F41.0 - Near Life Experiences

Non, ce one man’s band allemand ne joue pas à la bataille navale. Si Hysteriis a choisi ce nom c’est pour la simple raison que les appellations « F » suivies d’un numéro correspondent à des troubles psychiques. A chaque numéro une phobie ou une anxiété. Ainsi, F40.1 concerne les phobies sociales telles que l’anthropophobie et F40.2 concerne les phobies isolées telles que la claustrophobie. F41.0 est par contre employé pour les troubles paniques imprévisibles, qui entrainent des palpitations, des impressions d’étouffement, des étourdissements et des douleurs thoraciques. Rien de très joyeux donc, mais c’est un nom de groupe intéressant pour un groupe de black dépressif. Il faut juste en connaître le sens et j’imagine que, comme moi, beaucoup l’ignoraient.

Alors maintenant vous vous attendez à une musique dépressive communicative, assez sombre et folle pour engendrer les symptômes décrits ci-dessus. Et vous n’avez qu’à moitié raison. Les 4 titres proposés sur ce premier album invoquent effectivement la peine, la douleur et la mélancolie, mais ne nous entrainent sûrement pas dans la folie. Nous sommes bien plus en présence d’un groupe torturé et gémissant à la frontière entre MANETHEREN (période Solitary Remnants), BE PERSECUTED et MAKE A CHANGE KILL YOURSELF, avec des envolées délicieuses qui donnent envie de se laisser glisser dans le gouffre sans fin de l’obscurité qui nous tend les bras. L’ambiance est impeccable, apportée par des petits ajouts personnels très réussis sur les trois premiers titres. Chacun propose un petit passage jouissif et décisif, une lame de plus dans notre peau lacérée. Sur « ... Dazwischen » il s’agit d’une accentuation de la mélodie et des vocaux à 3.30, sur « Fluchtpunkt » ce sont les deux minutes finales, désespérées à souhait, et sur « Near Life Experience » c’est l’apparition de chœurs féminins touchants à 4.35. Le dernier morceau, « Krankheit » marque moins car il est plus classique mais il clôt l’album dans un fondu efficace.

Ces 4 morceaux sont bien maîtrisés et leur longueur n’est absolument pas un handicap. Au contraire, on se délecte avec satisfaction de ces 36 minutes de noirceur et on a du mal à vouloir en sortir, désireux de rester emmitouflé dans la malheur. Alors certes, l’album n’est pas indispensable puisque les formules sont déjà bien éculées, mais il fera l’affaire pour ceux qui ont envie d’une bonne dose de mal-être.

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