Drowning The Light - An Alignment Of Dead Stars
Chronique
Drowning The Light An Alignment Of Dead Stars
En ces temps de crise économique, il faut se recentrer sur les choses simples de la vie, les valeurs sûres... Si si, c'est TF1 qui l'a dit et moi, je crois tout ce que dit Jean-Pierre Pernaut surtout quand il me dit que la Tarte aux mirabelles de Jean-Jacques est bonne parce que le fait qu'elle est souvent bonne. Ce qui prouve que TF1 a souvent raison. CQFD.
Alors je me suis dit « Recentre-toi mon grand ». C'est bien les programmations, les samples, les narcotiques, les basses technos mais parfois il faut avouer que j'adore aussi me replonger dans mes amours du Black Metal simple, trve et bêtement raw. Alors du coup, vu qu'il faut se recentrer sur les soit-disant valeurs sûres, j'ai choisi de parler de Drowning The Light.
Drowning The Light ou le paradigme via la production sans fin. Soixante sorties en dix ans, toutes plus Trve les unes que les autres, et une foule de splits, EP, tapes sortis sur des labels que même l'underground Black ne connaît pas forcément. Azgorh est un productif par essence et si certains se brident pour ne pas sortir la totalité de ce qu'ils font, notre australien s'en fout mal et sort tout ce qu'il peut sortir... Être un die-hard de Drowning The Light, c'est très compliqué, notamment pour une question de budget mais pas uniquement... Même si vous êtes multimillionnaire, il vous faudra dénicher des copies LP tirées à 100 exemplaires, ce qui vous promet de nombreuses heures de zone sur Discogs. De même, suivre l'actualité de la formation est complexe... On achète le dernier et il y en a déjà un nouveau qui est sorti...
Ainsi, « An Alignment of Dead Stars » est le dixième album de la formation australienne, sorti au cours de l'année 2009, soit une des années les plus riches en terme de production pour Azgohr et sa petite bande. Pourquoi « An Alignment of Dead Stars » plutôt qu'un autre, allez vous me dire... Tout simplement parce que chroniquer l'intégralité de Drowning The Light est impossible et que si je dois vous en conseiller un, c'est bel et bien celui-là qui représente pour moi une sorte de quintessence de l'art noir produit par le combo. Ici tout sera affilié à la recette pure d'un Trve-Black excessivement mélancolique. La voix éraillée succédera aux guitares hurlantes et à la réverbération impénétrable d'une caverne obscure. Oui, oui, c'est cliché au possible mais c'est vrai.
Le plus important quand on fait du Trve-Black, c'est de respecter une certaine intégrité et de le faire ressentir dans sa musique. À n'en point douter, Drowning The Light réussi ici le pari : que ce soit dans les interludes qui sentent bon la tristesse et la nostalgie ou dans certains titres plus classiques qui respirent une haine plombée. « The Cult Of Shadows », l'excellent premier titre du disque, représente une parfaite synthèse entre cette mélancolie à base de riffs larmoyants et cette brutalité dans la simplicité non taillée du son de ce disque. Ainsi, « A Call to Arms » vous donnera des envies furieuses et « Vampyre (The Broken Dirge of Aristocracy) » vous permettra de contempler une noirceur nyctalope et enveloppée de brume. Azgohr ne joue pas avec des ambiances : il joue avec une seule et unique ambiance qu'il décline finement tout au long de cet opus généreusement doté de quatorze titres.
Ainsi, la sensation et le sentiment d'être au plus près du groupe nous livrant sa musique dans une atmosphère intimiste se retrouve au cœur de l'écoute. C'est presque un partage en direct que nous propose le quatuor tellement l'impulsion et l'immersion semblent être la noyau dur de ce disque. C'est là toute la force dont fait preuve « An Alignment of Dead Stars » : ce sentiment d'irréfléchi et de pulsion qui lui donne toute la sincérité nécessaire à une œuvre de ce genre. « Gone... » ou le titre éponyme seront d'ailleurs d'intenses instants garnis d'une inspiration mélodique à toute épreuve qui fera chavirer votre fort intérieur. Oui, cet album est un disque au plus près du sentiment nostalgique.
Indubitablement, voici une production qui bénéficie d'un impact émotionnel très fort et qui devrait séduire les adeptes du Trve-Black flirtant parfois avec le dépressif mais sans jamais verser dans la surenchère... Néanmoins, la longueur conséquente du disque pourra en freiner quelque uns. Si vous vous sentez visés, je vous conseille de passer l'obstacle de la durée : vous en serez largement récompensés par la suite.
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