Complete Failure - The Art Gospel Of Aggravated Assault
Chronique
Complete Failure The Art Gospel Of Aggravated Assault
2013, l’année du grind? En tout cas, vu les temps de passage affichés par les cadors du genre depuis janvier, ça part très fort ! Avec un nouveau BLOCKHEADS en tête de gondole (« This World Is Dead »), les toujours fast and furious ROTTEN SOUND (« Species At War ») et le NOLENTIA à venir, il y a déjà matière à placer du beau monde sur le podium des skeuds les plus destructeurs du moment. Et tant qu’à poursuivre l’exploration d’un monde changé en vaste champ de ruines, déblayons les gravas obstruant le passage vers « The Art Gospel Of Aggravated Assault », une production presque aussi singulière que son étrange intitulé.
COMPLETE FAILURE, pour situer, s’affiche en compagnon d’échappée de poids lourds de la scène comme FUCK THE FACTS et MISERY INDEX. Deux références qui sautent aux oreilles façon mine anti-personnel, le timbre d’écorché vif de Joe Mack s’avérant proche des vociférations de l’excellente Mel Mongeon. Musicalement parlant, si les new-yorkais partagent parfois les mêmes penchants aventureux que les géniteurs de « Disgorge Mexico », leur grindcore de tradition emprunte plus une voie parallèle au sillon de virulence extrême creusé par la bande à Jason Netherton ; montées en puissance insurrectionnelles suivies de l’attendue déferlante de blasts, furia hardcore de démolisseurs venus se faire la main sur des fans de BLEEDING THROUGH et farouches combattants adeptes de la guerre éclair : bienvenue sur une terre battue qui vous place dans les baskets d’un des frères Rochus face à Ferrer et Nadal réunis ! Preuve s’il en est qu’un fond de jeu classique peut déboucher sur une mémorable rouste, ce second full length de COMPLETE FAILURE a le bon goût de surprendre sur deux points ou trois points. Premier facteur de réjouissance, et ce n’est pas chose si courante dans le grindcore, un titre sort clairement du lot, là où l’emporte le plus souvent le monolithisme. Contre toute attente, les Américains marquent clairement les esprits sur une incartade doom absolument dantesque (« Drag Migrator »), instaurant un climat de malaise comme savait si bien le faire Patrice Drevet lors de ses inénarrables bulletins météo. Ou BRUTAL TRUTH levant son verre de pisse pour saluer la désolation, vous voyez le genre (« Hero Of The Church Herd »)? Le reste du programme versant allègrement dans l’ultra-violence (LOCK UP se fond dans le décor sur « The Unlove Overhue »), reste à situer le cadre d’une baston menée de main de maître, mais en seulement dix petits rounds. C’est qu’on aurait volontiers remis une tournée de gnons en leur compagnie, la correction infligée par James Curl et consorts tournant un peu court pour un public nourri au gros grain. Et elles sont où, les vingt torgnoles habituelles de toute bonne sortie grind qui se respecte ? Egarées dans les loges d’un cadre inhabituel pour une rixe d’envergure, le choix de production très cosy pouvant interpeller les adeptes de sonorités crues ? Reconnaissez qu’avec les mots art et gospel dans l’énoncé, on s’éloigne un tant soit peu de la baston de rue espérée mais tel un Full Contact ne valant que pour le caractère exotique des combats (Jean Claude dans un parking, coup de pied sauté dans une piscine …), voilà qui confère à ce nouvel opus une touche d’exotisme bienvenue. Et après tout, si une seule tournée de COMPLETE FAILURE ne suffit pas étancher votre soif, optez pour un double bien tassé, ça n’altère en rien l’efficacité de la galette !
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