Whiplash - Unborn Again

Avant d'aller plus loin dans l'autopsie du come-back album de Whiplash, je dois me confesser à vous chers lecteurs. C'est en effet la première fois que je pose mes oreilles sur un opus du combo du New-Jersey. Pourquoi? Feur. Mais aussi parce que j'ai toujours considéré (à tort ou à raison mais plutôt la première solution apparemment) la bande à Portaro comme la seconde voire troisième division du thrash. Personne n'étant intéressé par le promo de ce Unborn Again, c'est Bibi qui s'y colle, histoire de. Bien m'en a pris, le premier full-length de Whiplash en 11 ans est un sacré numéro!

Pourtant, j'ai tiré la tronche à ma première écoute. Pourquoi? Feur (ah non merde, déjà fait). Parce que je m'attendais à quelque chose de bien plus thrash comme le laissait penser la pochette fun de Repka, toujours dans le coup. Et puis Pulverised Records ne fait en général pas dans le léger. Au lieu de ça, Unborn Again se promène sur un rythme plutôt pépère, rendant la musique de Whiplash assez soft et facile d'accès. Même si on s'y habitue très vite pour peu qu'on aime les vieilleries hard, ça fait quand même un peu chier et c'est là le principal reproche que je ferais au groupe. Surtout que quand la formation donne un bon coup de fouet (fallait bien la faire) à ses compos, ça le fait méchamment! "Float Face Down", "Pitbulls In The Playground" ou le final speedé "Feeding Frenzy" comportent ainsi leur lot de riffs thrash bien jouissifs. C'est donc d'autant plus dommage.

Mais pour ceux qui n'ont pas besoin de franchir le mur du son pour assouvir leurs besoins musicaux, Unborn Again a tout ce qu'il faut en réserve. D'abord, le chant de Tony Portaro, qui plaira à tous les fans de voix old-school atypiques à la Blitz. Nasillards et éraillés, moitié chantés moitié criés, les vocaux du bonhomme sont pour beaucoup dans l'atmosphère générale et l'appréciation des morceaux. Dynamiques et entraînantes, les lignes de chant se savourent d'entrée de jeu en nous offrant notamment des refrains fort sympathiques comme sur "Pitbulls In The Playground" ou "Firewater", "Fight Or Flight" et "Hook In Mouth" sur lesquels le refrain est simplement le titre chanté/hurlé mais de façon jubilatoire. A noter que c'est le batteur Joe Cangelosi qui pousse la chansonnette sur la très bonne reprise d'"I've Got The Fire" de Montrose, vieux groupe qui comptait dans ses rangs un certain Sammy Hagar. Cangelosi épaule également Portaro sur les quelques backing vocals, tout comme le bassiste Rich Day. On fermera la parenthèse vocale sur les chants d'Indiens en intro de "Firewater". Surprenant mais pourquoi pas?!

Ensuite, les riffs. Quelques riffs thrashy rapides mais dans l'ensemble, c'est plutôt mid-tempo. Pas de problème, Tony Portaro réussit quand même à nous scotcher en nous offrant une excellente cargaison aux motifs souvent catchy car bourrés de groove (la basse jamais loin derrière aide bien aussi) ou de mélodie. Assez old-school dans l'esprit, on ressent souvent une influence bluesy fort appréciable. Mention particulière pour "Snuff", "Firewater", "Fight Or Flight" et "Hook In Mouth". Enfin, les soli. On retrouve les mêmes caractéristiques que pour les riffs mais les influences bluesy y sont encore plus palpables. Gros point fort du groupe, les spécialistes vont s'en délecter (l'incontournable "Firewater", "Float Face Down", "Fight Or Flight", "Feeding Frenzy" et bien sûr l'énorme instrumental "Parade Of Two Legs" constitué uniquement de ping-pongs de soli avec en guest Frank Blackfire).

Les reformations sont à la mode mais rares sont celles qui valent vraiment le coup. Whiplash n'a pas perdu son temps en nous sortant un album ultra efficace, ras-la-gueule de riffs marquants et entraînants, de lignes de chant catchy et de soli jouissifs. En ces temps de revival thrash toutefois, on aurait aimé un opus plus rapide, surtout que quand Whiplash met la gomme, ça fait très mal. Et moi je ne vais pas tarder à me commander les premières réalisations du groupe, plus thrashy, pour rattraper mon erreur.

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