D'habitude, je ne chronique pas les deux-titres. Les EPs oui si la durée reste conséquente mais pas les sorties de moins de dix minutes. Je n'ai déjà pas le temps pour tous les albums alors s'il faut aussi se taper les mini-EPs, singles et autres, je ne vais jamais m'en sortir ! Pas que je n'aime pas ces formats ultra courts mais est-ce pertinent de déblatérer et juger sur un ou deux morceaux alors qu'il est logiquement plus facile de briller sur des durées aussi restreintes ? Quoiqu'il en soit, j'ai décidé de faire une exception pour Visigoth et son nouvel EP
Bells of Awakening. Pourquoi ? Parce que Visigoth est un de mes gros coups de cœur heavy metal de ces dernières années et que je ne me lasse pas de parler d'eux. Parce que
Bells of Awakening est la sortie 2019 que j'ai le plus écoutée, égayant jusqu'au bout mes longs trajets quotidiens domicile-travail en voiture quand un album se finissait alors que je n'étais pas encore arrivé. Parce que la pochette est superbe, même si je ne peux pas m'empêcher de voir une béquille à la place de l'épée au bras du chevalier. Et surtout parce que c'est foutrement excellent !
Il faut battre le fer tant qu'il est encore chaud et cet adage s'applique on ne peut mieux aux Américains qui continuent sur la lancée du génial
Conqueror's Oath paru l'année dernière. Certains avaient été déçus d'une simplification de leur musique par rapport au epic heavy doomy de leur premier album, le très bon
The Revenant King, ils risquent de ne pas changer d'avis ici car la longueur moyenne des titres descend encore d'un cran pour passer sous les cinq minutes. Personnellement ça ne me dérange pas car le groupe arrive avec brio à marier efficacité directe et caractère épique sur ses compositions, qu'elle que soit leur durée et leur rythme. On retrouve donc avec plaisir sur
Bells of Awakening la recette du combo de Salt Lake City, ce heavy/power US héroïque qui pose les couilles et prend aux tripes. On citera dès lors les mêmes influences Omen, Manilla Road, Grand Magus, Manowar, Medieval Steel ou, en plus récent, leurs potes de Eternal Champion avec lesquels ils partagent le goût du glaive.
Bells of Awakening se compose de deux morceaux complémentaires, "Fireseeker" et "Abysswalker", tous deux des références au jeu vidéo "Dark Souls". Le premier ouvre l'opus sur un rythme mid-tempo quand le second se fait plus rapide. Les deux dégagent la même puissance, la même efficacité, la même ambiance qui ont fait le succès de l'album précédent. La production est claire et limpide, proposant un champ de bataille idéal aux guerriers de l'Utah pour qu'ils y démontrent l'étendue de leurs qualités. Les riffs sont couillus, taillés dans de l'acier valyrien. Le feeling mélodique est omniprésent et glorieux, la paire Palmer/Campana nous offrant leads et solos majestueux. Et le tout est à nouveau porté de main de maître par Jake Rogers, chanteur d'exception qui n'en finit plus de séduire et de convaincre qu'il fait partie des meilleurs chefs de guerre pour mener ses troupes à la victoire finale. On oubliera du coup très vite cette nouvelle barbe pas terrible qu'il arbore depuis quelque temps. Dans son style baryton puissant, noble et courageux aux multiples vibratos, il dispense ses contes épiques avec un talent insolent. Nous offrant couplets entraînants et refrains ultra catchy à chœurs qui rentrent en tête dès la première écoute. Quel chanteur magistral, lui qui donne vie à ses paroles, y insuffle tant d'émotions sans larmoyer. C'est ce qui fait notamment la différence pour moi avec un autre groupe très estimé qui ne me satisfait pas entièrement comme Atlantean Kodex, dans un style certes plus epic doom que foncièrement heavy mais pas non plus très éloigné du quintette dans l'esprit, où la voix du chanteur sonne trop fragile pour que j'y adhère. Là, on suit Rogers les yeux fermés dans la bataille, prêt à mourir pour lui en chantant à gorge déployée, le poing levé, le torse bombé et le regard fier et conquérant, ces hymnes heavy metal qui donnent une énergie incroyable. Je peux vous dire qu'en voiture, c'est pas facile !
Deux titres, ça ne veut pas dire grand chose, mais pour un groupe qui a déjà confirmé tout son potentiel, c'est encore ça de pris. Tant que le mojo est là, il ne faut pas hésiter, balancez la sauce ! En moins de dix minutes, Visigoth plie le game avec un condensé de tout ce qu'il sait faire. La quintessence du heavy metal épique aux attributs masculins hypertrophiés. De la production impériale au riffing plus heavy tu meurs, en passant par des leads mélodiques qui vous caressent les oreilles et un chant toujours aussi souverain (foutre Satan ces deux refrains !), il n'y a rien à redire sur ce
Bells of Awakening absolument parfait. Peut-être une légère frustration due à la durée très éphémère. Encore qu'il suffit de l'écouter en boucle, ce que je ne me suis pas privé de faire. Après des dizaines et des dizaines d'écoutes, je frissonne encore et prends un plaisir toujours aussi orgasmique en me mettant l'EP. Plus qu'à attendre un nouvel album maintenant !
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