Autumn's Dawn - Autumn’s Dawn
Chronique
Autumn's Dawn Autumn’s Dawn (EP)
L’hyperactif disparate (de la pop, au power metal en passant par l’electro) Tim Yatras (Sorrow) semblait avoir quelque peu délaissé son penchant black metal « extrême » (on mettra l’ovni syncrétique
Germ de côté) depuis le frissonnant
Torn Beyond Reason de Woods Of Desolation sorti en 2011. Une parenthèse qui prend désormais fin. Appuyé de son acolyte Anguish (guitariste live de Germ), ils décident de former un nouveau groupe de black metal dépressif l’année dernière. Toujours au sein du fidèle label Eisenwald Tonschmiede (maison mère de Germ, Austere, Nazxul), le duo australien propose une sorte de prélude à leur premier album (en cours d’enregistrement) : cet EP éponyme.
Autant mettre de suite les choses au clair. Beaucoup ont eu des difficultés à digérer les vocaux « aliénés » (trop « poussifs » pour certains) d’un Austere ou Germ (moi inclus). Je tiens à les rassurer, Sorrow revient à la « sobriété » laissée sur Woods Of Desolation. Seuls des hurlements déchirés puissants et sous effets (parfois aux faux airs d’un Brooke Johnson du défunt The Axis Of Perdition) sont présents. Le musicien a considérablement gagné en coffre, ses cris inhumains interminables balayeront bon nombre de tympans. Couplés aux riffs glacials et plombant (« The Frozen Soil »), ses émotions se déversent inéluctablement dans nos tympans. Assurément l’un des meilleurs vocalistes du genre. Une austérité que l’on retrouvera dans la musique mais aussi la production sans artifice (sans tomber dans le « raw ») d’Autumn’s Dawn. Les compositions reprennent ce qui avait été laissé en partie sur
To Lay like Old Ashes (Austere), un black metal tendant vers l’atmosphérique et le doom avec riffs redondants hypnotiques comme principale artère. Pour orner cette ambiance pesante, les vagues de double pédale ainsi que les frappes lourdes intenses d’un « direct »
Torn Beyond Reason laissent dorénavant place à un jeu relativement primaire. Enfin à première écoute, il suffit d’écouter la subtilité de son jeu de cymbales. Le premier morceau « A Reflection In Dust » ne pouvait d’ailleurs pas mieux décrire ce black metal dépressif pratiqué « à la moelle ». Mais impossible pour le multi-instrumentiste Sorrow de ne pas y laisser transparaître ses diverses influences. Outre son goût pour la mélodie, Anguish et Sorrow poseront ainsi de timides irruptions de nappes de claviers ainsi que des aspects « post » (tremoli aériens) et même un chant clair sur le splendide final de « The Death Hope ». Ajoutées discrètement (en fin de morceau), celles-ci donnent une saveur toute particulière à la chose.
Black metal dépressif épuré,
Autumn’s Dawn ravira les adeptes du disparu Austere (chant schizophrénique en moins) ou des prémices de Woods Of Desolation. Autumn’s Dawn ne renouvellera en rien le genre, reprenant les patterns habituels du style. Malgré cela, la kératose pilaire demeure inévitable. Sorrow atteste une nouvelle fois son talent pour les musiques hymnes au désespoir. Un EP plutôt généreux (27 minutes) qui ne pouvait pas mieux nous faire languir pour la suite. Après le bijou
As The Stars, la scène dépressive australienne confirme cette année son excellence.
| Mitch 28 Avril 2014 - 1273 lectures |
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