Le nouveau
SATANIC WARMASTER pas encore chroniqué sur Thrashocore 3 mois après sa sortie ! Oui, j’ai honte, mais je vous rassure, ce n’était absolument pas dû à un quelconque boycott ou à une crainte de « guerres de clans sous fond d’idéologies contraires qui n’ont pas leur place au Hellfest... ». Non ; ce n’est pas de moi, j’ai volé ces paroles à Ben Barbaud, qui les avait prononcées en 2011 après avoir pris la décision d’annuler les Finlandais de son festival. Pour la peine, séquence souvenir, séquence émotions :
« Nous avons reçu un nombre importants de plaintes émanant d'une partie des festivaliers mais également d'une partie des artistes jugeant cet artiste contraire à l'état d'esprit du festival et prêt à en découdre lors du festival pour faire valoir leurs opinions contraires. Nous ne sommes pas là pour prendre position dans ce débat. Le Hellfest est une fête avant tout, il ne cherche pas à diviser mais plutôt à rassembler un public sous une même bannière, la passion pour les musiques extrêmes. Dès lors il nous est apparu impossible de trouver une solution adéquate sans risquer d'arriver à un point de non retour et de risquer des débordements lors du festival. (...) Nous ne mettrons pas l'événement, que nous avons mis des années à mettre en place, en danger pour des raisons extra musicales qui n'ont rien à voir avec ce pourquoi le festival existe. »
Pour que tout le monde comprenne c’est un peu comme si Krilin, Piccolo et Ten Shin Han avaient sorti leur plus grosse moue pour que le méchant Vegeta ne puisse pas venir à l’anniversaire de Son Goku. Bref... Alors pourquoi ressortir cette histoire du Hellfest ? Parce que mine de rien,
SATANIC WARMASTER l’a bien plus mal pris que ce que l’Histoire veut nous faire croire ! Et que cela a eu des répercussions galactiques ! Car depuis, il n’avait pas sorti d’album, et non, il allait trop mal ! Tombé dans une dépression monumentale, il était submergé par une féroce envie de vengeance. Si, si croyez-moi ! C’est d’ailleurs pour cela qu’après ce célèbre épisode il a proposé un single en 2012. C’était afin de sortir la tête de l’eau, incapable de reprendre confiance en lui pour plus de compositions. Dépité, il a même été forcé de tout reprendre à zéro et de repasser par la case demo en 2013. Et enfin, en 2014, il comprit qu’il fallait exorciser ses démons et sortir un album live qui montrerait l’étendue de son talent scénique à tous ces ingrats qui lui avaient posé un lapin au Hellfest. Et comme cela ne suffisait pas, il fallait aussi qu’il enchaine avec une compilation, dernière étape avant de mettre un terme à sa réhabilitation. « Voyez, mécréants, ce que j’ai fait dans le passé et que vous n’avez pas pu avoir dans votre festival poisseux ! ».
Et ça y est, la Bête peut revenir avec 8 nouveaux titres. Werwolf, multi-instrumentiste passé par des formations cultes telles que
PEST,
HORNA ou
KRIEG, a accouché de 52 minutes vengeresses, perfides, mais aussi émouvantes et touchantes, tout cela représentant un condensé de sa haine et de ses déceptions récentes. Mais il n’est pas seul cette fois-ci. Il est venu brandir son gourdin ensanglanté accompagné de ses petits copains de session : le guitariste / claviériste Nattravn, le batteur Vitterholm (
VORDR) et le bassiste Necroterror (
DEEPRED,
CADAVERIC INCUBATOR). Et ils ont décidé de sortir l’artillerie lourde. Fini le son raw trop étouffé qui gâchait pour beaucoup la qualité des compositions de
Nachzehrer, voilà cette fois-ci un son plus clair, limpide, avec l’énergie mise en avant, renforcée par des mélodies aussi bondissantes que sur
Carelian Satanist Madness. Le résultat est un trve black revigorant très représentatif de la scène finlandaise. On peut comme d’habitude dénoncer des accords entendus chez l’un ou l’autre de ses confrères,
BAPTISM,
SARGEIST,
HORNA ou encore les Allemands de
VARGSANG /
GRAVEN, mais quand c’est maîtrisé comme sur Fimbulwinter on pardonne. Par contre, ne vous faites pas d’idées, c’est peut-être chargé en côté « dansant » Werwolf garde bien la haine en moteur. Il ne va pas aussi loin que
GOATMOON dans son utilisation des claviers et parties folk. Il y a tout juste le titre « Dragon’s Egg » qui intègre en son sein une petite minute acoustique... et vient remettre en mémoire les vieux
BEHEMOTH, ceux des débuts.
Les 6 premiers morceaux se valent, balançant leur lot de hargne et de mélodies. J’adore mais certains les trouveront trop clairs pour du trve black, regrettant alors la production volontairement crasseuse de l’album précédent. Par contre le septième « Winter’s Hunger » innove et se voit coupé d’un intermède ambiant à la
BURZUM, ou à la
WINDIR pour ceux qui se souviennent de « Journey to the End » sur
1184. Surprenant pour du
SATANIC WARMASTER. Le dernier titre explore aussi cette piste, mais sur son intégralité. C’est une manière de clore l’album en douceur, mais qui lasse vite, car étiré sur 8 minutes, et n’incite pas à être réécouté plus de deux fois. Il m’a rappelé aussi un vieux groupe français,
NOCTIS, qui jouait sur des ambiances similaires.
SATANIC WARMASTER est donc revenu 4 ans après un
Nachzehrer qui avait partagé. Il avait plu à Geisterber, je l’avais trouvé moins convaincant. Cette fois-ci ce sera sans doute le contraire. Cet album semble fait pour ceux qui attendaient plus de mélodies, plus de dynamisme, plus de black à la finlandaise. Pas sûr cependant que ce soit suffisant pour que le Hellfest retente d’inviter les fauteurs de trouble...
PS : Pour les petits curieux qui se demandent qui est le groupe
VORNAT, dont le titre "Korppi" est repris ici, il s'agit d'une formation finlandaise qui n'a pas sorti d'album malgré sa formation en 1993. Y ont participé des membres de
HORNA,
BEHEXEN,
ASKE... Considérons-le à tort comme un titre de
SATANIC WARMASTER puisque
VORNAT n'a pas encore percé...
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