L'été, ses longues soirées où la nuit ne semble jamais vouloir tomber, où la fraîcheur nocturne en est même à se faire chasser par la chaleur remontant du sol… L'été est un calvaire que trop de monde endure avec bonheur, mais heureusement, il existe les programmes d'été, qui sont là pour rappeler que le soir, il vaut mieux lire un bouquin ou aller au cinéma que de regarder sa télé. Et nul programme plus emblématique que celui où des tas de sportifs et autres personnalités à trois neurones s'évertuent à mettre leurs mains dans des flacons visqueux pour rapporter une misère à une association caritative inutile n'existe.
Thrasho Plage Television proudly presents
Le Thrashofort Boyard
En moins de temps qu'il m'en a fallu pour dire Death, je me retrouvais embarqué dans cette aventure grotesque du Thrashofort Boyard, cette fameuse épreuve où l'on doit récupérer des thrashoboyards en surmontant des épreuves improbables. Aidé d'équipiers incapables, tout l'espoir de mon équipe reposait sur mes frêles épaules. Première impression à l'approche du Fort : c'est pas franchement comme ce qu'on peut voir à la télé ! L'édifice peu avenant est d'une couleur bleu/violet, et on a franchement l‘impression qu'il tombe en Ruins
(note : j'aimerais vous y voir vous, essayer de placer le nom d'un groupe anglais dans une phrase totalement française, un peu d'indulgence que diable), comme le groupe de black teinté de death très froid et clinique de Alex Pope et de David Haley, qui officie également chez les très bons Psycroptic.
Première quête à accomplir : la collecte de clés pour ouvrir la grille me permettant d'accéder à la salle du trésor. Un passe-partout ressemblant étrangement à Keyser nous conduit vers différentes épreuves, la première me concernant étant celle où je devais boire un maximum de bières dans le moins de temps possible, pour battre un étrange adversaire en tenue de sport. Bizarrement, mon adversaire qui se nommait « TJ » avait disposé ses chopes sur des raquettes de tennis, et chantait à tue-tête des chansons comme « Beer, Beer, Beer », « We Still Drink The Old Ways », etc… Alors que nous étions au coude à coude après huit chopes, TJ finit par boire sa dernière d'une traite, remportant du même coup l'épreuve et me laissant sans clé. Après que je fus sorti en titubant de la salle, la production décida de m'emmener à l'infirmerie pour me faire décuver. J'arrivais à la clinique, aussi froide et sombre que ce
Cauldron, second album des australiens. Rien ne dépassait, tout était chirurgicalement disposé, à tel point que tout cela paraissait déshumanisé. On n'y trouvait définitivement plus le côté organique qui était d'usage dans les temps anciens.
Attention, l'excès d'alcool rend gros et con.
Après être sorti de l'infirmerie, je me rendais donc à une nouvelle épreuve, et j'ai eu la bonne surprise de voir que mes camarades avaient déjà collecté plusieurs clés. Cette fois-ci c'était l'épreuve mythique du Fort : celle de l'homme fort. Je rentrais dans une pièce couverte de posters de groupes cultes de death suédois et de mélodeathcore actuels tous plus horribles les uns que les autres. Malgré ma répulsion, j'arrivais au centre de la pièce où je compris que je devais pousser une barre fixée en son milieu à un axe rotatif jusqu'à un point où je pourrais récupérer la clé. Ça aurait été sûrement très facile si un gaillard d'un peu plus de 1m90 pour une centaine de kilos ne s'était trouvé à l'autre bout de la dite barre. Prenant mon courage et la barre à deux mains, je me mettais à pousser comme un dératé, mais je me retrouvais aussitôt enfoncé et ramené à l'exact opposé de là où je voulais aller. Ma défaite était totale, et encore plus rapide que le tempo moyen de
Cauldron, qui oscille entre le très lent et le très rapide, mais n'empêche pas l'album d'être aussi monotone qu'une soirée à regarder France 2.
Vint enfin le moment que tout le monde attendait, celui de rencontrer le personnage emblématique du Fort, ce vieux poseur d'énigme lubrique qui regarde toutes les candidates comme un somalien regarde un pavé de saumon. Je montais donc jusqu'au sommet de cette grande tour, et quelle ne fût pas ma surprise en constatant que le vieux qui m'attendait en haut ne portait pas le masque ridé en silicone aux oreilles disproportionnées qu'on lui connaît habituellement, mais un masque de lapin jaune. Était-ce là la vraie nature du Père Fourrera ?
« Entre mon enfant, et déshabille-toi.
_ Euh…
_ Mais tu n'es pas une jeune fille ?
_ Non Père Fourrera, désolé
_ Bon, c'est pas grave, on va passer directement à l'énigme…
_ Allons-y.
_ Chacun possède les siens. Ils font partie des sens communs. Mal orthographié, c'est une voie d'évacuation des déchets. Qui sommes-nous ? »
Après une dizaine de secondes de réflexion (deux auraient suffi, mais il n'est pas bon de faire exploser à la face du monde la facilité déconcertante de ces énigmes tirées de l'esprit d'un vieux croulant), je répondais :
« Euh… les goûts ?
