Defiled - In Crisis
Chronique
Defiled In Crisis
Je ne connaissais Defiled que de nom mais j'avais souvent entendu du bien des Japonais. Quand on m'a proposé de chroniquer le promo, j'ai donc sauté sur l'occasion pour combler mon ignorance. La pochette me faisait saliver, en plus. Bien mal m'en a pris, j'aurais dû me défiler! Rarement ai-je entendu un truc aussi insupportable, me poussant même à me demander si Season of Mist a écouté ce In Crisis, le premier album des Asiatiques en huit ans, avant de prolonger leur contrat...
Un problème de taille se pose dès le début de l'écoute. Mais qu'est-ce que c'est que cette production?! Batterie au son certes à peu près naturel mais horripilante et complètement sur-mixée et guitares brouillonnes pour ne citer que le plus flagrant, c'est un véritable calvaire pour les oreilles. Et il n'est aucunement question de moyens, plutôt de choix peu judicieux. Des productions merdiques, j'en ai toutefois entendues plus d'une fois. Malheureusement, il n'y a pas que le son qui fasse des siennes. Le vrai problème, c'est bien la musique de Defiled en elle-même! Les Japonais proposent un brutal death plutôt old-school mais loin d'être classique. Des fois c'est bien, mais là c'est carrément raté. Chaos est ici le maître-mot et les plans s'enchaînent sans aucune cohérence, montrant un gros manque de fluidité préjudiciable. Le jeu se fait rapide, changeant, déstructuré mais n'a ni queue ni tête, comme ces riffs bizarroïdes que le guitariste Yusuke Sumita, seul rescapé du line-up originel de 1992, nous sort à la pelle. Difficile, impossible même de rentrer dedans et le son n'aide pas. C'est cafouilleux, indigeste et rébarbatif. Le combo de Tokyo a en effet beau changer souvent de rythme, on a l'impression d'écouter toujours le même morceau. Répétitif, le chant growlé monotone des plus communs du "nouveau" vocaliste Kenji Sato (Butcher ABC) l'est aussi, seulement aidé de quelques cris plus écorchés pas non plus des plus réjouissants. On finira le taillage de costume par un mot sur le batteur qui sur-utilise les semi-blasts. Il bourre bien mais manque de vitesse et de précision et on aurait apprécié de vrais bon gros blasts d'homme.
Le four total alors? Defiled n'en est pas loin mais on pourra tout de même retenir deux-trois points positifs. On ne peut déjà nier une certaine forme d'originalité. Le brutal death chaotique et bouillonnant de la formation ne doit rien à personne (à part peut-être Suffocation, dans ses élans les plus classiques) avec son son particulier, ses riffs tordus et ses sonorités étranges. Qui dit Japonais dit groove et effectivement, les Tokyoïtes en ont à revendre. Malgré le désordre ambiant en effet, quelques riffs plus directs et catchy surnagent. On notera également pas mal de passages à la rythmique thrashy accélérée simples, entraînants et qui balancent bien. Autre bonne idée, mettre la basse en avant. Problème, elle l'est trop! Omniprésente, elle se fait trop envahissante et on l'entendrait presque plus que les guitares parfois, comme sur "Resentment Without End". Je la trouve par ailleurs trop sèche et métallique. L'autre souci, c'est qu'elle fait un peu ce qu'elle veut sans se préoccuper de ce que jouent les autres. On en revient ainsi aux notions de manque de cohérence et de chaos non maîtrisé. Dernière chose, Defiled commence presque toujours ses morceaux en fanfare. "Lethal Agitator", "Retrogression", "Unconscious Slavery", "Behind You Pray" et "Revelation Of Doom" s'ouvrent tous de belle façon avec des riffs intéressants, ce n'est qu'après que ça se gâte et que ça devient du n'importe quoi.
Pas de quoi cependant en faire un bon album. In Crisis fait partie des œuvres les plus insupportables qu'il m'ait été donné d'entendre. Et ce n'est pas un peu de groove, de brutalité, de folie asiatique, de personnalité et un niveau technique satisfaisant qui va rendre le brutal death de Defiled attrayant ou compréhensible, tout juste le rendent-ils un peu moins mauvais. Bref, un album énigmatique à l'image du duo "From Alpha"/"To Omega" qui l'ouvre et le clôt, intro et outro aussi brèves que futiles. Dire que l'opus est sorti le 17 janvier, jour de mon anniversaire, pas vraiment un cadeau! Les Japonais ont le mérite de se démarquer des autres? Effectivement, c'est encore pire...
| Keyser 21 Janvier 2011 - 2420 lectures |
|
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo