Vardan - Verses from Ancient Times

Moi qui ne connaissais pas VARDAN il y a un an, je possède désormais 5 de leurs albums et je m’attelle là à ma troisième chro du groupe pour Thrashocore. C’est que le bougre qui se cache encore et toujours tout seul derrière ce patronyme est sur la lancée infernale de ces étoiles filantes qui l’ont inspiré : STRIBORG, XASTHUR ou DROWNING THE LIGHT. 3 albums en 2013, 3 albums en 2014, et donc un premier pour bien débuter le mois de janvier 2015 ! C’est le sixième à paraître chez Moribund Records et le label semble faire une confiance absolue à son poulain italien, penser que le nombre irraisonnable de sorties n’est pas un handicap, qu'il vaut mieux sortir trois VARDAN par an plutôt que promouvoir d’autres groupes... Enfin c’est un autre problème, qui n’est en plus pas réellement pertinent puisque la qualité ne cessait de croître, jusqu’à ce nouvel album.

C’est ce que j’avais précisé en chroniquant Enjoy of Deep Darkness en août 2014. Je lui avais attribué 1.5 points de plus que son prédécesseur car Monsieur Vardan y cernait encore mieux son art et parvenait à hypnotiser et piéger sa cible de riffs qui triturent la cervelle. Mais cette fois-ci, je ne donne pas plus de points et reste sur le même 7.5, parce que ce nouvel album ne surpasse pas le dernier. Par contre il parvient à l’égaler, ce qui est déjà une bonne nouvelle. Et c’est surtout parce qu’il a fait le choix de ne pas rester enfermé dans le même style. Verses of Ancient Times n’est pas un Enjoy of Deep Darkness 2, le Retour de l’Angoisse. Il s’éloigne légèrement du black dépressif mid tempo pour retrouver des couleurs misanthropes à travers des accélérations trve black, des envolées de riffs épiques et le tout sur ses habituelles sonorités raw et son chant caverneux louchant vers celui de BLOOD RED FOG. Il nous propose en quatre titres ce qu’aurait donné une alliance entre XASTHUR et DARKTHRONE, une sorte de trve black suicidaire.

Le résultat n’est toujours pas révolutionnaire, mais à nouveau idéal pour les fans d’ambiances torturées, tirées d’un monde où les hommes loups hurlent de douleur dans la nuit pluvieuse. On retrouve une averse de sentiments malsains qui se dévoilent tour à tour : rage, déception, désespoir, sensibilité fragile... Et alors que j’aurais aimé dire qu’il veut mieux prendre son temps pour sortir moins d’albums et plus de qualité, je suis obligé de fermer mon clapet et d’admettre que pour l’instant VARDAN s’en sort bien. Les morceaux se valent, sachant intégrer des changements de rythme évitant la lassitude face aux mélodies hypnotiques. On dénote juste quelques légères longueurs dues à l’amour du sieur pour des titres longs. « I » et « IV » font ainsi plus de 10 minutes. « II » et « III » sont plus raisonnables avec 7 et 5.

Alors qu’il y a un an je prenais VARDAN pour un énième amateur désireux de sortir le plus de choses possibles avant de se lasser et passer à une nouvelle lubie musicale, ses deux derniers albums ont réussi à me faire changer d’opinion et restent donc en bonne place dans les opus qui reviennent fréquemment dans mes oreilles.

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