Kuolemanlaakso - Tulijoutsen
Chronique
Kuolemanlaakso Tulijoutsen
Parce que le malheur n'a pas qu'un visage, Mikko Kotamäki s'emploie visiblement à nous en montrer toutes les facettes. Plus connu pour ses lamentations avec Swallow The Sun, il faut savoir que l'homme s'adonne aussi au black metal avec Atvar au sein de Verivala et s'implique également vocalement dans ce jeune projet au nom à coucher dehors qui signifierait "Vallée de la mort" d'après Metal Archives. Tout un programme. Encore du doom/death me direz-vous. En effet, on pourrait se demander ce que le Finlandais a à raconter de plus dans ce domaine. Mais Kuolemanlaakso n'a finalement pas grand chose à voir avec ses autres travaux.
Oubliez la tristesse et la mélancolie de Swallow The Sun, la musique de Kuolemanlaakso ne s'embarrasse que de peu de sentiments pour embrasser un style on ne peut plus brut, tirant énormément sur le death et parfois même sur le sludge. Cette entité est faite pour broyer du noir et sans ménagement : froides, écrasantes, les compositions prennent leur temps pour que chaque pincement de corde, chaque coup de baguette, chaque hurlement, vous rapproche un peu plus des ténèbres. Ni les anecdotiques claviers utilisés pour donner un peu de profondeur, ni le chant clair léthargique d'un Mikko méconnaissable viendront atténuer le propos ; ici les guitares sous toutes leurs formes sont reines et les hurlements sont rois. D'ailleurs, si Kotamäki ne se foule pas côté chant clair, il ne lésine pas sur le reste de ses prédispositions vocales, proposant une alternance de voix death et black d'une rare puissance. Malgré tout, projet Finlandais oblige, l'album demeure résolument mélodique, relayé principalement par la guitare lead, les claviers et le chant.
A l'exception de deux titres, "Tulijoutsen" se révèle très homogène. Plus ou moins rugueux, plus ou moins incisifs, les titres observent cette même logique de composition basée sur une atmosphère dénuée d'humanité, un matraquage de violence psychologique ne pouvant conduire qu'à la mort. Et au milieu de ces joyeux moments, se dressent "Tuonen tähtivyö" et "Glastonburyn lehto". Le premier surprend par son arrière goût de Draconian ou l'association des guitares et des chants masculin/féminin font des merveilles, secondées par des claviers aux sonorités plus synthétiques. On distinguerait même un petit coeur derrière cette créature sans pitié. Mais l'ovni de ces 57 minutes est sans conteste "Glastonburyn lehto", sorte de mélange entre swing et folk traditionnel aux faux airs de Moonspell. Un gros délire du quintette qui offre une petite bouffée d'air pas déplaisante au milieu d'un ensemble étouffant.
Toutefois, peut-être par sa trop grande linéarité ou tout simplement parce que ce n'est pas forcément le doom/death qui me parle le plus, "Tulijoutsen" ne propose pas grand chose de marquant. Malgré un travail de composition exemplaire ne laissant rien au hasard et une prestation sans faille, le parti pris d'intérioriser tout ressenti ne m'a pas spécialement touché et cette ambiance volontairement impersonnelle aurait presque tendance à lasser sur la longueur. Je passe mon tour sur ce coup là.
| Dead 26 Février 2014 - 3948 lectures |
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