J’ai déjà présenté
VARDAN il y a quelques mois dans ces pages lorsque le one man’s band italien a sorti son 7ème album,
The Woods is my Coffin. Pour ceux qui auraient la flemme de retourner voir la chronique, je résume en deux mots :
XASTHUR et
STRIBORG. La ressemblance, flagrante, concernait aussi bien la musique, imbibée de misanthropie, que la rapidité à sortir de nouveaux titres. Après trois albums parus en 2013, voici le troisième de 2014. Enfin,
VARDAN a un peu triché parce que l’un d’eux présentait juste d’anciens enregistrements. Disons alors que
Enjoy of Deep Sadness n’est que le second. « Ils doivent faire toujours la même merde, à enchainer de la sorte ! » Et bien pour une fois, ce n’est pas trop le cas. C’est d’ailleurs une belle surprise mais ces nouveaux titres se différencient de la sortie précédente. Si les grandes lignes sont encore les mêmes, en revanche l’approche a changé.
Déjà, on remarque que le nombre de morceaux est en diminution, passant de cinq à trois. L’album fait pourtant la même durée (35 minutes) puisque la longueur des titres a été revue à la hausse. L’évolution musicale a fait que les compositions devaient dépasser les 11 minutes. Car maintenant ce n’est plus un black sombre misanthrope mais un black plus lent à fortes tendances dépressives. C’est plutôt un retour en arrière d’ailleurs car
VARDAN créait ces ambiances en 2013. Alors il faut peut-être que je revienne sur les appellations de « misanthrope » et « dépressif ». Je fais une petite différence entre le premier, qui crie sa haine du monde et est torturé, rebellé, outré et le second qui a plus une aversion envers lui-même et cherche sa mort. Le rythme ne sera pas le même, les vocaux non plus.
The Woods is my Coffin était misanthrope, ce nouvel album est dépressif, proche des
HAPPY DAYS,
BONJOUR TRISTESSE,
I’M IN A COFFIN ou encore
LOST INSIDE.
VARDAN fait ici tourner inlassablement des mélodies mélancoliques. Il y ajoute des vocaux grognons, d’autres pleurnichards faisant écho à
STERBEND ou
SILENCER mais il est résigné, il n’a plus l’envie de se battre contre la société qu’il exècre. La musique est simple et sans originalité mais elle est tout de même efficace. Je suis d’ailleurs le premier surpris mais c’est un fait,
VARDAN retrouve grâce à mes oreilles. Son black dépressif de base est sans prétention mais il parvient à rappeler les premiers
FORGOTTEN TOMB sur « A Broken Existence », à s’étirer lentement jusqu’à rendre l’ennui sublime sur « Enjoy of Deep Sadness » tel ce
NORTT qui ne nous donne plus de nouvelles depuis 2008, et même à ouvrir la fenêtre de l’espoir vain sur « An Abstract Voice », morceau à la mélodie faussement envolée, véritablement touchante comme celle de nos
NOCTURNAL DEPRESSION.
Finalement cet album qui sent bon le travail fait seul réussit à utiliser les bonnes ficelles du style et c’est parfois tout ce qu’on demande. Il m’a même rappelé les paroles d’une de nos plus belles actrices qui expliquait, quelques mois avant de se séparer de son Highlander : « Nous sommes moins dans la passion mais plus dans l’accompagnement de l’autre ». Voilà, c’est exactement ça. Cet album est un accompagnement. Pas quelque chose qui nous tombe subitement sur le pif mais une fumée discrète qui intègre peu à peu nos bronches.
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