_ Bravo ! En effet, l'égout est une voie d'évacuation des déchets, le goût fait partie des cinq sens, et l'adage dit : à chacun ses goûts. Et dieu sait qu'il faudra des goûts bien particuliers pour pouvoir apprécier ce
Cauldron, qui ne décolle jamais vraiment. Non pas qu'il soit mauvais, mais on l'écoute sans jamais le trouver fabuleux, et sans rentrer complètement dedans. Et au final, on ne peut qu'être un peu déçu une fois qu'on a fait fini de l'écouter, surtout au vu des possibilités qu'il laisse transparaître de temps à autre... À vrai dire, beaucoup de passages sont même carrément chiants, lents, sans saveur, tel le début de « Cauldron ».
_ Dis Père Fourrera, je sais que dès qu'on fait une chronique à deux c'est toi qui monopolise la parole, mais là c'est ma chronique, c'est mon avis !
_ Oh d'accord... voilà votre clé.
Peu après que le gong, actionné par un petit gros portant un t-shirt Incantation
(oui, dans la team il n'y a qu'un seul petit gros, alors il joue passe-partout et la boule à la fois), retentit. Alors que j'avais passé le plus clair de mon temps à l'infirmerie, mes coéquipiers ont réussi à amasser sept clés, et l'épreuve suivant pointait déjà le bout de son nez : la chasse aux indices.
Les deux premières épreuves ont donné les indices « comète » et « des étoiles », ce qui ne nous aidait absolument pas, même en pensant fort aux frères Bogdanoff. Je me chargeais de la troisième épreuve, qui consistait à faire le funambule sur une corde au dessus de la fosse au tigre pendant qu'un gaillard totalement timbré en costume d'infirmier me lançait des scalpels dessus sur un air de grind. Ils sont vraiment bizarres les employés du Thrashofort Boyard... J'arrivais néanmoins à surmonter l'épreuve, parce que quand on écrit une chronique de plus de trois pages sans quasiment parler d'un album sur lequel on n'a pas grand chose à dire, les épreuves d'équilibriste, c'est du gâteau. Nouvel indice : « om », et à moins que le staff de l'émission sache mal orthographier Ohm, il ne devait pas avoir à faire grand chose affaire avec l'intellect, mais plutôt avec le foot. Le puzzle commençait à se dessiner.
Avec trois indices en poche, l'équipe devait affronter les maîtres du temps, et on peut dire que le mien était original. Alors que j'arrivais devant lui, il me tint à peu près ce langage : « $lang=mysql_real_escape_string(htmlspecialchars($_POST['lang'])); $lang_fr = $lang == "fr" ; Si vous voulez gagner du temps, il faut me dire ce que signifie: MessageInternet (string sujet, string expediteur, string destinataire) ; string GetSujet () const ; string GetExpediteur () const ; string GetDestinataire () const ;
_ Euh... une histoire de petite culotte ?
_ Access Denied. You don't have permission to access "http://cache02-music02.timecdn.com/43/std_8744aad35fa9446aaccc46ae8005fe78.mp3"
_ Et ça veut dire quoi ça ?
_ Que t'as perdu, crétin. »
Vraiment aimable comme un mort ce type là.
L'équipe avait réussi à grappiller quelques précieuses secondes, il fallait maintenant trouver le mot de passe, en nous plaçant sur les cases de la grille de la cour du Thrashofort, devant la cage au trésor, qu'un jeune homme ressemblant à un VRP de Jacques Vabre en costume cravate gardait jalousement. Foutu mot de passe, allez.. Allez... Haley ! Mais oui, la comète de Haley, Haley des étoiles sur le Hollywood boulevard des batteurs de metal extrême, et Haley l'OM ! Nous nous placions donc chacun sur les lettres adéquates. Chrissindra tourna la tête de tigre et les boyards commencèrent à tomber. Haley était bien la solution, car c'est lui qui maintient
Cauldron au dessus de la ligne de flottaison, grâce à son jeu épileptique et millimétré, bien plus convaincant que celui dont il fait montre sur le dernier Psycroptic. Ses fantaisies dans le jeu sont hallucinantes et renvoient aux meilleurs moments de
The Scepter Of The Ancients et
Symbols Of Failure. À 2 :40 sur « Threshold Forms », par exemple, Haley fait une accélération monstrueuse, avec un jeu de cymbales démentiel fait d'alternances extrêmement rapides si caractéristiques de son style. Sans lui, cet album vaudrait à peine le coût d'être écouté, car la basse, bien qu'elle dépasse assez bien sur « Genesis » se fait souvent oublier, les lignes de guitares sont sympa-sans-plus avec quelques mieux mais aussi de moins bien, et la voix assez variée n'est définitivement pas inoubliable.
Mais les thrashoboyards n'allaient pas se ramasser tout seuls, et nous nous mîmes à la tâche rapidement... malheureusement, les fluides corporels du Père Fourrera et les litres de bière de TJ avaient rendu les marches tellement glissantes que personne ne parvint à remonter les bras chargés ! Résultat à la pesée : 6,5 € amassés pour l'association des futures veuves de la team. En même temps on avait pas fait une émission palpitante, comme ce
Cauldron dont on passe au travers sans rien retenir, mais qui comporte quelques bons moments tout de même. Sans David Haley, on peut même dire qu'il n'aurait presque pas eu d'intérêt, mais grâce à son jeu si énergique qui arrive à captiver à lui seul l'auditeur, on prend quand même plaisir à l'écouter, et à headbanguer au détour de quelques riffs particulièrement efficaces. Pas de quoi s'enthousiasmer donc, mais on reste dans les limites de l'acceptable malgré une durée faible, contrairement à ce honteux Thrashofort Boyard qui est beaucoup trop long, un peu comme un été passé devant la télé.
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