Après s’être rapidement échauffés via l’EP «
The Moment of Storm » (2017) puis avoir fait monter le désir au fil de trois singles parus cette année, voici enfin le premier album des Ukrainiens de
THREE EYES OF THE VOID, «
The Atheist », publié chez
Folter Records. Cette maison étant clairement spécialisée dans le
black metal, vous vous doutez que le style pratiqué par le duo
Dmytro Kvashnin /
Arek Niziolek va totalement s’inscrire dans cette ligne éditoriale.
Cependant, dire
black ne signifie plus grand-chose aujourd’hui tant il existe de sous-genres. Ici, l’auditeur sera donc confronté à son incarnation pure et puissante, raffinée, développée au cours de six longues compositions (« Behind the Stars » monte jusqu’à neuf minutes) qui sont habituellement comparées aux compatriotes de
BALFOR ou aux Allemands de
DER WEG EINER FREIHEIT (je n’ai jamais su prononcer ce nom). De la musique sombre donc, mais très axée sur la mélodie avec un soin tout particulier apporté à la clarté de la production ainsi qu’aux solos.
Quand je parle de mélodies, je préciserai cependant que l’on n’est pas sur un truc épique ou mielleux. L’approche est sombre, jouant beaucoup sur des ambiances profondément mélancoliques, à l’image du magnifique « Descent » où
Dima Dudko de
WHITE WARD pose quelques notes de saxophone, cet ajout faisant une réelle différence quant au résultat final. Nous trouverons également un peu de piano pour accentuer la dimension lugubre de la chose mais, pris dans son ensemble, ce sont bien les aspects les plus féroces qui marqueront les esprits (« No More Light » ou « The Atheist » par exemple), la formation ayant un sérieux savoir-faire pour allier la rapidité d’exécution à des riffs mémorisables.
Au-delà de la dimension instrumentale sur laquelle il n’y a rien à redire, il faudra également relever l’excellente tenue du chant, bien mis en valeur tout au long de l’album et qui sait sortir de son registre hurlé pour proposer à l’occasion des voix claires qui apportent un supplément de grandiloquence fort appréciable, d’autant que cela est fait avec parcimonie, toujours dans l’optique d’apporter un plus. Dit autrement, on sent bien que ce n’est pas ici un tic utilisé pour coller à une tendance mais bien une nécessité artistique contribuant à la complétude de l’œuvre.
Cela étant, j’aurais tendance à espérer pour les prochaines sorties un peu moins d’accalmies (l’instrumental « Delirium » est plaisant mais pas forcément utile) et plus de
black metal pur et dur car c’est bien lorsque
THREE EYES OF THE VOID exprime sa férocité qu’il est le meilleur, dans un cadre très « classique » certes, mais avec élégance et efficacité. Un nom à retenir.
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