Wretched - The Exodus Of Autonomy

Le producteur coqueluche Jamie King (monsieur Between The Buried And Me) fait de nouveau parler de lui avec une autre jeune bande de Caroline du Nord et cela quelques jours après les prometteurs Seneca. Formé en 2005 sous le nom de Wretched, mieux vaut ne pas approfondir les infos promotionnelles et en particuliers les photographies du groupe, le minois de fashion lycéens retardés donnant inéluctablement envie de donner une mandale à leurs joues boutonneuses et de brûler leur MySpace. Pourtant avec le nom de Jamie King cité un peu partout (gage de qualité) et des titres en écoutes pas vilains du tout, je me prends au jeu et viens à écouter leur première galette The Exodus Of Autonomy sous l'épaule de Victory Records.

Croisement entre un Through The Eyes Of The Dead et un Dead To Fall pour les connaisseurs, Wretched place un death/thrash mélodique bigarré méchamment casse nuque et sans prise de tête qui fait un bien fou ! Riffs death/thrash incisifs (« VII: The Descent » ou « Final Devourment »), tremoli mélodiques entêtants (« Aborning »), moshparts ravageurs, blasts atomisateurs (« Fetal Consumption » ou « Before The Rise » ), soli classieux, vocaux schizophréniques puissants… Rien de bien nouveau à se mettre sous la dent, encore un énième clone « core » de The Black Dahlia Murder me direz-vous… Oui mais d'une efficacité monstre à vous faire écouter les titres en boucle ! Malgré leurs têtes de demeurés, les guitaristes proposent un lot de riffs qui ciblent directement votre déhanché et votre tapement du pied ! En plus de cela le niveau de technicité est bien présent (tous musiciens confondus), quitte même à remettre en place ses concurrents de The Black Dahlia Murder ou Through The Eyes Of The Dead !

Au-delà d'une musique imparable, viennent se greffer des plans aux relents « progressifs » suédois dans la lignée d'un The Phoenix Throne des regrettés Dead To Fall. Placés discrètement sur certains titres, on retrouvera des passages acoustiques somptueux dans la pure tradition scandinave (le final de « Fetal Consumption »), des breaks aériens, du violoncelle sur la poignante « VIII: Everlasting Damnation », etc… Mais difficile d'éviter le titre éponyme. 8 minutes 50 instrumentales qui collent un gros coup de pied à ses compétiteurs mais aussi à ceux les dénigrants ! On sent que le Colors de Between The Buried And Me a marqué Jamie King (avec une nouvelle fois un son de guitare très similaire) qui propose à Wretched de complètement se lâcher : passages bourrins, acoustiques voire même des trips flamenco qui s'entrecroisent et viennent achever l'auditeur sur une conclusion digne de BTBAM (oui rien que ça !) : c'est beau !

Rien que pour les 10 minutes instrumentales hallucinantes du titre éponyme, The Exodus Of Autonomy vaut clairement l'effort d'écoute. Certes la musique de Wretched sent beaucoup trop le réchauffé mais l'efficacité et le niveau de jeu demeurent bien palpables. Espérons que la bande affûte son côté progressif car je n'ose pas imaginer un prochain album plus personnel avec tous leurs atouts précités ! Wretched : un nom à bien retenir !

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