Bon, il est 10h15, la grande est dans son bain, le petit à la sieste... En gros j'ai une bonne demie-heure devant moi. Qu'est-ce que je pourrais bien faire? Mater le dernier numéro de Prescrire? Bof, c'est pas l'heure de dormir... Prendre un petit déj? Ah non, j'ai plus de bière... Tiens! Et pourquoi pas me fendre d'une petite chro vite fait bien fait? Genre un album bien moisi, quelque chose qui ne me prendra pas trop de temps et que je pourrais à la limite bâcler autant que les musiciens l'ont fait. « Wormwood » de The Acacia Strain? Parfait!
Pourtant si je voulais je pourrais y passer bien plus longtemps à cette chronique, noircir des pages de papier (enfin d'écran d'ordi) afin d'analyser subtilement et dans les moindres détails ce qui a fait qu'un groupe que j'appréciais énormément a réussi à se vautrer à ce point avec un album probablement bien trop précipité, seulement deux ans après son ainé
« Continent ». Oui mais voilà, la bande à Bennett a fait sa feignasse. Eh bien moi aussi.
Vous l'avez donc compris, cet album est une énorme déception, certainement l'une des plus grosses de 2010 me concernant. Après un quasi sans faute de trois albums d'une qualité plus qu' honorable (je laisse de côté « And Life Is Very Long » sur lequel le groupe ne s'est pas encore réellement trouvé) j'attendais au moins aussi bien de la part des Américains. Plus dure fut la chute! Pour faire simple on pourrait schématiser la musique de The Acacia Strain comme reposant sur deux piliers essentiels: le premier prend la forme d'un hardcore enraciné dans ce qu'il y a de plus lourd dans le domaine, pachydermique, asphyxiant et qui leur a bien trop souvent (et à tort) collé l'étiquette ''deathcore'' sur le dos; le second est représenté par ces influences à la limite du thrash et qui faisaient de certains passages rapides de purs moments de headbang frénétique (cf
« 3750 »). Le tout reposant sur une production maousse costaud, guitares sous accordées au possible, batterie triggée de circonstance, .et soufflé par la voix hargneuse de Vincent Bennett. Seulement, retirez l'un de ces deux piliers et la construction s'effondre, totalement déséquilibrée. C'est malheureusement ce qu'a choisi de faire le groupe. Mal lui en a pris.
The Acacia Strain a choisi qui plus est de sacrifier le pilier qui pour moi représentait le plus grand intérêt du groupe, à savoir ces accélérations thrashy, véritables défouloirs qui permettaient à des compos denses et oppressantes de s'aérer et de maintenir par là l'auditeur sur le qui-vive. Résultat: cet album apparaît dès lors comme un enchaînement pataud de plans lourdaux, de breaks certes tout aussi pachymerdique* que sur les précédentes offrandes mais qui, sans aucun souffle d'air frais, en deviennent lassantes au possible, perdant de fait tout l' impact que les regrettées envolées thrashy permettaient de mettre parfaitement en valeur. Tout au plus retrouve-t-on encore un plan de la sorte dans l'un des trois premiers titres (le courage me manque afin d'aller vérifier duquel il s'agit). Les quarante sept minutes de « Wormwood » (et son énigmatique pochette) en deviendraient presque un supplice tant on attend la fin de cette succession stérile de plans éculés avec impatience; car à vouloir se contenter de riffs massifs et de breaks lourdingues on finit inévitablement par se répéter et par manquer d'inspiration.
Une belle plantade donc que ce « Wormwood » poussif, soporifique et tout simplement inintéressant, et ce ne sont pas les quelques featuring anodins qui le sauveront (Jamey Jasta, Bruce LePage, Kyle Chard). Après avoir largement encensé le groupe depuis
« 3750 », je me dois aujourd'hui de le sanctionner à la hauteur de la déconvenue qui fut la mienne. Le prochain album aura vraiment intérêt à sérieusement redresser la barre sinon je pourrais bien lâcher définitivement l'affaire. J'ai pourtant comme un très mauvais pressentiment. Alors comme le disait ce bon vieux Francis:
« Wooooooh The Acacia Strain c'été mieux avang! »
* cette faute de frappe m'a semblé comme un lapsus révélateur, je la laisse donc telle quelle.
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