Je ne vais pas faire l’affront de présenter
VARDAN, je l’ai déjà fait à de nombreuses reprises dans ces pages. À 12 reprises même ! Oui, j’ai eu l’honneur de chroniquer 12 albums de l’Italien entre 2014 et 2019, à l’époque où il était suractif au point de laisser sur le bord de la route une bonne quantité de fans pour qui la digestion entre deux sorties était bien trop courte. J’avais été tenace jusqu’à
The Wish of Weeping puis moi aussi je me suis un peu éloigné du groupe spécialisé dans le black metal dépressif froid et torturé. VARDAN a pourtant continué à composer par la suite, mais à un rythme beaucoup moins soutenu, et à vrai dire il n’y a que trois albums dont je n’ai pas causé ici :
Dark and Desolated March (2020),
Growls from Etna (2021) et
No Exit from the Forest (2022). Les années COVID en fait… Même si cela n’a absolument rien à voir. Disons que c’est un éloignement involontaire, inconscient… C’était aussi juste une question de temps, car je n’avais aucune raison d’arrêter de me plonger dans le monde de ce groupe que j’ai toujours apprécié.
Et le temps est arrivé justement. Non pas à cause d’une envie personnelle de retrouver
VARDAN, mais grâce à une information surprenante, marquante, presque légendaire. La présence d’un invité spécial au chant de ce
Gastsång ! Qui ? La photo de la pochette est un indice. La langue choisie pour le titre de l’album est un indice. La façon de noter ce titre est aussi un indice. La réponse ? L’incroyable, le formidable, l’inimitable Ravenlord. Oui, tout simplement mon chanteur préféré, celui qui a sublimé les morceaux de
WOOD OF INFINITY et apporté le soupçon de magie supplémentaire chez
SAPAUDIA. Il a toujours manifesté un intérêt pour les apparitions dans d’autres formations et certains l’ont entendu auprès de
PESTE NOIRE,
ARMAGGEDON,
INTIG ou encore
FÖRGJORD, mais voilà, ce n’était que des apparitions, sporadiques, le temps d’un ou deux titres. Ici, dans ce nouvel album de
VARDAN, il est le vocaliste unique et attitré d’un bout à l’autre. Enfin… du premier au septième morceau à vrai dire puisque le huitième, « Nowhere », et un titre instrumental.
Il s’agit donc d’une collaboration entre deux individus bien connus dans l’underground. L’Italien Vardan et le Suédois Ravenlord. Deux univers que j’apprécie mais qui ne me semblaient pas très proches l’un de l’autre. Les assembler n’était pas impossible, mais cela pouvait être un concept dangereux, glissant. Et c’est sûr que la première écoute m’a été un peu douloureuse. Pourtant les vocaux de Ravenlord sont excellents et la musique de
VARDAN est du même acabit que d’habitude, avec des ambiances à la fois nostalgiques, perturbées et mélancoliques. Des passages accélèrent efficacement, des breaks viennent mesurer le tout et apporter une éclaircie salvatrice, des variations entre chaque piste se constatent… Non, ce qui m’a gêné, ce n’était ni l’effort de l’un ni celui de l’autre. Ce qui m’a gêné, c’est l’impression que Ravenlord apportait plus à Vardan que Vardan n’apportait à Ravenlord. Finalement c’est normal et légitime que ce soit Monsieur
WOODS OF INFINITY qui s’adapte à Monsieur
VARDAN puisque le groupe agit au nom de ce dernier, mais j’espérais sans doute retrouver plus de magie musicale.
Par la suite, dès la deuxième écoute, je m’y suis plus retrouvé, acceptant le fait d’écouter un album de l’Italien sur lequel se greffait la voix du Suédois. J’ai alors savouré les compositions et j’y suis revenu à de nombreuses reprises. Les mondes des deux artistes s’imbriquent convenablement, mais avouons tout de même que c’est encore en-dessous de
WOODS OF INFINITY et
SAPAUDIA. Par contre c’est au niveau de
VARDAN, alors c’est sans hésitation que je mets une note similaire à celle que j’ai mis pour ses meilleures sorties : 8/10.
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