Cela fait bien longtemps que l’on n’avait pas évoqué ici l’un des innombrables projets de monsieur Swartadauþuz... Quelque chose comme une dizaine de semaines pour être tout à fait exact (soit grosso modo le temps qu’il faut au Suédois pour sortir trois albums (et j’exagère à peine)). Le groupe sur lequel on va se pencher aujourd’hui ne date pas d’hier puisqu’à vrai dire je vous en avait déjà parlé en 2019 avec la chronique de
Evighetens Cirkel..., un premier album qui ne présentait peut-être rien de bien nouveau à se mettre sous la dent mais qui comme souvent avec Swartadauþuz n’avait que des qualités à offrir tout en étant capable d’éviter une certaine redite induite par la multitude de formations Black Metal dans lesquelles le monsieur évolue en parallèle... Sorti en décembre 2021,
Under Vemodets Töcken est la suite de ces aventures au sein de Muvitium.
Paru sous les couleurs du label allemand Purity Through Fire, cette nouvelle offrande voit la participation d’un fidèle comparse de Swartadauþuz en la personne de Förbannelse (Tyranni, Trolldom, Nattfärd). Après Olmo Lipani (Cult Of Erinyes, Déhà, Iniquitatem, Silver Knife, Wolvennest...), c’est donc lui qui est ici en charge de la batterie pour une pige scolaire sans grande envergure (la faute également à une production le mettant un peu trop en retrait) mais qui a néanmoins le mérite de nous éviter les désagréments (même légers) d’une boîte à rythme qui bien souvent peine à faire illusion. Côté illustration, Swartadauþuz ne s’est pas trop foulé lui non plus puisqu’il nous ressert à peu de choses près la même tambouille avec une photographie qui en effet ressemble à s’y méprendre à celle déjà utilisée sur
Evighetens Cirkel....
Bien évidement, là n’est pas l’essentiel. Aussi, préfèrera-t-on s’attarder sur le contenu de ce deuxième album qui n’offre cette fois-ci que quatre titres (contre six pour son prédécesseur) pour une durée un tout petit peu plus élevée. Un détail pouvant paraître anodin mais qui revêt tout de même une certaine importance puisqu’il suggère en effet que le Suédois, sans forcément changer son fusil d’épaule (chose qu’il a déjà fait par le passé avec Digerdöden), n’entend pas non plus réitérer à l’identique ce qu’il a pu faire auparavant avec
Evighetens Cirkel.... Ce souhait de ne pas faire du « sur-place » se traduit en premier lieu par le choix d’une production sensiblement différente avec notamment ces guitares décharnées et éthérées dont les sonorités pourraient presque évoquer celles d’un synthétiseur. Là encore, une décision qui ne doit probablement rien au hasard puisqu’elle concoure au développement de ces atmosphères vaporeuses et spectrales qui enveloppent de leurs voiles brumeux ces quelques titres.
Mais là n’est pas le plus grand bouleversement mis en avant par
Under Vemodets Töcken. En effet, ce qui surprend bien davantage à l’écoute de ces quarante-six minutes c’est sûrement ce chant qui à vrai dire n’en est pas vraiment puisque Swartadauþuz donne plutôt l’impression de lire ses paroles tel un prophète solitaire et halluciné. Un effet de style qui naturellement va rendre le Black Metal de Muvitium bien moins agressif tout en lui apportant à l’inverse un côté dramatique nettement plus prononcé. Alors bien entendu, le Suédois n’est pas sans nous offrir quelques cris et autres hululements nocturnes mais cela reste très à la marge… Il ya donc fort à parier que ce changement de taille en démangera plus d’un qui verrons en cet exercice un parti-pris beaucoup trop clivant pour espérer adhérer à 100%. À titre personnel, même si j’apprécie ce genre de voix, je dois bien reconnaître que c’est l’une des deux raisons à la perte d’enthousiasme malheureusement ressenti à l’égard de ce deuxième album.
La deuxième est cette d’agressivité en berne et le caractère nettement plus atmosphérique que revêt aujourd’hui le Black Metal de Muvitium. En effet, comme évoqué plus haut,
Under Vemodets Töcken ne compte que quatre titres qui s’étirent chacun entre neuf et quinze minutes. Swartadauþuz prend donc plus de temps, allongeant son propos que ce soit lors de ces séquences entêtantes menées à coups de blasts lointains et surtout répétitifs ou bien lors de passages plus aériens comme l’illustre très bien le titre "Natten Giv Ditt Namn... Våldets Styrka Ta..." et ses deux parties justement bien distinctes. Fondamentalement, tout cela n’est pas mauvais, le Suédois étant on l’a vu un habitué des sorties de qualité mais comparativement à son prédécesseur,
Under Vemodets Töcken à en effet un petit peu plus de mal à convaincre… Reste cependant ces mélodies envoutantes au fort relents Post-Punk qui donnent une saveur particulière à l’ensemble même si, vous l’aurez compris, ce deuxième album n’est globalement pas au niveau de
Evighetens Cirkel....
Difficile de parler de déception avec un album qui tient aussi bien la route que celui-ci. Ceci étant dit, il est également vrai de dire que
Under Vemodets Töcken n’est pas aussi satisfaisant que son prédécesseur globalement plus équilibré que ce soit dans ses parties les plus agressives ou bien dans celles plus éthérées. Pour autant, je reste sous le charme du travail de Swartadauþuz et sa capacité à enchaîner les sorties et les projets tout en restant toujours (ou en tout cas très souvent) aussi pertinent. Avec ce nouvel album, le Suédois prend quelques risques comme celui de ne pas marcher bêtement dans les pas de son prédécesseur tout en conservant une approche relativement similaire. Certes, le résultat n’est pour ma part pas aussi probant que précédemment mais cette démarche est néanmoins tout à son honneur. Cette chronique tardive est donc le reflet d’un enthousiasme effectivement érodé mais également un rappel que malgré tous les groupes dans lesquels notre forçat est embarqué, il réussit le tour de force de ne jamais vraiment se répéter.
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