Pestiferum - Déchus du fléau
Chronique
Pestiferum Déchus du fléau
« Quand on est potes, on peut tout se dire. On peut critiquer sans inquiétude les erreurs que fait l’autre, et rapporter ce qui ne nous plaît pas chez lui. ». Pas vraiment d’accord ? Moi je voudrais bien y croire en débutant cette chronique de PESTIFERUM. Pas parce que je connais personnellement les membres du groupe, d’ailleurs je n’ai pas eu l’occasion d’écouter leur premier album limité à 200 exemplaires et sorti en 2009 chez Frozen Ruins Productions. Pas parce que je me sens une quelconque connivence avec Balkor, nouveau bassiste du groupe que j’ai apprécié chez MOURNING FOREST et qui est parvenu à attiser ma curiosité avec son one man’s band HALSFANG. Non, c’est juste parce que je respecte énormément l’homme à l’origine du label qui sort ce deuxième essai : Hass Weg. Ce passionné est l’un des plus anciens et des plus fidèles fans de black de l’Hexagone aux côtés de Venom le Détestable et il s’implique toujours corps et âme dans cette dure entreprise de la distribution du black underground. À l’image de Those Opposed Records, il a ainsi aidé et servi beaucoup de groupes français comme DUX, CHADENN, MALMORT ou PENDULUM sans pour autant négliger les formations étrangères : SAD, FLAMEN ou SVARTFELL.
Alors j'ai envie de croire qu'il comprendra mes critiques envers son nouveau poulain. Celui-ci a certes des qualités, mais il me laisse un mauvais goût dans la bouche et je m'en vais expliquer pourquoi. Je sentais pourtant que j'allais l'apprécier cet album avant de l’écouter, d'abord parce que sa pochette est excellente. Le style, les couleurs... Cette véritable œuvre chiadée à mettre au crédit de Vincent Devault met vraiment l'eau à la bouche ! Et c'est rebelote avec le livret très fourni et bien illustré. On y trouve les paroles des titres, en français et bien écrits, et en plus classés en trois chapitre distincts : I. La Montée des Ténèbres, II. Lorsque Sonne le Glas, III. Une odeur de Mort Flotte. Tout est bien présenté pour servir un concept évident : la peste. Normal quand on s’appelle PESTIFERUM. Bien entendu la musique de ces 12 morceaux tente aussi de nous plonger dans des ambiances crues et aucun synthé, aucun timbre clair, aucun artifice ne vient perturber le fan de black pur. La seule clarté présente vient de riffs mélodiques, mais eux aussi ne sont pas légion ni mis en avant; juste apposés à la batterie imperturbable.
Le black de PESTIFERUM a beau être direct et d’apparence insensible, il est bien travaillé. On sent que le groupe a également peaufiné ses compositions et qu’il a eu une multitude d'idées. Il n'y aurait que la musique d'ailleurs j'aurais mis une meilleure note, mais il y a eu des choix discutables sur des points importants et la qualité de l’opus s'en trouve altérée. Première remarque, la longueur de l’ensemble. C’est bien d’avoir 12 titres à proposer, sans intermède en plus, mais avec le style pratiqué, c’est trop, c’est fatigant. Et ce n'est pas une question de temps "réel", mais de temps "ressenti". L’album dépasse légèrement l’heure de jeu, on a l’impression qu’il en fait facilement 20 de plus. L’attention faiblit obligatoirement au bout d’un moment et l’écoute d’une traite devient pénible. Il aurait fallu enlever soit quelques titres, soit quelques passages inutiles... Ou alors c'est à l'auditeur de se réguler et de faire des pauses durant l'album... Personnallement j’écoute toujours les albums d’un coup, donc là, dur dur...
Cependant, ce n’est pas le plus grand probléme, car ce qui casse surtout les ambiances, ce sont les vocaux. Je ne voudrais pas m’acharner, mais voilà ils n'ont aucun charisme. Grognés sans donner beaucoup de sensations, ils ont certes l’avantage de libérer de grosses flaques crasseuses, mais d'une, ils sont mis tellement en avant que les autres instruments, pourtant les meilleurs atouts du groupe, se retrouvent au second plan, de deux ils sont lassants parce que sans aucune variation, et de trois presque omniprésents. On aurait aimé qu'ils tirent moins la couverture vers eux et laissent plus d'espaces pour le reste. Ces vocaux cassent alors beaucoup de choses, l’équilibre d’abord, les ambiances ensuite, les pieds finalement...
Du coup j’enrage dans mon coin. Il suffit parfois de peu de chose pour qu'un album soit adoré ou détesté, celui-ci le prouve. Plus d'harmonie entre chaque élément et instrument, des petites rectifications par le chanteur, et hop, j'adhèrerai sans doute.
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