Manngard - Circling Buzzards
Chronique
Manngard Circling Buzzards
Circling Buzzards est le premier album des Norvégiens de Manngard. Il est également la preuve qu'un premier album ne signifie pas forcément tâtonnement artistique, puisque le quartette nous embarque déjà dans un univers personnel, par le biais d'un style qui l'est tout autant.
Manngard recrache en effet pléthores d'influences: death, thrash, black, punk, power, grind, tout ou presque y passe! La musique des Scandinaves ne se contentent pourtant pas d'une addition de différents styles mais les fusionnent, pour donner quelque chose d'original, de nerveux, d'agressif et de percutant, grâce aussi à une production brute de décoffrage.
Tout celà est mis, je le disais en introduction, au service d'un univers bien particulier, dont le concept a été inspiré par l'écrivain américain William Faulkner. Les paroles racontent les exactions d'une famille de ploucs du Midwest dominés par un patriarche tyrannique et qui ont une fâcheuse tendance à déglinguer tous ceux qui passent par leur ferme et à les balancer dans le marécage voisin. Voyez donc que l'ambiance est loin d'être festive. Circling Buzzards baigne ainsi dans une atmosphère sombre, glauque, et dérangée, bien aidée en celà par des riffs dissonants, des soli chaotiques, des branlettes de vibrato, des tremoli glaçants et des rythmiques destructurées qui insultent l'esprit carthésien. Le chant "spécial" de Olav Iversen participe aussi grandement à toute cette folie, par des hurlements de déments ("Wreathed In Rot", "Unattainable Fuck", "It Was Demons") et des intonations variées -on pense parfois à Tom Araya de Slayer ("Bury The Head"), à Phil Anselmo ("Unattainable Fuck") ou même un peu à Lemmy Kilmister de Motörhead, en plus extrême évidemment, par certains accents de soulard.
Si on ne peut pas reprocher à Manngard un manque de personnalité, on peut par contre pointer du doigt la mise en pratique de sa vision musicale, qui ne débouche pas toujours sur du génial. Ok, certains morceaux/passages sont purement jouissifs (en général les riffs thrashy bien efficaces et les séquences furieuses de blasts comme sur "Wreathed In Rot", "Gravegang", "Bury The Head", "Into The Quagmire" ou "Blood On My Face", mêlées par moment à des soli chaotiques déjantés), mais on passe aussi pas mal de temps à regarder sa montre. Non pas que l'album souffre d'une longueur excessive (30 minutes seulement), mais disons que l'alchimie ne prend pas à tous les coups (surtout lorsque le combo ralentit le tempo), malgré tous les efforts déployés par nos psychopathes du grand Nord!
Reste que Manngard a déjà trouvé sa voie, ce qui n'est pas donné à tout le monde dès son 1er opus. Tout n'est pas parfait, loin de là, mais si le groupe arrive à accrocher l'auditeur sur la totalité d'un disque, il devrait frapper fort. Pour l'instant, ce n'est qu'une petite tape que j'ai reçue...
| Keyser 23 Mars 2006 - 1324 lectures |
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