Textures - Silhouettes
Chronique
Textures Silhouettes
Déjà le 3ème opus pour les bataves de Textures (Nda : batave, ça veut dire hollandais, et ça n'a rien à voir avec la batavia, Chris. A part peut-être que les uns sont aussi fades que les autres. D'ailleurs Dave est lui-même batave, CQFD.)
Avec ce nouvel album, joliment nommé "Silhouettes", autant le dire de suite, le groupe entre dans ce qui va être mon panthéon de groupes chez Listenable, avec Gojira, Scarve, et Ultravomit bien entendu. Il est suffisamment rare de voir un groupe émerger, grandir, s'améliorer sur une période aussi courte et surtout de s'en rendre compte pour en témoigner quand c'est vraiment le cas. Ceux qui croyaient en Limp Bizkit au plus fort de 2001 s'en souviennent encore. Enfin pour ceux qui arrivent à avoir une vague réminiscence de Limp Bizkit.
Pour ceux dont la mémoire enregistre encore des informations par défaut d'abus de substances alcoolisées (je ne m'adresse donc pas à la majorité de nos lecteurs et ni à Krow, ni à Gérard Depardieu), Textures, malgré son nom un tantinet ringard, est un groupe qui mélange habilement des pans de rythmiques meshugguesques, des synthés atmosphériques et Faith No More. Eh bien là, c'est la même chose mais en mieux.
Et on s'en rend compte dès le premier titre "Old days born new", Jochem, à part avoir un nom à la con, est non seulement un bon guitariste mais un bon producteur. L'adage, suivi par mon amie Christine Bravo qui dit qu' "on est jamais mieux servi que par soi-même" (puisqu'elle se ressert elle-même, même si au bout de 5 bouteilles de rouge elle a tendance à arroser le comptoir plutôt que de viser le centre des verres) n'a jamais été aussi vrai. Les lascars ont enregistré à la maison (comme leur album précédent Drawing Circles", qui était déjà pas mal) mais là ils ont poussé la maîtrise un cran au-dessus, quasiment au niveau des autoproductions de Devin Townsend, ce qui n'est pas peu dire dans ma bouche. Un son massif, pas surproduit, jamais triggé, un mixage élégant et aéré sans perdre de sa force, en somme et pour faire le résumé raccourci de ma pensée diffuse : une belle réussite.
Pour les éléments des chansons, le groupe persiste dans sa veine métal progressif burné, en ajoutant par ci par là qui une petite partie de blast bien sentie, ou un chant mélodique pas piqué des scarabaeidae melolonthinae (ou "hanneton" pour ceux qui n'ont pas fait entomologie 3ème langue). "Old days born anew" démarre bien cet album avec un petit riff polyrythmique de derrière les fagots. Seulement le groupe a aussi dans sa besace des titres plus massifs dès les premières secondes, comme 'The Sun's architect", "Laments of an Icarus" et son démarrage polyrythmique et ses chœurs rappellant le Meshuggah de "Destroy Erase Improve", voire même Lamb Of God (sur "State of disobediance") en gardant cependant toujours cette touche Textures.
Et loin de se laisser emporter par une formule type de chanson, le groupe tire sa force de pouvoir écrire des titres plus posés, aériens avec forces synthés, rappelant inévitablement Devin Townsend en solo ("One eye for a thousand"), voir Faith No More en chantant ("Messengers"). Le dernier titre est aussi symbolique de cette évolution dans la composition, avec un travail d'ambiance, qui n'est pas sans m'évoquer Tool qui aurait baigné avec Faith No More.
Bref cet album, c'est comme un expresso : certes, c'est court mais on a que le meilleur. (bon ok à part quand on le prend au McDo. Et chez Starbucks, mais là c'est juste pour gratter du wifi gratos.) Un grand, grand album.
| $am 25 Juin 2008 - 3827 lectures |
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