Subvertio Deus - Psalms Of Perdition
Chronique
Subvertio Deus Psalms Of Perdition
Si Monumentum Requires, Circumspice de Deathspell Omega a marqué les mémoires et l'explosion de la scène orthodoxe à la face du monde. Nombreux sont les groupes qui ont intégré cette manière nouvelle de jouer le blasphème (Leviathan ou Arkhon Infaustus) sans tout à fait coller à l'idiome posé par ces créateurs, au style infalsifiable. Ce constat est désormais révolu après l'écoute de Psalms Of Perdition de Subvertio Deus !
Le premier album du jeune groupe anglais formé en 2005 est certainement ce qui se rapproche le plus de l'œuvre déjà culte des langues mortes de la fin. De la production à la musique, tout y est similaire. Le changement ne vient que de la voix soit plus grave, soit beaucoup plus criarde, rappelant les hurlements de sociopathe de Nattramn (Silencer). Cela mis à part, j'insiste, c'est PAREIL. Les interludes « Alpha », « Theoria » et « Omega » sont semblables aux « Prayers » avec leurs douces incantations, leurs expérimentations entêtantes et ces fameux chœurs trafiqués aussi inquiétants qu'apaisants. Les quatre autres piliers de l'album perpétue ce… plagiat ? Autant lâcher le mot. Et bien, pas vraiment. On pourrait le penser tant Subvertio Deus se la joue copie carbone mais à aucun moment le groupe ne pompe un riff présent sur Si Monumentum Requires, Circumspice. C'est comme si l'entité s'était dédoublée et avait continué la voie tracée par la première partie de leur trilogie satanique. A ce titre, la chanson « IV » est impressionnante tant elle insuffle ce sentiment de grandeur démoniaque aussi cathartique que chaotique avec ses dix-sept minutes cramées et intelligentes. Il en est de même pour « II » et son passage surhumain et épique à l'intensité qui éteint la raison pour déchainer les passions.
Si réussir à pondre des moments atteignant la folie du dit album culte est un tour de force en soi, c'est dans les structures et enchainements que l'on voit qui maitrise et qui débute. Subvertio Deus s'essouffle, à trop empiler les uns sur les autres des riffs à qualité variable. L'intégration de plages ambiants au sein des chansons casse un rythme qui aurait peut-être du rester pied au plancher du début à la fin. Les compositions s'embourbent, parfois sévèrement : la chanson « I » est bien trop longue et ne propose qu'une série limitée de riffs tournant en boucle avec comme résultat un bâillement pour l'auditeur, ainsi qu'une forte envie d'appuyer sur la touche « suivant ». Plus simplement, malgré une propension à nous sortir des tueries comme la fin de « III », aucun morceau n'a la classe d'un « Sola Fide » ou « Carnal Malefactor ».
L'ombre du géant mise à part, Psalms Of Perdition offre quelques grosses mandales et un plaisir certain malgré ses baisses d'intensité. Un disque que les nostalgiques de Si Monumentum Requires, Cicumspice se doivent d'écouter, ne serait-ce que pour la surprise qu'il procure.
| lkea 17 Mai 2010 - 1869 lectures |
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