Celtic Frost - Monotheist
Chronique
Celtic Frost Monotheist
Jusqu'à présent, j'ai toujours pensé que Celtic Frost n'était qu'un nom cité par bon nombre de groupes à la musique diamétralement opposée, un groupe sans intérêt qui avait juste eu la chance d'apparaître au bon moment, un peu comme Venom (je vais me faire des amis). Une écoute de ce Monotheist plus tard, c'est tout un monde de certitudes, de préjugés et de convictions qui s'effondra. J'exagère un tantinet, mais l'idée est là : je suis tombé des nues, et j'ai encore du mal à m'en remettre.
Alors que je ne m'attendais qu'à un Heavy Metal bête et méchant, Monotheist me proposait en réalité un métal lourd, dans une ambiance glaciale, joué plus ou moins rapidement. C’est en écoutant cet album que je me suis rendu compte de l’influence qu’a pu avoir Celtic Frost sur la scène métal actuelle. Plus encore, c’est en les voyant au Hellfest que cette impression s’est confirmée : les voir jouer après trois jours de groupes métal, ça donne tout d’abord l’impression que Celtic Frost pompe tous ses plans sur les groupes actuels. Sauf qu’en réalité, c’est l’inverse.
Bref, revenons à ce Monotheist. Progeny et Ground ouvrent le bal, dans un registre pachydermique, sombre et thrashisant. La musique est toute à fait linéaire, presque pauvre, mais pourtant hypnotique, et même incantatoire. Cependant, leur unique rôle est de nous faire entrer dans l’ambiance de ce disque, et surtout de nous amener au grand, très grand A Dying God Coming into Human Flesh. Tout simplement l’un des meilleurs morceaux de cette galette. Le morceau se veut être une lente évolution, une hymne mortuaire même, collant à la perfection aux paroles. L’écoute de ce morceau vous donne réellement l’impression d’assister à l’incarnation d’un être supérieur dans un homme, et ce grâce à l’introduction acoustique, aux paroles mi-susurrées mi-hurlées. L’apparition d’une voix claire fantastique y est également pour beaucoup dans l’ambiance de ce morceau.
Après A Dying God Coming into Human Flesh, le niveau de l’album ne tombera pas plus bas. Juste après vient Drown in Ashes, avec une chanteuse envoûtante et mélancolique, morceau qui se trouve être le premier duo homme/femme sur cet album, le second étant Obscured. Dans un esprit totalement Doom, les deux voix se marient à merveille pour créer une ambiance toute à fait déprimante. Pour Obscured, c’est à peu de chose près pareil, en beaucoup plus touchant, à tel point que, je n’ai pas peur de le dire, j’ai versé ma larme à l’écoute de ce morceau pour la première fois. Ce morceau est également construit comme une progression, une évolution plutôt, mais au niveau de l’intensité, pour aboutir à un final dépressivement beau. Assurément le morceau le plus éprouvant pour nos nerfs, certainement dû à l’envolée vocale finale d’une somptueuse tristesse.
Il ne faut pas oublier la présence de morceau beaucoup moins niais si j’ose le dire, plus burnés tout en étant aussi sombre. Je pense à un morceau comme Os Abysmi vel Daath, dans un registre thrash pachydermique, avec ses cors (c’est la mode en ce moment ou bien ?), et ce break totalement dantesque, ou seul un grondement infernal ne subsiste, tel la venue de l’Apocalypse de St Jean sur Terre. Il est tentant de citer également Temple of Depression (sur l’édition digipack) ou Ain Elohim, mais dans ce cas, il faudrait citer tous les morceaux, chose que j’ai dû faire si on lit bien la chronique jusqu’ici. Ah non, j’ai oublié de mentionner le « Tryptich », c'est-à-dire les trois derniers morceaux de l’album, qui forment une œuvre dans l’œuvre, avec son identité propre et une cohésion parfaite. Complètement sombre est ce trio (voilà que je parle comme Yoda moi, ça va plus), et c’est Totengott qui nous le prouve, ayant un rôle introductif, avec ses vocaux black totalement impressionnants, pour débouler sur Synagoga Satanae, la pièce maîtresse de l’album (14 minutes s’il vous plait) ; assurément le morceau le plus angoissant, le plus travaillé, avec ses chœurs, ces voix croisées, ces… oh et puis merde, je vais pas tout vous dévoiler, vous risquez de ne plus avoir besoin d’écouter l’album après ceci, tellement ma description aurait rendu justice au morceau.
Si je devais formuler un reproche à cet album, ce serait cette influence « thrash » que je n’ai pas cessé de ressentir sur des morceaux comme Progeny , Ground ou Domain of Decay. Cela n’est pas thrash à proprement parler, mais étant donné que ce n’est ni tout à fait heavy, ni tout à fait doom, ça coince, pour ma part, et ça empêche de bien s’imprégner de l’atmosphère du disque. Néanmoins, cela ne gâche pas l’écoute car chacun de ces morceaux comportent des subtilités relativement appréciables. Et puis, il faut quand même que je mentionne le final, Winter (Requiem, Chapter Three : Finale – s’il vous plait). Comment ne pas succomber à cette orchestration mélancolique ? Non vraiment, même si vous n’aimez pas Celtic Frost, écoutez cette pièce. Bon voilà, la chronique se termine, et je ne sais pas comment conclure. Je propose donc de terminer sur une petite devinette :
Quel animal fait niok niok ?
Un dranak.
Merci, au revoir.
| Krow 25 Septembre 2006 - 6744 lectures |
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