Il y a quelques semaines, je vous parlais avec un enthousiasme débordant de la première démo des Allemands de Vulture. Sortie en janvier 2016, cette dernière avait pour titre
Victim To The Blade et offrait à découvrir un groupe déjà particulièrement à l'aise n'hésitant pas à mêler à son Speed/Thrash à l'ancienne quelques pointes de Heavy Metal rafraichissantes. Le quatuor originaire de la région de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie revient aujourd'hui à la charge avec un premier album intitulé
The Guillotine. Sorti il y a seulement quelques jours sur High Roller Records, celui-ci est une fois de plus illustré par Velio Josto dont on appréciera le travail sobre et ultra efficace. Un travail dans lequel les plus attentifs auront probablement reconnu certains éléments de l'artwork précédent (ces mains gantées ainsi que ce schlass qui brille dans la nuit). Faut-il y voir le signe d'une continuité tout ce qu'il y a de plus évidente ? Bien vu Captain Obvious...
Comment ça, pas de révolution à l'horizon ? Pas d'expérimentations incongrues ni d'électronique malvenue (en dehors de deux/trois introductions façon film d'horreur des années 80) ? Pas de changement drastique d'orientation musicale pour séduire la plèbe et ainsi faire fondre le cœur de milliers d'adolescentes ? Bah non, pas vraiment. Vulture est un groupe de Speed/Thrash dont les membres sont sapés de cuir, de clous et de cartouches de la tête au pied, même le dimanche. Autant vous dire qu'ils n'en n'ont pas grand chose à carrer d'apporter ne serait-ce qu'un soupçon d'originalité à leur formule ouvertement calquée sur celle des pères-fondateurs. Et si ça vous emmerde et bien passez simplement votre chemin !
Sans surprise Vulture reprend donc les choses là où il les avait laissé un an et demi auparavant après la sortie de leur redoutable première démo. A formule identique, constat identique : ça tue. On retrouve ainsi ce qui faisait le sel des Allemands sur leur précédent enregistrement à commencer par ces petites incursions Heavy Metal à vous faire dresser fièrement le poing et que l'on retrouve le plus souvent à l'occasion d'un lead ou d'un solo (le solo conclusif de "Vendetta" à partir de 5:02, cette séquence à 2:21 sur "Electric Ecstasy" qui sent Iron Maiden à plein nez, le solo ultra épique d'"Adrian's Cradle" à 3:38 ainsi que la longue introduction elle aussi très inspirée par Maiden de "Cry For Death"). Par ce biais, Vulture apporte à son Speed/Thrash de petites touches mélodiques particulièrement bienvenues pendant lesquelles on se sent alors l'âme d'un fier et puissant guerrier prêt à conquérir le monde entier.
Et quand Vulture ne rend pas brièvement hommages aux héros de la NWOBHM, celui-ci n'hésite pas à traverser l'Atlantique pour reprendre le flambeau de groupes tels qu'Exciter, Razor, Exodus ou encore Agent Steel. Cette recette vieille comme le monde ne surprendra donc personne mais elle a au moins le mérite suffisant d'être exécutée d'une main de maître par un groupe qui connait son sujet sur le bout des doigts. Tout est ainsi parfaitement équilibré et surtout Vulture possède ce qu'il faut afin de faire la différence avec la meute de suiveurs pour ainsi prendre place sur les plus hautes marches du genre. Jamais plus vite qu'à fond, les Allemands ne ralentissent que très rarement la cadence. La plupart du temps, le groupe mène ses attaques pied au plancher sur fond de tchouka-tchouka endiablés et de riffs ultra rapides. Un riffing particulièrement inspiré et surtout très nerveux, sublimé ici par des leads et des solos absolument impeccables (trop nombreux pour tous vous les citer), une basse aux rondeurs exquises qui à le bon goût de prendre sa place comme il se doit et une voix arrachée du meilleur effet qui n'hésite pas à pousser dans les aiguës quand cela est nécessaire. Bref, tous les gimmicks du Speed/Thrash sont ici réunis pour le meilleur et seulement le meilleur.
Inutile donc d'insister plus amplement sur la qualité de ce premier album et plus généralement sur celles de Vulture, vous aurez probablement compris à la lecture de ces quelques lignes que
The Guillotine s'impose comme l'un des indispensables de l'année en matière de Speed/Thrash. Tout est effectivement réunit pour séduire l'amateur éclairé qui saura en plus apprécier ces quelques touches de Heavy Metal intelligemment saupoudrées sur cette musique tout en nerf et en rapidité. Une excellence au service d'une musique qui effectivement n'invente rien (dans la lignée des Enforcer, Ranger et consort...) mais sait se montrer redoutable d'efficacité en toute circonstance. À écouter fort, très fort.
8 COMMENTAIRE(S)
03/09/2017 09:34
02/09/2017 14:19
02/09/2017 09:46
Ça je sais pas...
02/09/2017 09:21
02/09/2017 09:12
Demande à l'orga du No Compromise. Les mecs ont vandalisé tout un tas de trucs dans les loges avec une belle ardoise à payer pour les réparations. Ils ont refait la même au Keep It True. Alors ok rock ' roll tout ça mais quand même y'a des limites. Du coup j'ai un peu de mal à en dire du bien sachant tout ça!
02/09/2017 08:51
02/09/2017 08:32
01/09/2017 18:29
Bonne découverte.
Ça part effectivement un peu dans tous les sens, on retrouve parfois un peu trop les influences que tu cites, mais bon dans l'ensemble c'est pas non plus trop gênant.
Au final on passe un bon moment. Je serais tout de même un poil plus mesuré sur la note.