After Forever - After Forever
Chronique
After Forever After Forever
Du point de vue de la scène « Metal à chanteuse », on ne peut pas vraiment dire que 2007 a été un grand cru, plusieurs de ses plus illustres représentants s'étant révélés bien décevants : Nightwish n'a pas fait l'unanimité (loin s'en faut) avec « Dark Passion Play » et sa nouvelle chanteuse, Sirenia a accouché d'un album manquant fortement d'originalité tandis que Within Temptation a perdu toute personnalité en lorgnant honteusement vers le répertoire d'Evanescence. Seul After Forever, avec son 5ème album (et première livraison pour le label Nuclear Blast), semble avoir véritablement tiré son épingle du jeu.
Fort d'un line-up visiblement bien uni (il suffit de les voir évoluer sur scène) et loin de tourner le dos à leurs origines, les hollandais nous livrent ici un album impressionnant de maîtrise où gros riffs Metal, influences classiques et sonorités électroniques se marient à merveille. D'ailleurs, signe révélateur, After Forever a voulu donner un titre éponyme à cet album, choix souvent pris pour marquer un virage important dans la discographie d'un groupe. Néanmoins, ce disque n'aurait pas non plus démérité son titre originel qui était, au départ, « Ernergized ». En effet, la plupart des compositions de ce nouvel album s'avèrent très énergiques (à l'image de Evoke, Transitory, Equally Destructive, Withering Time ou encore Envision) et vraiment taillées pour cartonner en live. Et ce, pour plusieurs raisons. D'une part, la plupart des compos bénéficient de refrains ultra-accrocheurs qui s'inscrivent directement dans votre mémoire pour ne plus la quitter. Inutile de les énumérer, l'intégralité des 13 morceaux du digipack pourrait y passer. D'autre part, la structure des compos a été simplifiée et les morceaux défilent à une vitesse folle (comptez 4'30 mn en moyenne, si l'on exclu la masterpiece Dreamflight qui culmine tout de même à près de 11 mn).
Cependant, la simplicité des structures n'a pas eu pour conséquence d'amoindrir la richesse musicale de ce « After Forever ». Bien au contraire. Rares sont les groupes capables de mélanger aussi efficacement influences classiques (le groupe a d'ailleurs eu recours à l'orchestre symphonique de Prague sur ce disque) et sonorités électroniques sans que cette alliance n'apparaisse, à aucun moment, contre nature ou trop pompeuse. Il n'y a ici aucune surenchère : chaque élément, qu'il soit metal, classique, électronique ou lyrique est utilisé judicieusement, pour servir le morceau. D'ailleurs, je serai presque tenté de dire que même si le lyrique vous rebute, alors cet album est malgré tout fait pour vous. Pourquoi ? Car Floor Jansen n'utilise ici que très peu son chant lyrique (seuls Evoke et Withering Time en contiennent), préférant nous dévoiler, pour notre plus grand bonheur, tout l'éventail de son talent ... qui est immense. La palette d'émotions qu'elle transmet est vraiment impressionnante : on frissonne sur Discord et Energize Me, on à envie de chanter à pleins poumons les refrains d'Envision ou Equally Destructive et on écraserait volontiers sa petite larme à l'écoute de Cry With A Smile et Lonely, les deux ballades (pas mielleuses pour un sou) de cet album. On peine même parfois à croire qu'il n'y a qu'une seule chanteuse sur ce disque et, lorsque Doro Pesch fait une apparition en guest sur Who I Am (un des rares titres faiblards), sa prestation est quasi occultée par le talent vocal de Floor Jansen.
Mais elle n'est pas la seule a faire preuve d'un grand talent. Toutes les compositions de cet album sont l'œuvre de deux personnes. Tout d'abord Joost van den Broek, le claviériste, qui, bien qu'étant le dernier membre à avoir intégré After Forever (il a rejoint le groupe en 2004, en remplacement de Lando van Gil), s'est chargé de tous les arrangements. Travail impressionnant quand on sait le nombre d'orchestrations et de parties de claviers qui parsèment cet album. Et enfin, Sander Gommans, qui, appuyé par l'autre guitariste Bas Maas, est à l'origine de toutes les sonorités Metal de ce disque. En charge des growls (présents chez After Forever depuis leur tout premier album), c'est aussi lui l'auteur de tous les riffs. En règle général, ceux-ci sont assez faciles d'accès, Sander Gommans privilégiant l'efficacité plutôt que la débauche de technique. Néanmoins, chose assez rare chez After Forever pour être soulignée, il nous gratifie également de quelques soli (courts, certes, mais bien sentis), aidé dans sa tâche par Jeff Waters (Annihilator) qui vient jouer les invités de luxe sur De-Energized
Avec ce nouvel album, peut-être le meilleur de la discographie des néerlandais, After Forever a toutes les cartes en main pour devenir la référence en matière de Metal à chant féminin. D'une part, parce qu'il a à sa tête celle qui est certainement la meilleure chanteuse de la scène Metal actuelle, ses nombreuses capacités vocales l'a mettant bien au dessus du lot de ses concurrentes directes. D'autre part, parce que la richesse et la personnalité des compos qui le jalonne en font un des tous meilleures albums de 2007 dans le style, loin devant Nightwish, Sirenia ou Within Temptation.
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