Agonizer - Birth / The End
Chronique
Agonizer Birth / The End
Avec Spinefarm pour label et Anssi Kippo comme producteur, AGONIZER affiche clairement ses origines nordiques : destination Finlande, le pays du heavy qui résiste encore et toujours à l'envahisseur néo machin chose. Les premières mesures de ce "Birth-The End" annoncent clairement la couleur, les riffs larger than life de CHILDREN OF BODOM ont fait école ; même leur logo joue la carte de la filiation en décalquant celui des copains SONATA ARCTICA, dont ils sont d'ailleurs plus proches musicalement parlant. Car si l'on retrouve de nombreuses caractéristiques du groupe d'Alexis Laiho chez AGONIZER (riffs catchy, leads et claviers démonstratifs), ces derniers délaissent les composantes extrêmes (exit passages thrash et hurlements de porcs) au profit d'un heavy metal catchy à dominante mid tempo.
Plus accrocheur qu'un Sylvester Stallone dans Cliffhanger, "Prisoner" est déjà (plage 1!) le sommet d'un album moins pêchu que ne le laisse penser cette ascension à 10 000 à l'heure, 4:23 mn de maîtrise totale de l'espace métallique ; un lead d'anthologie façon "Lake Bodom" pour débuter, suivi d'une logorrhée de clavier en guise de deuxième couche pour la mélodie ; des backing vocals d'apprentis viking en guise de punchlines, des riffs puissants jouant à cache cache avec la double pour ce qui est de la mule, sans oublier l'élément indispensable à tout prétendant au statut de hit incontournable : un refrain killer. Même pas 4:30 de musique qu'on a déjà envie de relancer l'album. C'est pas beau ça ?
Evidemment, la suite est moins glorieuse et on cherche en vain un successeur à cet excellent "Prisoner" parmi les 7 morceaux restants. Si l'on croit un instant tenir un digne héritier au trône avec "Everyone of us" (plage 3), on est quand même plus proche de la bande son d'un Megaman X que d'un classique du genre, claviers cheap oblige. Surtout, il y a dans "Prisoner" une fraîcheur que l'on ne retrouve qu'épisodiquement au fil des autres titres. L'album n'échappe pas à cette touche de mélancolie toute finlandaise, une spécialité locale qui fait parfois glisser l'album dans un registre plus souple à la TO DIE FOR. A l'inverse, l'optique bodom like assumée fait se demander si le solo de "Sleepless" (pour n'en citer qu'un) figure sur "Hate Crew Deathroll" ou "Are you Dead yet", tout en assurant le minimum de vigueur rythmique requise pour maintenir en éveil le bourrin qui sommeille en nous. On trouve même au détour d'un break de "Prophecy" (vers 3:00) une relance empruntée à DARK TRANQUILLITY, preuve que les oreilles des guitaristes sont parvenues jusqu'en Suède.
Reste un chanteur passe partout dont le registre plaintif peut énerver, à contre courant de certaines véléités offensives qu'on aimerait voir aboutir plus souvent. Comprendre : y a de bons riffs, de bonnes bases heavy speed voir thrash qui ne demandent qu'à voir le jour mais le groupe ne lâche jamais vraiment les chevaux, hormis sur l'indispensable "Prisoner" (décidément!). On peut bien sûr se contenter de cet entre deux chaises rythmique, le groupe ayant de nombreux atouts à faire valoir (du death mélo sans death dedans, fallait y penser !). Au final, voilà un premier album très pro (9 ans d'existence jalonnés de plusieurs démos, ça aide) qui séduira tous les amateurs de mélodies finement ciselées. Pour les déçus du dernier SONATA ARCTICA, "Birth-The End" émarge donc sans problème au rayon bonnes surprises de l'année 2007.
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