En 2012, le one man’s band espagnol
AISURAGUA a sorti son premier album, chez Rigorism Production. Je n’en avais jamais entendu parler. Peut-être parce que
In the Depths of the Forest était proposé uniquement à 50 exemplaires en CR-R.
En 2013, L. est tout de suite revenu avec un deuxième essai, cette fois-ci chez Depressive Illusions Records, label ukrainien. Je suis totalement passé au travers de l’information, sûrement parce que
Undiscovered Frontiers n’existait qu’au format K7 et était limité à 100 copies.
Toujours en 2013, c’est un label français, Le Crépuscule du Soir (!!!) (je suis rarement moqueur, mais un crépuscule est rarement le matin…) qui imprimait 200 exemplaires seulement de
Mesmerized. Je l’ai lui aussi manqué, pourtant son visuel m’aurait attiré l’œil si j’avais eu la chance de le croiser.
3 albums en 2 ans, et un nombre d’exemplaires qui double à chaque fois. Une véritable progression ! Et puis un silence de 4 ans avant le retour en 2017 du dépressif et le quatrième album :
El Arte de Orfeo. C’est Merdümgiriz qui le sortait… en K7 et CD. Celui-ci non plus, je n’en avais absolument pas entendu parler, mais tant mieux, car il s’agissait d’un album complètement instrumental. Merdüm !
2018. Enfin je découvre
AISURAGUA. Grâce à son nouveau label, le japonais Hidden Marly Production, plus connu sous son nom de Zero Dimensional, et que l’on a déjà félicité à plusieurs reprises pour avoir proposé dans son écurie les Français de
MIND ASYLUM et
NIGHT mais aussi
BESATT,
SAD et
VINTAGE FLESH. Il s’occupe généralement de proposer la version japonaise d’albums déjà sortis en-dehors de ses frontières, mais en ce qui concerne
In Morte Veritas, non. Le Japonais est le seul, et donc le premier, à sortir ce 5ème album.
5 albums et 5 labels différents. 5 albums et une notoriété encore à faire. Cette fois-ci il y a 500 copies qui attendent un propriétaire, et j’aimerais bien qu’elles ne restent pas orphelines. Parce que cet album vaut vraiment le coup. Il n’y a que quelques conditions nécessaires pour succomber autant que moi. Aimer le black torturé. Aimer les trémolos. Aimer les voix plaintives mais qui ne vont pas jusqu’à être pleureuses. Aimer qu’un animal mis à mal se batte encore pour se relever. Et voilà. Car c’est tout cela
AISURAGUA. Une formule que l’on connaît bien je le concède, mais qui est particulièrement bien appliquée ici. Par contre attention, il ne faudra pas se laisser tromper par la première piste qui est une introduction assez mystérieuse. Les sons nous renvoient tout d’abord à
NORTT avec cette couche épaisse de clavier inquiétant puis ils virent assez vite vers un instrumental épique. Il ne faudra pas trop faire de prévisions sur ce qui suivra ces 3 minutes parce qu’on se plantera à tous les coups.
Non, une fois cette mise en bouche terminée, on entre dans l’album. Court de 36 minutes, c’est l’irrésistible « The Days of Blasphemy » qui vient directement nous assomer. J’adore ce style. Les mélodies qui sont entrainantes, le rythme qui est soutenu, et pourtant des ambiances désespérées et à vif, portées par les cris perturbants d’un homme qui met toute l’énergie qui lui reste dans une rage peu commune. C’est bath ! À la fois désespéré et combattif.
Et tout l’album est comme ça ! Tant mieux ! Tant mieux ? Oui, tant mieux… Enfin… J’adore vraiment, mais il y a juste un petit hic. C’est la ressemblance entre chaque piste. On pourrait, en étant calin, dire que c’est un album cohérent et logique, or le fait est qu’il devient lassant. Les différences sont trop minimes pour apprécier chaque composition. On en vient vite à vouloir reprocher le peu d’efforts pour varier. Je pourrais réécouter l’album en lecture aléatoire, je serais incapable de dire de quel morceau il s’agit. Donc j’ai envie de me plaindre et de dire que si les morceaux sont excellents, l’album lui ne l’est pas ! C’est tout de même embarrassant. Bon, c’est surtout que cela m’empêche de mettre une note supérieure à 8, qui est convenons-en déjà un beau score.
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