Lifeless - Anhedonia
Chronique
Lifeless Anhedonia
Il y a quelques jours, je faisais la chronique d’un nouveau venu qui évolue dans un black rappelant la « vieille » scène dépressive. C’était HOPELESSNESS et les références allaient vers XASTHUR et LEVIATHAN. C’est-à-dire du dépressif qui ne tombait pas dans les excès des formations pleurnicheuses. Je ne dis pas ça pour dénigrer ces derniers, mais juste parce qu’il faut vraiment faire la différence entre les styles, pour mieux orienter les auditeurs. Les fans de l’un ne sont pas nécessairement fans de l’autre.
LIFELESS, qui existe depuis 2013 et avait sorti un premier album en 2015, est clairement du côté du DSBM plaintif, maladivement malheureux. Et le trio qui le compose s’est d’ailleurs déjà illustré dans ce style avec d’autres formations. Le Mexicain L. Nergot est en fait Traurig de BROKEN LIFE et SACRIMOON. Il fait ici des vocaux, des guitares, la discrète batterie et quelques claviers. L’Italienne Kjiel, au chant et aux guitares aussi, se retrouvait avant dans EYELESSIGHT, et quant à Hypothermia, la Colombienne qui fait ici des vocaux, c’est mon amoureuse secrète - au point qu’elle-même ne le sait toujours pas – de COLDNIGHT.
Un homme et deux femmes. Un Mexicain, une Italienne, une Colombienne. Mais chez eux la même souffrance, la même inspiration venue d’un mal-être, d’un désespoir commun. La pochette dit tout de toute manière. Aussi bien au sujet du style pratiqué que sur le manque d’originalité des compositions. Oui, on a déjà vu un visuel similaire, à plusieurs reprises même, d’une personne recroquevillée sur elle-même, perdue dans ses tourments ou sur le point de quitter ce monde. On pense à FORGOTTEN TOMB ou MAKE A CHANGE... KILL YOURSELF. Mais encore une fois, tant mieux. Tant mieux car cela permet de tout de suite savoir ce qu’on va trouver sur les 8 morceaux. Et de ce côté-là on n’est absolument pas floué. L’amateur du style sera ravi de pouvoir plonger dans un monde où même la lumière de l’espoir s’est suicidée. Il sera carrément gavé même puisqu’au total l’album dure 1h11. Ah oui, c’est beaucoup. Peut-être un peu trop pour être écouté d’une traite. C’est que « Anhedonia » dure 16 minutes sans que ce soit vraiment nécessaire. C’est que l’on trouve des longueurs sur « Giving up Everything » (14mn), « Trapped in the Void » (12mn), et « Time to go Away from You » (12mn). Ces pistes ont de très bons éléments, mais raccourcir l’ensemble aurait été plus efficace, plus réussi.
Mais si LIFELESS reste assez classique dans le genre et ne se démarque pas vraiment, ce n’est pas en soi un mal pour les fans. C’est ce qu’ils attendent. D’autant qu’il y a tout de même quelques petites touches plus personnelles, principalement lorsque ce sont les femmes qui donnent de la voix. Elles arrivent à apporter un spectre à la fois plus touchant et plus inquiétant. On aimerait alors les entendre un peu plus. Peut-être la prochaine fois ?
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