La légende raconte qu’au début des années 90,
APOCALYPSE aurait tourné dans son pays, la Suisse, avec
METALLICA. Cela ne paraît pas impossible si j’en crois le contenu de ce premier album éponyme paru en 1987 chez
Crash Records, fermé depuis longtemps à présent et n’ayant apparemment que ce LP à son catalogue.
Evidemment, parler d’un disque paru il y a presque quarante ans va nécessiter quelques précautions de langage car évaluer ce
speed thrash metal au regard des canons de la modernité pourrait m’amener à asséner quelques contre-vérités mais comme il me sera impossible de me remettre dans le contexte de l’époque (même si j’avais dix ans le
thrash était encore assez loin de mes préoccupations), tant pis, je vais prendre cette réédition de
Divebomb Records pour ce qu’elle est : l’occasion de prendre connaissance d'une sortie oubliée, d’autant que ce même label m’avait permis de découvrir il y a peu
DONOR, donc en avant pour les vieilleries poussiéreuses.
La pochette est dans son jus, avec les fameux quatre Cavaliers, un peu risibles (on dirait que Famine dit à ses potes « Regardez les mecs ! Sans les mains ! Hop » alors que Guerre s’apprête à embrocher une saucisse) mais en 2025 rien n’a changé, nous trouvons encore à foison d’illustrations de ce style, parfois même plus réalisées par un humain. Là, c’est signé
JC. Torres. Cela dit, la vraie surprise provient comme toujours de la musique.
Si je n’arrive pas à totalement accrocher à la voix du chanteur, encore trop ancré dans un héritage
heavy metal, je lui reconnais cependant quelques atouts majeurs : d’abord la volonté d’adopter un timbre rauque qu’il n’abandonne jamais pour tenter d’atteindre des notes aigues, ensuite un effort constant pour écrire de vraies lignes vocales. D’ailleurs, ce second point me semble être une conséquence immédiate du premier : si tu ne hurles pas, il va te falloir travailler tes mélodies.
Ensuite, musicalement, je ne doute pas que ces neuf compositions (dont deux instrumentaux) se situaient à l’époque dans le haut du panier, même si les Suisses ont certainement vécu ces années dans l’ombre de la scène américaine, à qui ils empruntent beaucoup :
« Kill’em All » et
« Ride the Lightning » en premier lieu, une pointe de
SLAYER, notamment sur « Digital Life » puis de façon moins flagrante durant « Cemetery ».
Pourtant, en dépit de ces influences somme toute naturelles pour l’époque,
APOCALYPSE a sa propre personnalité, avec quelques plans vraiment surprenants : sur « Cemetery » entre 02:24 et 03:29, cet arpège en son clair doublé d’une rythmique saccadée et qui, à 03:30 part sur un riff digne de ce que jouera plus tard
PANTERA, le final tout en
fun de « Fuck Off and Die », les chœurs de « The Night Before » pour une introduction complètement épique et totalement inattendue, une énergie
punk rock (« Back to the Fire »), etc.
À cela, nous pourrions encore ajouter la très bonne technique des musiciens dont les solos (de basse comme de guitare) sont soignées, un batteur efficace et parfaitement à l’aise sur les tempos rapides ou encore la variété des rythmiques qui confèrent à ce premier album une richesse et une maturité étonnante. Donc si ce n’est clairement pas le style de musique qui habille mon quotidien, c’est exactement le genre de découvertes des temps jadis qui me séduisent car elles contiennent les prémices de tout ce sur quoi se gargarisent aujourd’hui les amateurs de formations qui pratiquent le rétro thrashing.
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