Howl - Bloodlines
Chronique
Howl Bloodlines
Si l’ami Henrik m’avait déjà alerté sur le potentiel du combo de Rhode Island (premier full length en 2010), le plein d’enfer en compagnie de HOWL attendra en ce qui me concerne trois printemps supplémentaires et la sortie de « Bloodlines ». Avec à première vue, malgré le patronage de l’écurie Relapse, du costaud pas finaud pour un sou type BLACK TUSK. Première surprise, ce qui s’annonçait comme un vulgaire produit de série de la filière metal/sludge tape plus dans le registre des regrettés PHAZM que dans la longue file d’attente des MASTODON wanabes. Un bon point, qui s’ajoute à l’efficacité immédiate d’une galette tournant à plein régime dès les préliminaires. Ça démarre donc pied au plancher (« Attrition » et sa rythmique carrée plantent tout de suite le décor), sans pour autant faiblir le temps de dix titres fonctionnels en diable. Aguicheur, d’accord, mais HOWL a-t-il la caisse suffisante pour nous relever la nuit, les yeux éberlués façon chouette effraie ?
Bien entendu, comme souvent avec ce genre de groupe, la facilité d’accroche masque souvent l’absence de supplément d’âme permettant de jouer dans la cour des grands. Car s’il arrive que HOWL lâche un peu la bride à des compos résolument tournées vers l’offensive (le groove maladif de « Down So Low »), c’est souvent pour mieux matraquer derrière (le black n’ roll furibard de « Your Hell Begins ») avec un systématisme qui constitue, au final, leur principal talon d’achille. Comprendre : l’exécution ne souffre aucun défaut, le clone de Pierrick Valence (prénommé Vincent Hausman) fait plaisir à entendre mais il manque le petit plus qui ferait définitivement décoller l’ensemble. Là où PHAZM dynamitait une formule popularisée par l’imparable « Fuel For Hatred » de SATYRICON, les Américains délivrent une copie un rien trop scolaire. Le son, puissant, aurait gagné à plus donner dans le cradingue mais au final, c’est surtout la simplicité des riffs qui finit par décevoir, surtout compte tenu de la présence de trois guitaristes dans le line-up. Faute de plan B pour relancer des titres qui démarrent tous de manière satisfaisante, HOWL courre le risque de banaliser sa musique (on pique pas mal du bec sur « Mouth Of Madness »). Ainsi, la facette doom de « Bloodlines » n’est pas celle que l’on retiendra en priorité. Si l’ultime « Embrace Your Nerve » achève de nous faire tomber de l’arbre, il reste heureusement de quoi plomber la reproduction des strigidaes sur la première partie de programme (« Midnight Eyes », « One Last Nail »), comme lorsque HOWL nous vole dans les plumes façon cadavre stoner rock dépecé par des rapaces (« With A Blade »). Plus à l’aise pour charogner l'auditeur que pour donner dans le putride, HOWL gagnerait ainsi à noircir le trait d’un black n’ roll pas encore assez sulfureux, mais dont la base reste solidement charpentée. Des promesses à tenir dès le prochain opus, sous peine de rétrograder gentiment du statut de découverte à celui, moins enviable, de simple suiveur.
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