Shadowspawn - Blasphemica
Chronique
Shadowspawn Blasphemica
Après le rendu mitigé de
« The Biology Of Disbelief » on espérait sans trop y croire que SHADOWSPAWN allait redresser la barre, tant celui-ci a toujours été un honnête artisan de la deuxième division Danoise mais auquel il a toujours manqué des disques plus homogènes et des morceaux vraiment marquants pour se détacher de la redoutable concurrence nationale. Du coup il était évident que ce troisième album signifiait celui de la dernière chance pour le quintet s’il voulait encore arriver à grimper dans la hiérarchie, au risque sinon de rester définitivement à ouvrir les concerts des autres et dont on a déjà oublié la prestation dès qu’il a quitté la scène. Affublé d’un nouveau batteur le combo revient donc ici avec dix nouveaux titres de Death/Thrash classique et impeccable mais auquel il manque toujours cette folie, tant ça reste balisé et sans surprises mais aussi particulièrement ennuyeux et insipide. Si son prédécesseur avait au moins le mérite d’offrir quelques moments sympathiques ici il n’y en a hélas nulle trace, vu que malgré le fait d’avoir raccourci la durée de ses compositions (une seule arrive au cap des quatre minutes) celles-ci s’embourbent presque instantanément dans un ennui qui ne va pas quitter l’auditeur jusqu’à la dernière seconde... qui sera au mieux tolérant en écoutant d’une oreille distraite voire au pire franchement énervé, et n’attendant que le moment où tout cela se termine.
Car si au final l’ensemble ne s’éternise pas on va avoir la sensation permanente que tout cela dure une plombe et se répète à l’infini en étant sans idées ni imagination, car tout ça ne va qu’être un recyclage permanent du côté des riffs et de la construction générale des plages. Dès le départ avec « Bonesong » on sait à quoi on va avoir droit sur la durée, à savoir de cours instants où ça tabasse correctement et où la vitesse apparaît... hélas de façon trop éphémère, vu que les gars vont trop vite appuyer sur la pédale de frein et pas qu’un peu tant cela va être récurrent, et ainsi manquer complètement de puissance et de couilles. En effet que ce soit « Blasphemica » ou encore « Desert Serpent » on va vite être mis en situation d’emmerdement intersidéral tant c’est répétitif et prévisible au possible, et surtout plombé par une rythmique qui ne change quasiment pas et montre de gros signes de faiblesse quand c’est calé sur un train de sénateur. Si après ce démarrage moisi on va espérer et croire à un léger mieux sur le sympathique et légèrement convaincant « Color Me Dead » (où ça s’agite un chouia) et le surprenant et dense « Lacerations » (qui voit l’apparition de claviers d’obédience Black symphonique et d’un solo mélodique agréable), pour le reste ce court espoir va vite être douché une fois ces deux réalisations arrivées à leurs termes où l’on va retrouver les mêmes travers que précédemment.
Si « Vanity Of The Wicked » va voir les gars enfin se réveiller en mettant enfin de la virulence et de l’énergie dans leur musique, il ne va pas falloir quand même s’attendre à sauter au plafond tant il n’y a rien de mémorable là-dedans et c’est bien trop générique pour en conserver quelque chose sur la durée. Mais bon au moins il y’avait le mérite de voir le tempo s’exciter un peu, car pour le reste entre le bourratif et plat « Absolution In Flesh », l’interminable et balourd « Sacrament Of Deceit », ou les chiants « Echoes Of Human Debris » / « Thrive In Sadness » il n’y a absolument rien à sauver sur le fond comme la forme. Entre l’écriture qui tombe dans des abîmes de médiocrité en reprenant en permanence les mêmes riffs peu inspirés, un chant monotone et un nouveau frappeur qui doit clairement se faire chier (tant il accélère avec parcimonie se contentant d’offrir des passages à la double où ça rampe sans motivation), on aura donc bien compris qu’il n’y a rien à retenir de ce ratage complet qui n’intéressera personne ou presque et qui confirme que ses auteurs sont clairement relégués encore un échelon plus bas, et qu’ils ne risquent pas de regrimper plus haut à l’avenir tant ils ne semblent pas avoir appris de leurs erreurs passées. A l’heure où le niveau de leur royaume comme celui de l’international est de plus en plus relevé il est regrettable que les Danois continuent à s’empêtrer dans un tel maelstrom inutile, qui comblera sans peine les soldeurs du quartier Saint-Michel ou remplira les promotions des labels sur le net mais ils seront bien les seuls... les fans ayant depuis longtemps quitté le navire et passés à d’autres choses bien plus intéressantes et digestes.
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