Unpure - Prophecies Ablaze
Chronique
Unpure Prophecies Ablaze
S’il n’est clairement pas le plus connu des groupes de la scène Suédoise originelle UNPURE a pourtant un vécu impressionnant avec au compteur plus de trente années d’ancienneté et quatre albums publiés entre en 1995 et 2004, période où il s’est montré particulièrement productif malgré un certain manque d’intérêt de la part du public comme de la presse spécialisée. Pourtant réduire l’entité à un simple rôle de faire-valoir serait vraiment réducteur, tant celle-ci a un sacré potentiel avec son Black/Thrash ultra-burné et sombre qui revient aujourd’hui sur le devant de la scène après un silence de dix-neuf ans… période où son leader historique Kolgrim a totalement renouvelé son équipe afin de lui donner du sang-neuf. Et de ce point de vue là il a franchement bien fait vu qu’il est désormais épaulé par une équipe de choc où l’on retrouve notamment Pelle Forsberg de WATAIN accompagné par Hampus Eriksson et Emil Svensson de DEGIAL… autant dire qu’on est en présence de vieux briscards expérimentés et qui savent parfaitement maîtriser leurs instruments respectifs. Du coup il n’est pas étonnant qu’avec un pedigree pareil ce cinquième opus soit le meilleur sorti par le combo et qu’on y retrouve de nombreuses influences des formations respectives de ses membres, pour un rendu tout en sobriété et en violence. Car tout cela défouraille sec pratiquement en continu et sans baisser d’intensité, le tout avec une production brute et des morceaux taillés pour la scène qui ne s’encombrent pas de futilités ou de longueurs inutiles.
C’est ce ressenti qui transparaît directement avec « Megalithic Gateways » qui montre une exécution primitive menée à fond la caisse et à l’énergie décuplée, tant c’est thrashy à mort et ça pue le cadavre, la pisse et la crasse de partout. Si cela est sans surprises et totalement calibré ça n’en reste pas moins d’une efficacité implacable, tant ça joue sur l’alternance de blasts et des parties rapides où ça ne débande pas un instant… ce qui sera presque la même chose dans la foulée sur l’excellent « Northern Sea Madness », plus obscur mais aussi plus occulte. Car ici des parties tribales bien troussées permettent à l’ensemble d’offrir un visage hypnotique et remuant, tant on se surprend à secouer la nuque sur les quelques courts passages rampants et parfaits pour alourdir tout ça avant de mieux faire repartir la machine ensuite. Cependant plus on va avancer dans l’écoute et plus on va s’apercevoir que chacun des titres possède une certaine identité propre, car s’ils ont tendance à recycler les mêmes riffs et patterns ils proposent en revanche quelques éléments spécifiques afin de les différencier, et ainsi éviter toute redondance malvenue et dommageable. C’est le cas notamment de l’impeccable « Small Crooked Bones » propice là-aussi au headbanging de par cette facette thrashisante mise nettement en avant et portée par une vitesse constante, tout le contraire de l’obscur et suffocant « The Witch Of Upsala » qui va ralentir l’allure pour offrir quelque chose de plus massif. Particulièrement inquiétant dans son approche et dévoilant des ambiances plus marquées tout y est ici plus posé sans pour autant céder à la facilité, tant la température plus basse encore que précédemment alourdit comme il faut l’ensemble et prouve ainsi que les gars ne perdent pas en force ni cohérence en levant le pied.
Néanmoins si cette composition est différente de par sa rythmique plus bridée la suite de cette galette va cependant rester sur un tempo élevé jusqu’à sa conclusion, en effet outre le furibard (mais équilibré) « Beyond The Nightmares » - dont le riffing et l’écriture font penser à l’œuvre d’Erik Danielsson, on va avoir droit à des accents Punk/Hardcore très prononcés sur le dépouillé et radical « His Wrath And The Red Soil » qui se fait entraînant à fond, et possède tout ce qu’il faut pour faire un carton en concert entre headbanging et pogo bien énervé. Terminant les hostilités avec l’équilibré et légèrement mélodique « Endtime Dictator » (au demeurant hyper agréable malgré une durée légèrement trop longue), ce nouveau chapitre dans l’ère de la formation a tout pour enfin la mettre en lumière, et ça ne serait que justice vu que malgré les coups durs et ce très long silence elle est toujours restée active. Ne faiblissant jamais en intérêt et proposant une homogénéité constante ce « Prophecies Ablaze » a nombre d’arguments positifs pour faire passer un très bon moment sans autre prétention que de mettre le cerveau en veille de la première à la dernière seconde, et où l’on ne voit poindre aucune lassitude prouvant son retour aux affaires totalement réussi. Autant dire qu’il n’est jamais trop tard pour se pencher sur les réalisations antérieures des Suédois mais clairement celle qui nous intéresse ici est franchement au sommet de la pile, ça n’est d’ailleurs pas pour rien que ses créateurs se sont retrouvés signés chez les toujours qualitatifs Irlandais d’Invictus Productions. Cela est donc la preuve ultime (s’il y’en avait besoin) qu’il faut mettre rapidement les deux oreilles sur ce disque rétro au possible et qui ne laissera aucun survivant en route, mais qui filera une pêche d’enfer permanente et surtout l’envie d’en reprendre une deuxième dose dès qu’on en sera arrivé au bout.
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