Guttural Engorgement - The Slow Decay Of Infested Flesh
Chronique
Guttural Engorgement The Slow Decay Of Infested Flesh
Engorge, Engorged, Engorgement, Disgorge, Disgorged, Guttural…avec ces six mots de base et en y ajoutant éventuellement un deuxième devant ou derrière vous pouvez composer à peu près 32456 noms de groupes, dont la moitié existe certainement déjà. Et avec des noms comme ça ce sont bien évidemment des groupes de brutal death pour 99% d'entre eux (restent 0.5% de goregrind et 0.5% de musette). Bref tout ça pour dire qu'en matière de brutal death et a fortiori de brutal guttural slammoshing death metal l'originalité, qu'elle soit patronymique ou même musicale, ne trouve que très rarement sa place. Intéressons nous donc aujourd'hui aux ricains de Guttural Engorgement qui ont sorti cette année pour moi l'un des tout meilleurs albums en matière d'extrême brutalité musicale.
« The slow decay of infested flesh » (miam !) ne fait en effet pas dans la dentelle! Ne cherchez pas une once de finesse ni de subtilité, tout ici n'est que violence sonore, lourdeur dégoulinante, putridité abominable. Inspiré des allmighty Devourment, le trio nous assène une musique alliant passages ultra brutaux de circonstance, ralentissements écrasants, sans oublier une bonne dose de groove. A l'instar d'un Cephalotripsy, Guttural Engorgement apprécie fortement le slam (non je ne fais aucunement référence ici à un grand homme à la santé défaillante) et l'on retrouve à tout va ces passages ultra lourds et bien souvent ultra entrainants, je pense en particulier à ce moment monstrueux sur « Chopsaw sodomy » à partir de 1'15 pour n'en citer qu'un. Impossible de ne pas avoir envie de se déboiter la tête sur de tels riffs-enclumes ! Mais pour continuer dans la comparaison avec Cephalotripsy il est à noter toutefois que Guttural Engorgement a beaucoup plus souvent tendance à appuyer sur l'accélérateur que la bande à Ochoa. Nos caroliniens du sud ne se font pas prier pour nous balancer de gros blasts qui avoinent en pleine face !
Fait très appréciable sur ce « The slow decay of infested flesh », le mix est tout a fait approprié ne se laissant pas envahir comme souvent par une batterie trop envahissante. Les guitares s'en trouvent du coup très audibles, et tant mieux car même si les riffs ne sont bien évidemment pas ultra techniques ils n'en sont pas moins assez bien foutus et souvent facilement mémorisables. On a même le droit à un semblant d'arpège sur "Molested dissection" et même presque un peu de mélodie sur "Cadaveric maggot copulation"! La batterie quant à elle, même si le son de caisse claire est encore une fois un peu poêlé, trouve bien sa place sans accaparer incessamment nos tympans. Ici même remarque que pour l'ensemble, ne cherchez pas une démonstration de technique, l'objectif principal étant l'efficacité.
Comme dans tout bon groupe du style qui se respecte leur musique ne serait pas aussi jouissivement nauséabonde sans une voix d'outre tombe. Ici le dénommé Mark Rawls (ancien batteur chez Sikfuk) nous gratifie de son joli timbre ultra guttural et bien ronronnant qui ne décevra personne. Quelques accès porcins viendront varier ses lignes de « chant », bien sûr complètement monotones, mais tellement agréables pour les cages à miel ! On notera au passage les classiques titres de chanson si empreints de poésie : « Cadaveric maggot copulation », « Steak knife face fuck » (assez ultime celui là je trouve !) ou encore « Gangrenous torso fermentation ».
« The slow decay of infested flesh » ne brille évidemment pas par son originalité il va sans dire, Guttural Engorgement reprenant les ingrédients typiques du brutal slammoshing death metal pour faire sa popotte personnelle. Comme tout album du style, on ne peut pas dire qu'il regorge d'une variété exceptionnelle tout au long de ces 11 titres (si je ne compte pas l'intro et l'interlude toutes deux inutiles), et à moins d'être vraiment fan du style l'auditeur lambda ne pourra certainement pas s'empêcher de trouver le tout un peu répétitif à la longue. En cela la durée assez courte de l'album ( à peine plus de 20 minutes de musique) est un réel atout qui évite justement l'installation de ce sentiment d'ennui, les titres étant tous très courts (entre 1 minute 30 et 2 minutes en moyenne).
Mis à part les défauts inhérents au style pratiqué et assez communs à tous les groupes, cet album est tout simplement un des meilleurs du style sorti cette année. Les amateurs de cette brutalité musicale extrême devraient donc y trouver leur compte. A noter que malheureusement le groupe est aujourd'hui séparé : le chanteur Mark s'étant barré, les deux restants ont décidé de continuer l'affaire sous le nom de Hematuria, et sont toujours à l'heure actuelle il me semble à la recherche d'un vocaliste. Avis aux amateurs si vous vous sentez les cordes vocales assez solides !
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