel travail.
Alors évidemment, lorsque l’on a dit tout ça, on a finalement presque tout dit. Pour autant, laissez-moi vous raconter pourquoi je reste enthousiaste face à ce genre de formations certes dénuées d’originalité pour ne pas dire de personnalité mais appliquées néanmoins à faire les choses proprement.
Déjà il y a cette production et qu’on l’ait entendue mille fois ailleurs n’y change absolument rien. Car il y a dans ces guitares épaisses et particulièrement abrasives ce qui pour tous les amateurs de Death Metal suédois résonne comme une véritable madeleine de Proust. Un son chaud qui « tronçonne » et qui naturellement évoque les premiers Entombed, Dismember, Carnage, Carbonized, Interment, God Macabre et bien d’autres... Mais au-delà de cette production "doudou", ce sont surtout ces dix compositions qui rendent ce premier jet particulièrement sympathique et convaincant. Doté d’un degré de brutalité un poil plus plus élevé que tous ces grands anciens dont il s’inspire ouvertement (davantage de rapidité et quelques séances de blasts bien troussées...), The Eternal Sleep a déjà pour lui une énergie de tous les diables. Car outre ces blasts soutenus dispensés ici et là ("Denial Of Clarity" à 4:21, "Tribute To Creation" à 1:59, "Life Of Horrors" à 1:01, "Pilgrimage To Utumno" à 3:38, "Rectifying Pieces" à 0:23...), ce premier album est également caractérisé par tout un tas de cavalcades Death / Thrash pas bien compliquées, entendues bien évidemment un nombre incalculable de fois auparavant mais néanmoins toujours aussi entraînantes et efficaces. Des galopades plus ou moins dynamiques et rythmées qui en dépit de quelques ralentissements bien sentis insufflent évidemment à l’ensemble une cadence relativement soutenue. Côté riffs, Axel Ask et et Ville Esbjörn font également de l’excellent travail grattant à qui mieux-mieux une tripotée de riffs sinistres et faisandés qui n’auraient clairement pas fait tâche sur un album d’Entombed ou de Dismember. D’ailleurs de ces derniers, Axel Ask y a clairement puisé son amour de la mélodie. Il n’y a qu’à voir tous les riffs (sans compter les quelques leads et autres solos du même acabit) particulièrement bien fichus évoquant sans l’ombre d’un doute les grandes heures de Robert Sennebäck et David Blomqvist chez les Démembrés ("Denial Of Clarity" à 2:37, "Ancient Remains" à 0:23, "Pilgrimage To Utumno" à 3:10, "Rectifying Pieces" à 2:38, "The Eternal Sleep" à 0:12...) pour s’en convaincre. De toute façon, lorsque ce n’est pas Dismember que l’on entend au détour d’un riff ou d’un lead mélodique, c’est Entombed qui prend naturellement le relai avec ces lignes de chant aux intonations et aux rythmes très proches du regretté Lars-Göran Petrov ou bien encore ces riffs ou ces leads bien plus sinistres.
Avec ce premier album extrêmement bien composé et interprété, les petits gars d’Impurity viennent nous rappeler que non, la valeur n’attend pas nécessairement le nombre des années. Ouais, ouais, ouais, on repassera effectivement pour ce qui est de l’originalité mais des groupes singeant aussi efficacement les patrons du genre que sont Dismember et Entombed, je n’en compte aujourd’hui plus des masses. Et si je ne sais pas si je serai toujours aussi enthousiaste à l’égard de The Eternal Sleep, je sais qu’à l’heure où je rédige cette chronique l’envie de l’écouter en boucle ne dégonfle pas... De l’illustration chargée et colorée à la production impeccable en passant par toutes ces compositions absolument redoutables d’efficacité, ce sens de la mélodie (je ne l’avais jusque-là pas encore évoqué mais on trouve quelques séquences permettant d’aérer un peu l’ensemble (l’interlude acoustique "Lament To The Lost One" et son pendant conclusif qu’est "Hymn Of An Afterlife"), cette cadence soutenue bien qu’assez variée, sa relative brutalité et ce chant impeccable, les raisons de se montrer enthousiaste à l’égard des Suédois sont nombreuses et sincères. On verra ce que la suite leur réserve mais en l’état ce premier album est malgré son aspect des plus balisés une très chouette découverte que je vous invite à ne pas ignorer.
| | AxGxB 24 Novembre 2025 - 449 lectures |
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