Neptrecus - L'aube du déclin
Chronique
Neptrecus L'aube du déclin
La présentation de NEPTRECUS sera brève puisque ce groupe français est encore jeune. Formé en 2011 il a tout de suite proposé une demo de 4 titres, sortie chez Mortis Humanae Productions, l’un des labels à suivre si vous aimez les groupes de black (hexagonaux ou non) méritants. On trouve donc parmi sa horde des noms à retenir tels que SOMBRE CROISADE, WULFHEIM, UHRIRISTI ou encore STRYNN. Ils ne sont pas encore connus mais parviennent tous à retenir l’oreille et viennent grossir les rangs des groupes prometteurs qui n’ont plus qu’à confirmer. C’est exactement comme la majorité des groupes de chez l’autre label français dénicheur de talent : Those Opposed Records. Même le style de black joué s’en rapproche.
Le quatuor joue effectivement un black direct qui blaste sans hésitation et ne rigole pas mais qui s’applique à ajouter à chaque titre une mélodie dévastatrice, un riff tueur ou encore un break malin. Rien d’étonnant alors d’apprendre que le compositeur est principalement guitariste. Il aime son instrument et l’utilise intelligemment sachant le mêler aux autres discrètement pour finalement attendre le moment opportun et placer un solo maléfique comme à 4:13 sur « L’Eternel Sablier », premier titre de l’album après le « Prélude » et premier moment où l’on se dit qu’on va aller poser son cul sur le canapé pour profiter de l’album tranquillement en fait. Et effectivement les autres morceaux sont tout aussi vicieux. On se retrouve avec un sourire de satisfaction sur « Magna Grecia » à 1:22 et 3:20, sur « Fiers Gaulois » à 1:33, etc... Je ne vais pas tout lister, il y a toujours obligatoirement au moins un moment mémorable sur chaque morceau tout du long de l’album. Et finalement l'approche proposée durant 52 minutes rappelle plus certains groupes québécois que français grâce à des similitudes aussi bien musicalement que thématiquement avec HAERES et CATUVOLCUS.
Ils partagent les qualités déjà citées mais aussi le même petit défaut, à savoir des passages excellents qui se retrouvent au milieu d’autres un cran en-dessous qui passionnent moins. Ces passages plus brutaux sont pourtant maîtrisés mais ne marquent pas suffisamment et l’attention finit par se relâcher. Oh, c'est vraiment léger, mais cela empèche jsute d’atteindre un meilleur niveau général. Il y a quand même « 406 : Les grandes invasions » et « Au royaume de neustrie » qui sont passionnants de bout en bout et mélangent idéalement la hargne à la mélodie, la guerre à la mélancolie.
L’envie de revenir à l’album est finalement au rendez-vous, aussi bien pour la musique que pour les textes. On se surprend à réouvrir le livret pour lire ces paroles dont on ne peut saisir que quelques bribes à l’écoute. Le black ne s’est jamais vraiment attaché à être audibles, c’est vrai, mais ce serait dommage ici de ne pas en profiter puisque tout a été écrit par un cinquième homme : un Claiomh féru d’histoire dont le message est clair : le passé est certes plus ou moins glorieux, il respectait bien plus de valeurs que notre monde actuel. Et pour appuyer ce propos, chaque titre parle d’une époque particulière et l’album se clôt sur un « L’Aube du Déclin » aux paroles sans équivoque :
« Vile société où les valeurs sont perdues
Dans ces villes d’acier qui brûlent idoles et aïeux
Qui souillent les bois et forêts, crachant à la face de Dieu
Le cycle éternel est brisé dans ce siècle décadent et puant »
Ce premier album de NEPTRECUS est une belle découverte, et il faudra espérer que la confirmation qui fait tant défaut à beaucoup d’autres ne se fasse pas attendre. Le potentiel est évident en tout cas !
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