Vardan - The Woods Is My Coffin
Chronique
Vardan The Woods Is My Coffin
Après son premier album en 2007, Hidden in a Tomb, VARDAN ne s’est pas remis au travail immédiatement, il fallait qu’il se trouve, et il a eu la chance d’entendre la voix de la raison, une petite voix mystérieuse qui lui a tenu à peu près ce discours :
« Vardan, tu as envie de faire de la musique, mais tu as encore du mal à tenir des instruments ? Tu n’as pas d’amis qui pourraient jouer à tes côtés ? Et par dessus tout tu n’as pas vraiment d’idées révolutionnaires à intégrer dans tes compositions ? Ne t’inquiète pas, il existe un genre pour lequel tu es prédestiné... Tu connais le black misanthropique ? Oui, celui qui est souvent confondu avec le dépressif, mais qui intègre de l’atmosphérique, du chant plus torturé que pleureurs ! Et bien, c’est pour toi. Plus personne ne dira que tu ne sais pas jouer, mais que tu retranscris ta haine du monde via une coulée impulsive de sons. Plus personne ne dira que tes compositions sont bateau, mais que tu es à toi seul le reflet du simplisme et de l’éphémérité de la pitoyable vie humaine. Et pour te donner un coup de pouce, je vais te présenter le maître du genre, avec lequel tu vas sortir un split : XASTHUR ! Ah, attends une seconde... On me dit que le groupe est trop occupé... alors, euh... ce sera STRIBORG ! ».
Et en décembre 2010 ce qui devait arriver arriva, les deux groupes se partageaient une rondelle. l’Australien plaçait un titre unique de 20 minutes, et l’Italien deux, de 11 minutes chacun. La machine était prête et VARDAN allait bientôt la lancer. Ce fut fait en 2012, peu après que STRIBORG décide de faire une pause, après plus de 6 années à sortir au moins deux albums par an, comme s’il avait été nécessaire au petit Padawan de voir ses modèles mourir pour essayer de reprendre le flambeau. Et si l’on a déjà dit qu’il a emprunté le rythme de la musique, un mid-tempo avec quelques accélérations mélodiques, il faut remarquer qu’il a aussi pris le rythme des sorties. Un album en 2012, trois autres en 2013, et déjà ce tout nouveau en janvier 2014 ! Soit 5 albums en moins d’un an et demi.
Alors cela peut en effrayer certains. Enregistrerait-il tout ce qui lui passe par la tête, quitte à privilégier la quantité à la qualité ? Le label Moribund Records ne semble pas de cet avis puisque c’est déjà le troisième album du groupe qu’il sort en 6 mois de temps. On se doute bien qu’un label aussi expérimenté avec 20 ans de carrière, fait des choix censés et pertinents. C’est bien lui qui s’est occupé de DODSFERD, JUDAS ISCARIOT ou encore LEVIATHAN ! Alors quoi, VARDAN est un génie qui parvient à enfiler les morceaux d’anthologie ? Non plus, mais il fait son boulot avec suffisamment d’efficacité pour que Moribund ait l’impression de rattraper sa boulette d’avoir laissé filer XASTHUR après en avoir sorti l’excellent Telepathic with the Deceased. C'est donc une sorte de session de rattrapage.
Mais nous ne sommes plus en 2004, et c’est difficile d’être berné (ou bercé) par la formule bien convenue de VARDAN. Ses morceaux ne sont ni plus ni moins qu’une prolongation de ces groupes misanthropiques, parfois plongés dans le dépressif. On peut considérer que les 5 titres sont réussis puisqu’ils évitent d’être trop longs et n’en font pas des tonnes mais il sera difficile d’en faire des classiques puisqu’ils évitent tout autant de se démarquer. Et même si c'est moins monotone que XASTHUR et mieux "joué" que STRIBORG, on ne retrouve pas leur charisme. Les références donnent une idée claire de ce que renferme ce 6ème album., et c’est suffisant pour que vous ayez ou non envie d’essayer...
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