Il y a peu, lors d'une causaillerie/interview avec ces chantres de la pensée Lacano-Platonicienne que sont les
Cadaveric Hunter, on se questionnait sur le pourquoi de cette quasi-particularité franco-française qu'est le metal extrême parodique pipi-caca. Certes, il ne nous avait pas échappé que certains
Crotchduster n'hésitaient pas eux non plus à faire rimer métallique avec lu-dick, m'enfin ça ne semblait pas si fréquent que ça. Et voilà-t'y-pas que débarque sur ma platine ce « Legion of Flames » des canadiens de Zimmer's Hole, bande de joyeux lurons formée pour moitié de membres de
Strapping Young Lad, le père
Devin étant d'ailleurs derrière les manettes.
Et bien il n'y a pas à dire; de l'autre côté de l'Atlantique, on sait manier la parodie métallique déliro-scatologique sans perdre en efficacité. En fait, il faudrait que je corrige d'emblée le tir: les Zimmer's sont plus axés sur une parodie non dénuée de révérence des classiques du metal que sur un concours de grunts-prouts. D'ailleurs ces zigs là nous préviennent d'emblée: «
Tout d'abord, sachez que nous aimons le metal, tous les types de metal, à part peut-être le Rap-Metal […] et quand vous entendrez un riff qui vous semble familier […] que vous connaissez et adorez … C'est parce que nous aussi on l'adore ». En effet, ces gugusses sont de vrais fans de metal et ce « Légion of Flames » n'est qu'un long hommage de plus de 50 minutes qui n'est jamais chiant, et que très rarement purement nawakesque. Evidemment, pour aller de paire avec l'esprit parodique qui les anime, les paroles tapent souvent sous la ceinture, et plus qu'occasionnellement dans le gros colon ou les trompes de faloppes, mais ce n'est pas l'essentiel du propos.
On parcourt donc au cours de cet album des paysages variés composés de thrash, de heavy, de death, et de black et où l'on croise à l'occasion de grosses cylindrées hard-rock dont les chromes brillent de l'éclat du soleil ricain. Tout ça démarre dès le premier titre sur des effets d'annonce parodiques à l'emphase
Blind Guardienne (
qui rappellent un peu le « Book of Heavy Metal » de Dream Evil), et vire très vite dans un metal à la
Strapping Young Lad. Puis dès le 2e titre, on accélère sur un très bon plagiat de
Morbid Angel (
« Death To The Dodgers Of Soap »). On va ensuite faire un tour de thrash SYL-ien avec au chant des apparitions d'un mix de Halford et de
Devin Townsend dans ses envolées aigues pour atterrir finalement sur la première hymne de l'album, « Legion of Flames » qui mélange heavy, thrash et plein de plans sympas. On retrouve des passages
Dany Filthiens en ouverture et fermeture de « Well Of Misfortune », ainsi que des chœurs ouahouh-ouahou
Townsendiens et une grosse accélération black/thrash furieuse à 1:49. Cette foire au metal continue donc sur 20 titres qui durent souvent de 1 à 3 minutes, et ne laissent donc pas le temps de s'enquiquiner. En diagonal, je peux vous dire que vous croiserez encore
Impaled Nazarene (
sur « Aerometh » et à 1:13 sur « White Trash Momma » ),
Metallica (
Napster of Puppets sur « Evil Robots », puis la période « Garage Days » sur « Gender Of The Beast » et enfin le début de « Pooling Teeth » sur « Rock Move 47 » - qui comporte aussi un sympathique passage grindcorisant),
Tankard (
Argggh, quel putain d'hommage que ce « That's How Drunks Drink » ! Thomas, c'est pour toi !),
Helloween (
This Flight Tonight ), Manowar (
on pense entre autre à eux sur « Mushroom Mattress » au superbe refrain et au passage death génial à 1:02), Mötley Crüe,
Sepultura, du death … L'album finit sur les presque 9 minutes de « The Death Of The Resurrection Of The Death Of Metal » qui nous offre pas moins de 3 fausses fins, et par la même occasion 4 morceaux différents, dont un massacre en règle du magnifique hymne « Amazing grace » que les ricains aiment habituellement à écouter une main sur le cœur …
Bref, c'est un des gros foutoirs parodiques les plus cohérents qu'il m'ait été donné d'écouter. Contrairement à ce qui est d'usage avec ce type de matos, on ne l'écoute pas simplement pour se bidonner grassement. Non, comme sur tout bon album, on attend ces titres ou ces passages tripants qui envoient sévères, on headbangue, on se bat contre des hordes de trolls armé d'un crayon HB bien taillé et d'une gomme, on air-guitarise et on growle à la face du chat des voisins qui roupille sur le balcon. Certes, il y a une foultitude d'infos sur cette petite galette. Certes, mieux vaut avoir quelques références pour profiter à plein de l'humour décalé de ces affreux. Mais aucun métalleux n'a de raison sérieuse d'aborder ce « Legion of Flames » à reculon.
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