Caliber 666 - Blood Fueled Chaos
Chronique
Caliber 666 Blood Fueled Chaos
Contrairement aux groupes de death suédois mort-nés dans les années 90 et ressortis récemment de leur tombe (Entrails ou Evocation) ou bien encore l’association de musiciens au CV plus que fourni (Crucyfire), Caliber 666 n’excitera pas plus que ça sur le papier. Une biographie assez banale et pouvant tenir en une phrase : une formation en 2005 à Stockholm par d’illustres inconnus et une démo en 2007 après le ralliement d’ex-Prosperity (groupe obscure). Il faudra piocher un peu plus loin pour raviver notre flamme « swedish death metal ». Les Suédois signeront en effet chez le fameux label américain Ibex Moon Records pour sortir leur premier album Blood Fueled Chaos sous les manettes de maître Fred Estby (ex-Dismember). Ce n’est pas tout. Ajoutez à cela deux invités « demi-dieux» du style, Matti Kärki (Dismember) et LG Petrov (Entombed) pour aider à pousser dans les graves. Caliber 666 devient alors de suite très alléchant.
A l’instar d’un Nominon ou des défunts Centinex (que forcément vous connaissez lecteurs de bons goûts), Caliber 666 n’est pas à ranger entièrement dans la case « death old school ». Certes, le groupe use sans vergogne d’influences de la capitale suédoise et il ne sera pas rare de reconnaître certains passages à des kilomètres. Ainsi, à première écoute, un death metal brut de chez brut aux faux airs d’un Grave (sans le monstre Per Ekegren), riffs et chant (le timbre gras de Joakim calqué sur Ola Lindgren). Oui mais Caliber 666 le conjugue à une brutalité plus contemporaine (blasts beats) et ambiance sombre flirtant presque avec le black metal des plus savoureuses. Et ça dès l’ouverture « To The Killing Fields ». Des riffs tremoli démoniaques (« Frontline »), des accélérations dantesques (« Incineration ») ainsi que des poussées gutturales seront là pour tenter de durcir notre engin pendant 42 minutes. Habitués à des compositions minimalistes pour ce genre, Caliber 666 démontre un certain savoir faire. Car là où la plupart des groupes du genre échouent, les musiciens arrivent à maîtriser avec plus ou moins de réussite le mid-tempo. Une subtilité dans la composition s’en dégage, comme si l’aura de Desultory ou Evocation planait par moment (« Let The Blood Flow » et « A Part Of The Art » sont plutôt explicites). Au-delà de ça, les Suédois plongeront l’auditeur dans une atmosphère morbide et glauque. Pas foncièrement original (le Lovecraft d’un Puteraeon ou le satanisme d’un Crucifyre pour les sorties du début d’année), mais l’usage de samples (dont le film « Hellraiser ») et ces compositions aux passages plus « raffinés » et mélodiques, permettront d’aérer l’ensemble. Car globalement Blood Fueled Chaos ne laissera pas véritablement la marque d’une baffe. Une musique plutôt convenue et subissant quelques baisses de régime (« Black Smoke ») malencontreuses. Pour le style et la concurrence présente, nous ne pourrons qu’être intransigeants.
Calibre d’arme létale que ce premier album Blood Fueled Chaos. Tout comme un Entrails, rien de révolutionnaire, nous en conviendrons. Mais au dessus du lot de la masse de groupes de seconde zone surfant sur la mode du « revival ». Des compositions travaillées, une ambiance jouissive et une musique taillée pour muscler les cervicales. Amplement suffisant pour le genre pratiqué. Les invités « de luxe » ne s’y sont pas trompés. On espère cela dit un prochain opus plus surprenant et marquant. La galette ne restera pas si longtemps que ça en platine.
| Mitch 20 Octobre 2011 - 1560 lectures |
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